Berlin : Nos utopies contre leurs profits ! Un mois d’actions pour les espaces de liberté et contre la répression !

[Appel lancé début décembre 2009]

Nos utopies contre leurs profits !
Un mois d’actions pour les espaces de liberté et contre la répression !

Il est temps pour un mouvement incontrôlable… Ceci est un appel qui s’adresse à toutes les victimes de répression et de discrimination, à tous les humains solidaires, à tous les petits groupes de mouvements, y compris de gauche, ainsi qu’à tous les artistes et activistes. Cet appel a été formulé suite aux dernières semaines turbulentes qu’a subi Berlin ainsi que plusieurs autres villes et pays, dans lesquelles les événements se sont succédé.

Il se produit souvent le même schéma : dès que des gens donnent le jour à un espace de liberté, afin d’y expérimenter d’autres formes de coexistence et de lutte en collectif, l’Etat répond avec ses organes de répression. Il s’en suit des expulsions d’humains de leurs lieux de vie, des arrestations et des procès. Peu importe qu’il s’agisse d’Erfurt, Magdeburg, Berlin, Hambourg, Dresde ou Oldenburg : il n’y a pas de place pour des espaces de liberté et d’auto-organisation dans la logique d’exploitation capitaliste. Cela fait déjà longtemps qu’on en a ras le bol et – ensemble, le moment est venu de riposter !

La situation à Berlin…

A l’aube du 16 novembre, Tobi fut arrêté non loin de 2 voitures qui brûlaient. Il lui est reproché d’avoir mis le feu à ces 2 véhicules et à présent il se situe en détention préventive. Le même après-midi, la police a rendu visite à 2 Hausprojekte à Berlin : la Liebig 14 et la Liebig 34. Des personnes furent enfermées et frappées dans leurs chambres, il n’y avait pratiquement pas de témoins de la perquisition, les flics se sont conduit, comme toujours, de manière violente. La Brunnenstrasse 183 fut expulsée illicitement une semaine plus tard. Les habitations ainsi que les fenêtres furent détruites par les flics, il n’est plus possible de vivre dans ces lieux maintenant. 40 femmes, hommes, enfants sont à présent à la rue. Les réponses à ces événements furent rapides : 3 grandes manifestations de solidarité ainsi que quelques autres actions de solidarité à Berlin et dans d’autres villes. Beaucoup de personnes furent arrêtés. Un mandat d?arrêt a été prononcé contre au moins 2 d’entre elles. Berlin, en ce moment, est infesté par la police. Des interdictions de stationnement sont distribuées sans discernement à des gens marchant dans les quartiers concernés, des petits groupes sont régulièrement suivis par la police, des personnes se font contrôler et fouiller dans la rue, les camions de flics et les policiers en civil marquent l’image de la ville.

En même temps, une partie des médias criminalisent la scène de gauche et les hausprojekte : la détention préventive d’Alex fut soutenue par la presse à scandale, Tobi fut jugé, nommé et affiché sur la première page et les médias appelaient à enfin vider « ces nids où naît la terreur ». Ceci est un exemple de la campagne de l’Etat contre l?extrême-gauche qui a pour but d’isoler notre mouvement et de le mettre au même niveau que les structures néonazies.

Qu’une vague de répression allait venir était à prévoir. Ces dernières années, la scène de gauche, avec beaucoup de manifestations et d’actions, a mis en avant le thème de la restructuration urbaine et des espaces de liberté, et a porté ce thème à un niveau politique quotidien, en les rappelant ainsi à la conscience des gens. La police et la justice berlinoise ont à plusieurs reprises montré leur impuissance contre les actions militantes, se sont fortement ridiculisées, et se sont déchargées du problème sur la politique. Ils se plaignaient régulièrement que les différentes actions soient vues avec sympathie par une partie de la population. Ceci n’étant pas étonnant car cette politique ne concerne pas seulement nos maisons. Il n’y a pas que nos hausprojekte qui sont menacées par la gentrification, le processus de « revalorisation » suivi du repoussement des habitants modestes vers la périphérie, concerne déjà une grande partie des gens vivant dans le centre de Berlin ! Pendant que la pauvreté prend constamment du terrain, les loyers explosent. Cette société qui s?oriente de plus en plus vers la recherche du profit se heurte, dans plusieurs milieux différents, à des protestations, comme par exemple la vague internationale d’occupation des universités.

