Paris: Six mois après l’expulsion du 18 rue Olivier Metra…

C’est une maison que nous avons habitée quelques semaines. Nous nous sommes fait expulser le 14 octobre. Puis une GAV, un tour au dépôt et une convocation à la 10e chambre correctionnelle (le 16 novembre, reportée au 4 avril) pour “destruction du bien d’autrui en réunion” et “refus de se soumettre aux opérations de de relevé signalétique” (empreintes et photos). Rendu le 23 mai ; la propriétaire commence ses travaux [1], la police, la justice veille sur la propriété privée et remplit ses fichiers.

Mme Mathieu Freslon (née le 25 nov. 1960), la propriétaire, non contente de nous avoir expulsé-e-s, nous réclamait 24 000 euros. Celle qui jouait la bourgeoise sans le sou à notre première rencontre voulait rénover une de ses maisons [2] sur notre dos. Aucune dégradation n’a été constatée par les flics, ni avant ni après l’expulsion. Par contre pendant la GAV, les lisiers de porcs de flics [3] ont mis sous scellé 3 mégots et un gobelet pour 4 d’entre nous afin de réaliser des prélèvements ADN. La restitution des scellés a été refusée par la juge Simon (et ses assesseurs) [4], qui sous ses fausses grimaces compréhensives n’hésite pas à distribuer des mois de prison.

Relaxe sur l’accusation de destruction et un mois de prison avec sursis pour les empreintes. Le procureur avait requis une amende avec sursis.

Au passage, lors de l’audience, les juges nous interrogent sur le fait de ne rien déclarer, si cela correspond à une philosophie particulière et si on appartient à un quelconque mouvement ou association. Pas de réponse, tant pis pour eux… Mais on imagine bien que la mention dans le dossier d’une fiche type S inscrite au FPR [5], pour la personne qui avait donné son nom lors du premier passage des flics fasse travailler leur imagination. Tout comme la lecture par l’avocat de la partie civile du texte que nous avions écrit après l’expulsion.

Nous ne voulons pas que nos empreintes, nos paroles les aident à nous ficher et à nous enfermer. Pas de trêve contre les proprios. Pas de trêve pour les ouvertures.

Notes:

[1] Les collabos qui ont muré la maison :
Cyclabat, 8 rue Charles Tellier, 78520 Limay
Tél. : 09 62 17 78 24 / Fax. : 01 34 97 63 47 / Mobile : 07 60 35 50 50 / Mail : cyclabat [at] orange [point] fr

[2] Quelques-une des propriétés d’Anne Mathieu Freslon :
18 rue Olivier Metra, 75020 Paris
Sté civile du 1 villa de Ségur, 75007 Paris
SCI des 65-67 rue du Général Leclerc, 116 avenue Félix Faure, 75015 Paris
SCI Aurore, 30 rue Alfred de Vigny, 37000 Tours

[3] Quelques noms des flics ayant participé a notre expulsion et ses suites :
Dans le 20ème arrondissement :
Gardiens de la paix du SAIP XX constatant l’occupation : Jacky Breton, Angélique Tupin, Fabien Thévenot, Frédéric Fernandez, Jennyfer Lebon.
Flics du renseignement répondant sous le doux nom de GPXVialevignol cherchant à constater les dégradations avant l’expulsion : Mathieu Viale et ???? Vignol.
Officiers de police judiciaire (OPJ) en charge de l’enquête avant l’expulsion :
SARIJ et SAIP XX : Séverine Layre (lieutenant), Marc Derrere (lieutenant), Yves Zequile Rouquet (capitaine), Laurent Sauvaget (capitaine), Dorothée Vergnan (directeur).
Expulsion et interrogatoires :
Brigades d’interventions : TI 82, TIY20, G50 (75, 93), SVP20, Cyro Gendarmes mobiles, CRS et unités d’intervention de la police OPJ du SARIJ XX : Julien Davignon, Sylvain Courtois, Laurent Sauvaget. OPJ du SIT : Didier Robin (brigadier chef), Cedric Gouiran et Laurent Roy (brigadiers).
La keuf qui nous a fait fumer des clopes pour prendre notre ADN : Chloé Tranchant, OPJ au SARIJ XX dans l’unité de traitement judiciaire.
Commissaire divisionnaire et chef du 2e district (Belleville côté 20e, chef de la BST): Bernard Bobrowska.
SARIJ : Service de l’accueil, de la recherche et de l’investigation judiciaires
SAIP : Service d’accueil et d’investigation de proximité
SIT : Service d’investigation transversal
BST : Brigade spécialisée de terrain

[4] C’est les mêmes que ceux qui jugent les 6 camarades qui auront leur rendu le 25 juin suite à leur procès sous juridiction antiterroriste dans l’affaire de la dépanneuse, Vierzon, fumigènes et sabotages d’armoire électrique du réseau ferré.

[5] Voici un exemple d’une fiche S (sûreté de l’état) du Fichier des Personnes Recherchées (FPR) appartenant (d’après eux) à la mouvance anarcho-autonome: «Ministère de l’intérieur. Fiche confidentielle pour les autorités judiciaires, de police, de gendarmerie et administratives dans le cadre de leurs compétences.
Identité principale : Identité : nom / prénom / né le ….. à ….. Nationalité :
Informations générales : Mesure immédiate : ne pas attirer l’attention
Motif : sûreté de l’Etat
Sommaire : 1 identité, 1 fiche / Fiche active : Renseignements Généraux n°…..
Sûreté de l’Etat / Mesure immédiate : ne pas attirer l’attention
Motif : Individu proche de la mouvance anarcho-autonome susceptible de se livrer à des actions violentes
Service demandeur : Préfecture de police / Renseignements Généraux Paris – Tél : 0153733815 Conduite à tenir : SO4 – en cas de découverte aviser les RGPP»
Source : Analyse d’un dossier d’instruction antiterroriste

[Publié le 9 juin 2012 sur Indymedia-Paris.]

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