État espagnol: le squat, le fantôme de la table

“Je ne sais pas quel est le secret fatal”, Mathilde dans Le Château d’Otrante.

La récente campagne médiatique contre l’occupation des maisons n’était pas la première, mais l’une des plus intenses de ces derniers temps. Son lancement, à la veille d’une probable intensification du conflit du logement, ne semble pas être une coïncidence. La crise économique et sanitaire a mis en alerte les secteurs concernés, et cela semble être un premier mouvement d’un côté. Cette campagne commence à avoir des réponses, notamment sous forme d’articles et de réseaux sociaux. Dans ces réponses, il a été rapporté que le phénomène de l’occupation du domicile est moins répandu que ce que les médias laissent entendre avec un ton alarmiste. Les données et les statistiques renforcent ce rapport. En outre, des critiques ont été formulées, à juste titre, selon lesquelles l’occupation est délibérément confondue avec effraction. Enfin, une tentative a été faite pour recentrer le débat sur le problème de l’accès au logement, qui est la cause première de l’occupation de la propriété.

La situation de calme tendue que nous connaissons semble être le prélude à un plus grand conflit social, également autour de la question qui nous occupe. C’est pourquoi les réponses défensives sont essentielles, mais il serait préférable d’essayer d’aller un peu plus loin et de prendre l’initiative dans le conflit, pour cela il peut être utile d’examiner des aspects moins visibles ou moins explorés. En outre, face à des campagnes de ce type, les données et les statistiques ne sont généralement qu’à moitié utiles, car ce qui est en jeu ici, c’est la légitimité ou non de l’occupation des maisons et des locaux. Read More

Paris: contre les amendements anti squat, mobilisation mardi 29 septembre

Communiqué, Paris, le 27 septembre 2020.

Retrait des amendements anti squat et contre les occupants sans titre !!

► Rassemblement mardi 29 septembre à partir de 18h et en soirée, place Édouard Hériot – M° Assemblée Nationale – (point presse à 16h sur place)

Après l’adoption d’un amendement anti squat par la commission des lois de l’Assemblée (article 30ter de la loi ASAP), qui étend démesurément l’expulsion extrajudiciaire à tous les occupants sans titre, y compris aux sous locataires ou victimes de marchands de sommeil, en introduisant la notion floue de “résidences occasionnelles” [1] qui n’a pas de définition juridique, une nuée d’amendements répressifs a été présentée pour les débats en séance qui devraient avoir lieu mercredi ou jeudi prochain.

Nous en avons comptés plus d’une cinquantaine ! En effet, la droite, l’extrême-droite et même quelques députés de LREM se bousculent pour faire la peau aux squatters. C’est la curée, après 2 ou 3 faits divers que les préfets ont tardé à régler. Read More

Amiens: appel à la mobilisation contre l’amendement anti-squat

La petite pépite anti-sociale de la rentrée gouvernementale

Voici le communiqué rédigé avec quelques copaines squatteureuses à Amiens. Nous sommes actuellement en train de diffuser cet appel à mobilisations en cherchant d’autres collectifs qui souhaiteraient en être signataires. Pour le co-signer, envoyer un mail à cozette[at]riseup.net.

Le 28 septembre, sera discutée à l’Assemblée Nationale la loi dite ASAP. Cette loi augmente le pouvoir de décisions des préfets. Dans celle-ci a été glissé un amendement anti-squat, pur produit médiatique qui surfe sur le dernier fait divers qui a concerné des squatteurs. À la fin du mois d’août, un couple de retraités lyonnais apprend que leur résidence secondaire près de Cannes est occupée par une famille. Pourquoi ce fait divers devient-il le feuilleton estival, sur lequel tout le monde est sommé de prendre position ? Toujours est-il que les médias se succèdent en témoignages poignants et compatissants avec cette prétendue « mise-à-la-rue » des propriétaires, victimes non seulement des squatteurs, mais surtout de lois jugées trop laxistes et de procédures trop longues. Le buzz est lancé et d’autres quotidiens régionaux apportent leur lot de faits divers en se lançant dans une course aux clics. Read More

France: les députés votent une nouvelle mesure anti-squat

Le 16 septembre, l’Assemblée a adopté en commission un amendement qui étend la qualification de « domicile » aux résidences secondaires et occasionnelles, ouvrant la possibilité d’expulser tous les squats sans jugement.

L’été, c’est un peu la traversée du désert de la qualité journalistique. Les rédactions sont en vacances, alors on meuble en parlant coups de soleils, bouchons, et on cherche dans les archives le sujet de l’année dernière sur la rentrée des classes. Et puis on se lâche sur le fait divers, parce que le fait divers ça meuble, ça demande pas de travail, et en plus le plus c’est sordide le plus ça ramène de l’audimat. Ça tombe bien, cette année, Darmanin avait lancé la thématique de « l’ensauvagement » pour qu’on arrête de parler de ses mises en cause pour agressions sexuelles… Read More

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Théoule-sur-Mer (06): nouveau fait-divers permettant la confluence des droites

Toujours plus d’ordre, être intraitable avec les “indésirables”… ces mots polis de l’information couvent des représentations souvent racistes, masquées par des débats aseptisés (ici : la violation du droit de propriété et ses conséquences).