La persécution des Hausprojekte est une chose – le supposé compromis politique une autre. Nous nous trouvons actuellement à Berlin dans une situation où le thème des loyers montants et de la gentrification a pris le dessus. Ceci est premièrement une réussite – mais aussi un danger. La stratégie politique est claire : les lois de bail sont modifiées avec quelques changements cosmétiques afin de calmer les concernés, d’isoler la résistance et d?ensuite la détruire avec les flics et l’Etat. Nous ne nous laissons pas isoler – et notre mécontentement ne se laissera pas calmer par quelques miettes cosmétiques.

Et par-dessus tout…

Cela ne bouillonne pas seulement autour des espaces de liberté et des autres mouvements émancipatoires berlinois. Le mouvement de résistance s’organise aussi dans d?autres villes, où des maisons sont en danger, sont occupées puis vidées. Des mouvements pour les espaces de liberté naissent un peu partout, des humains s?opposent contre la répression, la discrimination et la surveillance. A Hambourg, une maison qui venait tout juste d’être occupée lors d?une manifestation pour plus d?espace de liberté fut vidée et une attaque sur la Rote Flora est médialement organisée. A Erfurt, la maison occupée depuis plusieurs années Topf und Söhne Gelände fut vidée avec une mobilisation surprenante de police. A la suite de cette expulsion, le Kegelheim fut occupé, puis, juste après sa déclaration publique, violement vidé le soir même.

Une loi fut mise en place aux Pays-Bas il y a quelques semaines qui criminalise toute la scène des squatteurs et qui illégalise toute forme de solidarité envers les occupations. Ceci est entre autre un « succès » des médias ainsi que du manque de solidarité, qui aurait pu combattre la répression. Aussi à Lodz en Pologne a eu lieu une brutale razzia dans le squat K50. Le squat Milada à Prague a aussi été vidé.

Qu’il s’agisse d’Erfurt, Hambourg, Vienne, Magdebourg, Münster, Wilhelmshaven, Oldenbourg, Prague, Lodz, Berlin et Dresde – partout la même merde et la même répression… car partout où se trouve des femmes et des hommes qui s’opposent aux conditions capitalistes, il y a des humains enfermés dans les prisons, s?engageant pour l’utopie d’une meilleure vie. Lorsqu’un mouvement prend de l’ampleur, il en suit des vagues de répression, leur but étant d’isoler le mouvement, de le criminaliser pour ensuite l’étouffer. Ce schéma se produit actuellement à Berlin tout comme en Grèce, depuis quelques années. Nous devons nous opposer et montrer notre solidarité !

Un mois d’actions internationales, inter-régionales…

Nous voulons vous appeler à vous engager dans ce mois d’actions, avec vos moyens et capacités, contre la répression et pour plus d’espaces de liberté. Nous pensons qu’il est important de regarder ce qui se passe autour de nous et d’être solidaire, mais surtout d’agir localement afin d?étendre nos structures, de rassembler nos expériences et d’être incontrôlable. Les grandes manifestations de Berlin et d’Hambourg n’ont pas assez d’impact. Nous espérons un effet comme lors de l’expulsion d’Ungdomshuset. Lors de l’expulsion il y eut plus de 20 villes qui montrèrent spontanément leur solidarité, ainsi que la force et la diversité de notre mouvement. En plus de vos actions, nous aimerions vous demander de nous faire partager votre point de vue sur les espaces de liberté, où sont les différences entre les petites et grandes villes, comment se développent ces espaces ? Le but est de réunir le plus de reportages possible pour en faire une brochure.

Peu importe qu’il s’agisse de théâtre de rue, de soirées de discussion et d’informations, Reclaim the Streets, de manifestations spontanées, de la création de nouveaux espaces de liberté, du cinéma pour tous, de concerts dans des lieux publiques, de fêtes dans les transports en commun tel que métro, de balades nocturnes, de fêtes de solidarité… cherchez votre forme d?action et ensemble montrons-leur qu’on en a marre de cette merde.

Le mois d’action commence MAINTENANT et nous allons discuter de la suite dans une assemblée générale exceptionnelle prévue le 3 janvier 2009 !

Au premier de l’an – engagez-vous aux actions locales contre la répression et aux manifestations anti-prison !

Envoyez vos reportages et le reste à : wba-actionweeks AT riseup.net

Incontrôlables, divers, subversif et créatifs – veillons pour un hiver chaud !

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