Grenoble / Saint-Martin-d’Hères : Solidarité avec les familles rroms expulsables de leur squat

Mardi 27 avril 2010

Bonjour

A Grenoble, plusieurs familles rroms squattent une ancienne station Total depuis plus d’un an. Ils sont maintenant expulsables. Le rendu du procès indique qu’ils doivent être relogés, mais rien ne leur est proposé. Depuis un certain temps, un collectif de soutien s’est monté.

Plusieurs actions ont été menées, comme l’occupation du siège social local de Total-France par une cinquantaine de personnes. Des représentants ont pris quelques engagements qu’ils n’ont pas tenus :
– suspendre la demande de recours aux forces de l’ordre : l’enquête de police a continué et la procédure a suivi son court
– chercher un relogement : ils ont fait de gros efforts, ils ont téléphoné à la mairie de Saint-Martin-d’Hères (commune où se trouve le squat) et ont appris que la mairie n’avait pas de logement vide (qui y croit?), et puis sont entrés en contact avec le Secours populaire, qui n’a pas de logement mais qui peut par contre constituer un dossier pour que ces familles aient à manger et des vêtements. Merci Total.

Suite à cela le recours aux forces de l’ordre a été accordé a partir du 3 mai.

Alors le collectif de soutien appel à 3 choses :
– envoyer à la préfecture une lettre pour s’opposer au recours aux forces de l’ordre qui est a la fin du mail
– téléphoner à partir du mercredi 28 avril (et plus tard, aussi) à la préfécture de l’Isère pour s’opposer à cette expulsion (voici le numéro : 04-76-60-34-00) et au représentant de Total qui s’occupe de l’affaire : M. De Saint-Seine (attention!) au 04-37-42-23-70
– et puis enfin, il y a une réunion large chez ces familles rroms, le 3 mai à 19h : avenue Gabriel Péri à Saint-Martin-d’Hères

À bientôt.

Lettre type pour la préfecture (modifiable):

M. Albert Dupuis
Préfet de l’Isère
12, Place de Verdun
38000 Grenoble

Monsieur le Préfet,

La présente lettre vous est adressée afin d’exprimer notre mécontentement quant à l’accord du recours aux forces de l’ordre pour expulser la famille de Rroms habitant au 27 avenue Gabriel Péri à Saint Martin d’Hères. Ces familles Rroms sont installées dans ce local – appartenant à la firme Total – depuis avril 2009 et ont été assignées au tribunal en octobre dernier. Le Tribunal d’Instance a ordonné leur expulsion à partir de la fin de la trêve hivernale. Cependant, le rendu du procès préconise aussi le relogement des habitants du lieu.

Compétent-e-s et expérimenté-e-s en travaux paysans, en peinture bâtiment et en ménage, ils/elles souhaitent travailler et s’installer pour donner « une bonne éducation » à leurs cinq enfants scolarisés de manière assidue en CE2, CE1, 5ème ainsi que dans des activités sportives du quartier ! Malgré leurs conditions de vie, ils ont envie d’apprendre et progressent de façon remarquable.

Il nous semble aberrant de vouloir expulser ces familles au milieu de l’année scolaire, mettant ainsi en péril la scolarité des enfants par un déménagement forcé.

Un collectif de soutien est en contact direct avec des responsables de Total de manière à envisager des solutions décentes de logements. Il travaille avec la Metro afin de trouver des possibilités de relogement et de bail précaire pour permettre à ces personnes d’avoir une situation stable. Au vu de ces démarches actives en cours pour leur relogement, il serait absurde de les expulser avant que des solutions n’aient été trouvées, d’autant plus que Total n’a aucun projet en vue sur cette parcelle.

De plus, nous ne pouvons ignorer que les populations Rroms sont confrontées depuis plusieurs siècles à un racisme omniprésent. Actuellement, elles sont pourchassées en Roumanie comme partout ailleurs et sont la cible de violences xénophobes. Elles n’ont que trop rarement accès à un logement décent et à un travail. Les expulser n’est en rien une solution tant qu’il n’y a pas un réel travail de relogement effectué.

Enfin, nous ne pouvons que soulever le traumatisme que pourrait être une expulsion par les forces de l’ordre pour ces familles avec des enfants en bas âge.

Nous nous opposons à toute expulsion avant qu’un relogement décent ne soit trouvé pour ces familles.

En espérant que vous saurez prendre acte de notre requête, veuillez recevoir, Monsieur le Préfet, l’expression de nos respects les plus sincères.

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