On le sait : depuis quelques temps, la thématique sécuritaire est revenue en force dans le débat public. La société serait plus violente, les chiffres seraient sans appel, ce serait même un « ensauvagement » général auquel on ferait face.

Dans un pays à feu et à sang, il faudrait de l’Ordre : il en va de notre cohésion nationale. Cet été encore, l’on a vu des chauffeurs de bus se faire agresser, des interpellations violentes, des policiers conspués : « tout laisse à penser que l’on court à la catastrophe » explique-t-on sur certains plateaux, et dans certaines salles de rédaction. Read More

France: un amendement anti-squat menace les occupant-e-s sans titre

Mise à jour du 17 septembre: L’amendement anti-squat soutenu par le Gouvernement ( ministère du logement) généralisant l’expulsion administrative (sur décision du préfet et sans jugement) des occupants sans titre a été adopté en commissions des lois de l’Assemblée Nationale mercredi 16 septembre. Cette proposition est excessivement dangereuse, et les délais sont courts puisque la loi dans laquelle sera insérée l’amendement sera discutée à l’Assemblée Nationale la semaine du 28 septembre.

Un amendement discuté cet après-midi en commission élargit l’expulsion sans jugement.
A l’ensemble des occupant-e-s sans titre !

La proposition d’amendement n°695 du projet de loi ASAP, inséré après l’article 30 bis, du rapporteur Mr Guillaume Kasbarian, député LREM et soutenu par le Gouvernement, étend l’expulsion administrative (expulsion forcée sur décision du préfet et sans jugement), en quelques jours et rétroactivement à tous les occupants sans titre de logements, bureaux, locaux et terrains vacants. Read More

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Montpellier: Squat des Archives, vers une évacuation et une transition légale ?

Le collectif Luttopia, gestionnaire du squat des anciennes archives départementales, a rencontré ce jour le directeur de cabinet de la Préfecture M. Smith, en présence de représentants de la municipalité, de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS), du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) et de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), pour évoquer l’avenir du bâtiment, sous le coup d’une décision judiciaire d’expulsion.

Un changement de discours de la Préfecture ?

Lors de cette rencontre, il semblerait que la Préfecture ait relativement changé de discours quant à l’expulsion du squat des archives, que le Préfet Jacques Witkowski avait annoncé en février dernier. Une certaine prise de conscience de la situation catastrophique du logement et de l’accompagnement social dans le département a visiblement permis d’envisager une solution commune à l’avenir du Luttopia 003, en vue de reloger ses occupant·es de manière réellement pérenne. Read More

État espagnol: quand squatter est un droit

L’occupation pacifique de maisons inhabitées dans un acte de désobéissance sociale à un modèle injuste de distribution des richesses qui prive de plus en plus de personnes d’une vie digne. La demande de dépénalisation de ce type d’occupation est un pas de plus vers la justice sociale.

En août dernier, les médias nous ont bombardés de nouvelles alarmistes sur l’occupation croissante de maisons habitées, donnant de la pertinence à un phénomène jusqu’à présent minoritaire et amenant les voix les plus conservatrices et les plus réactionnaires à réclamer une prétendue “loi anti-occupation”. Sur les raisons de cette campagne, je recommande la lecture d’Emmanuel Rodriguez ; il ne tient qu’à moi de convaincre le lecteur que le seul débat légitime autour de cette question est, à l’heure actuelle, de demander la dépénalisation de l’occupation. Read More

Amsterdam: nouvelle politique de la mairie, pas d’expulsion pour du vide…

En tant que squatteur à Amsterdam, il est douloureux de faire le bilan de l’année écoulée. L’année 2019 a porté un coup dur à un mouvement qui ne semblait pas capable de faire mieux que de prendre la raclée. La ville a perdu ses plus grands squats et malgré de nombreuses ouvertures, presque aucun nouveau squat n’a survécu à la fin de l’année. De plus, les politicienn-e-s ont essayé d’introduire une loi au niveau national pour criminaliser davantage les squatters, tandis que les médias ont rapporté à maintes reprises comment les propriétaires affligés sont trompés à répétition par les squatters. Pour couronner le tout, le maire conclut l’année avec un rapport sur une nouvelle politique visant à mettre en place une approche plus rigide sur les squats.
Il ne reste pas grand-chose à dire au-delà de 2019, année plutôt sombre, ce qui rend difficile de brosser un tableau optimiste des squats à Amsterdam en 2020.

