Calais: l’huissier est passé à l’ancienne usine Galloo, rassemblement le 22 juillet

OCCUPATION GALOU : RASSEMBLEMENT MARDI 22 JUILLET

L’audience au tribunal d’instance de Calais concernant l’occupation de l’ancienne usine Galloo depuis le 12 juillet par des exilés et des militants, suite aux expulsions de squats et de campements des 28 mai et 2 juillet, aura lieu mardi 22 juillet. Les habitants et les habitantes de l’occupation appellent à un rassemblement: mardi 22 juillet à partir de 8h30, devant le Tribunal d’Instance, Place Crévecoeur.

OCCUPATION GALOU : LA SOLUTION EST POLITIQUE

Une procédure est donc lancée devant le tribunal d’instance concernant l’occupation de l’ancienne usine Galloo. Les juges devront trouver un point d’équilibre délicat entre droit au logement et droit de propriété. De leur décision dépendra la durée de vie de l’occupation Galou.

Mais les avancées pérennes ne se situent pas dans ce registre-là.

Elles ne sont pas non plus dans le registre technique. On sait construire en Jordanie (6,3 millions d’habitants) des camps de réfugiés capables d’accueillir plus d’un million de réfugiés syriens. Le Liban (4,4 millions d’habitants) en accueille également plus d’un million, et a choisit d’éviter la création de camps pour privilégier un accueil plus diffus. La question de l’accueil d’un millier de réfugiés sur la territoire calaisien est donc dérisoire d’un point de vue technique.

La solution est bien politique, et c’est là que sont les blocages à la mise en place de solutions d’accueil dignes. Non seulement elles bloquent les solutions, mais elles sont la cause du problème et elles l’aggravent par leurs interventions. Ce sont les autorités qui précarisent les personnes, qui détruisent les abris, qui entravent l’action des associations.
Autoriser ou non des personnes à pénétrer au Royaume-uni dépend des autorités britanniques. Mis ce sont bien les autorités qui font tout, harcèlement policier en tête, pour pousser les exilés à quitter la France – à Calais ça veut dire prendre tous les risques pour essayer de passer en Angleterre, être aussi plus dépendants des passeurs.
Le chaos actuel est moins dû à l’augmentation du nombre des exilés qu’à leur précarité, au redoublement des violences policières, aux destructions de campements, aux entraves à l’activité des associations.
L’occupation Galou se veut un bout de réponse, nécessairement éphémère, en attendant une expulsion proche ou lointaine.
Et c’est surtout un moyen d’interpellation.

[Publié le 18 juillet 2014 sur le blog Passeurs d’hospitalité.]

OCCUPATION GALOU : LE DÉMÉNAGEMENT

Ils sont quatre, ils se dirigent vers l’impasse des Salines, où se trouve l’ancienne entreprise Galloo occupée depuis samedi. Deux d’entre eux tiennent une couverture dans laquelle sont emballées leurs affaires. Les deux autres ont chacun un petit sac à dos. On bavarde un peu, certains de leurs amis auraient besoin d’un véhicule pour déplacer leurs tentes et leurs couvertures. C’est un peu tard pour ce soir.
Les gens viennent en fait s’installer par petits groupes, peu-à-peu, en prenant leur temps. Pourtant la pression policière est forte, notamment en centre-ville.
L’huissier est passé ce matin constater l’occupation, marquant le début de la procédure juridique concernant l’évacuation du lieu – procédure qui sera plus ou moins longue selon le type de procédure, et les délais que donnera éventuellement le juge. En attendant ce lieu sera libéré des violences policières, et une expérience de vie collective pourra y fleurir.
Médecins du Monde a amené deux grandes tentes, et les toilettes devraient arriver demain.
La préparation en commun des repas, la vaisselle, le nettoyage marchent bien. La répartition de l’espace est encore en discussion. Les habitants deviennent d’une origine plus diverse – au départ, ils étaient surtout Soudanais. L’interdiction de l’alcool, de la violence et du harcèlement sexuel a été actée dès la deuxième assemblée générale.
Les murs qui entourent le site se couvrent d’inscriptions et de peintures, reflets d’une société en invention.

[Publié le 16 juillet 2014 sur le blog Passeurs d’hospitalité.]

OCCUPATION GALOU : UN COURANT QUI PASSE

« Tu peux m’expliquer où c’est, c’est la première fois que j’y vais. » Deux hommes qui ne se connaissent pas se croisent dans la rue. Le lieu dont il s’agit (« où c’est ») est évident pour chacun d’eux, comme le tutoiement. « Où » est l’impasse des Salines où se trouve l’ancienne entreprise Galloo occupée depuis samedi dernier. L’homme qui a posé la question a un grand sac à la main.
C’est le Calais solidaire qui se reconnaît ainsi dans la rue. Celui qui se tait de moins en moins, qui se mobilise autour de l’occupation Galou, qui n’accepte pas la xénophobie et la violence des autorités.
C’est pour ça que les autorités souhaitent mettre fin à l’occupation Galou le plus rapidement possible, et utiliseront toutes les ficelles juridiques possibles pour obtenir une procédure judiciaire accélérée.
C’est pour ça que la mobilisation de toutes et de tous est nécessaire autour de ce lieu.

[Publié le 16 juillet 2014 sur le blog Passeurs d’hospitalité.]

2014-07-14_Calais_migrants_10_impasse_des_Salines_installation_des_douchesOCCUPATION GALOU : UN CHEMIN QUI S’OUVRE

Bonne nouvelle pour l’occupation des locaux de l’ancienne entreprise Galloo : aucune effraction n’ayant été constatée pour l’entrée dans le squat, le procureur n’a pas matière à poursuivre au pénal, et la police ne peut pas intervenir à tout moment dans le cadre d’une procédure de flagrance. Il faudra une procédure au civil pour prononcer l’expulsion du lieu, donc un jugement, une procédure contradictoire.
Le lieu et ses habitants peuvent envisager un avenir qui aille au-delà du lendemain.
2014-07-14_Calais_migrants_10_impasse_des_Salines_installation_des_douchesMédecins du Monde a commencé à installer des douches, qu’il faudra améliorer, et va installer des toilettes.
Des cours de français ont débuté. Les murs deviennent un espace d’expression.
L’assemblée générale du jour a commencé a aborder les questions d’utilisation et de partage de l’espace, et les règles de vie sur le lieu. Elle aussi été l’occasion de faire le point sur la situation juridique, les processus de décision qui se mettent en place et les responsabilités de chacun.

[Publié le 14 juillet 2014 sur le blog Passeurs d’hospitalité.]