Nous nous souvenons d’une année au cours de laquelle nous avons beaucoup perdu. Read More

Montpellier: crise du logement, quand l’État démissionne, l’explosion de la précarité

Peu avant le confinement, la Mule rencontrait à l’occasion d’un week-end d’ateliers et de rencontres autour du mal logement plusieurs acteurs en lutte sur cette problématique peu médiatisée et pourtant cruciale dans notre société. Des travailleurs sociaux, des militants issus de collectifs tels que Droit au Logement ou des mouvements squats, se réunissaient un vendredi soir de février pour dresser un état de la question du logement et partager, parfois confronter, les témoignages de leurs expériences respectives. Ils recevaient des membres de DAL national venus de Paris, tels que Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du mouvement.

En temps de crise, les milieux squats à la rescousse

Jacques Couveinhes, du Mouvement National des Chômeurs et Précaires travaille dans l’associatif depuis 20 ans, participant au relogement des sans domicile fixe et précaires sur Montpellier. Au-delà de la prise en charge, il est nécessaire d’effectuer sans cesse des pressions sur la mairie, la Préfecture, en passant parfois par des plaintes, pour les obliger à respecter leurs obligations. “Beaucoup de personnes sont mortes à cause des expulsions…” Le militant se souvient d’une grosse opération d’occupations (de réquisitions) en 1994 à laquelle il a activement participé. Sur l’avenue de Lodève, plus de 400 personnes avaient été relogées. Elles furent expulsées un an plus tard, en plein hiver. “Quatre personnes sont mortes à la rue.” Après avoir participé à l’organisation de 23 occupations entre 1994 et 2003, Jacques se satisfait qu’aujourd’hui la relève soit là. Read More

France: COVID-19, ça change quoi pour les squats ?

On est beaucoup à en parler tous les jours, normal, ce virus a d’ores et déjà des conséquences sur nous.
Pour les squats, ça change peut-être quelques trucs. Read More

Bruxelles: occupation précaire et spéculation immobilière… vous reprendrez bien un peu de précarité ?

Alors que squatter est devenu un crime, les occupations précaires se multiplient et s’institutionnalisent. Rentables immédiatement, à travers des conventions qui font méchamment penser à un bail moins protecteur, ou sur un plus long terme par la revalorisation de l’image du quartier, ne sont-elles pas dans le fond un excellent outil de spéculation immobilière ?

Elles fleurissent partout en ville, elles s’affichent dans la presse, les occupations précaires ont la cote en ce moment. Occuper des espaces vacants paraît donc désormais normal, et même souhaitable [1], pourtant il y a de cela deux ans, le parlement belge votait calmement la loi dite « anti-squat », comment comprendre ce faux paradoxe ?

Retour sur le squat

Le squat est, juridiquement, une occupation sans titre ni droit d’un bâtiment ou d’un lieu. Les squatteur·euse·s dans leur grande majorité, repéraient des espaces vides, les occupaient, et s’en faisaient expulser plus ou moins vite, à la demande du propriétaire. Permettant de se loger sans payer et sans devoir montrer patte blanche aux propriétaires, le squat permet d’autres formes d’intégration, de rencontres et de résistances. Read More

Lettre de Blanche Gardin à Emmanuel Macron

Publiée le mercredi 3 avril 2019 sur Facebook, citée partiellement par de nombreux médias (par exemple, Le Monde), nous rendons disponible en intégralité la lettre de Blanche Gardin au président de la République française dans laquelle elle explique les raisons de son refus d’être décorée de l’ordre des Arts et des Lettres. Pour celles et ceux qui n’utilisent pas Facebook, et qui ont bien raison: Read More

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France: la loi ELAN a été adoptée… En marche pour la précarité des locataires !

COMMUNIQUÉ / Droit Au Logement
Paris le 16 octobre 2018

La loi ELAN adoptée au Sénat: En Marche vers la précarisation des locataires, la marchandisation des HLM, le renchérissement des loyers et de l’immobilier…

La loi ELAN a été adoptée au Sénat cet après-midi, après un accord entre les conservateurs et LREM (La République En Marche).

Entre autres mesures régressives au plan social, ELAN signe la précarisation des locataires du privé et des HLM: Read More

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Guyane: les “habitats informels” en danger, notamment à cause du projet de loi ELAN

Le projet de loi ELAN créé des remous jusque de l’autre côté de l’océan Atlantique ! Précisément, en Guyane.

Le 21 juin dernier, un blocage de la route des plages à Rémire-Montjoly a eu lieu contre l’article 57 bis de la loi ELAN, un article spécifique aux territoires de Guyane et de Mayotte, qui confèrerait aux Préfets la possibilité d’ordonner l’évacuation et la démolition d’habitats informels, sans passer par une étape judiciaire, menaçant de fait les nombreux bidonvilles et autres types d’habitats auto-construits de ces deux DROM. Read More