Fortaleza & Belo Horizonte (Brésil): résistance active contre les expulsions

Le 4 juillet, près de 400 familles liées au MTST (Mouvement des Travailleurs Sans Toit) ont occupé un terrain dans le quartier de Messejana à Fortaleza. Une fois sur le terrain, réuni-e-s en assemblée, les occupant-e-s ont décidé de baptiser leur occupation « Copa do Povo » (« Coupe du peuple ») comme une forme de réponse symbolique aux innombrables injustices, violences sociales et expulsions générées par le Mondial de la Fifa.

Une autre occupation réalisée par le MTST à São Paulo au mois de mai dernier, aux abords du gigantesque stade Itaquerão – hôte du Mondial – avait reçu le même nom. Au lendemain de l’occupation, les occupant-e-s ont fait appel à tout-e-s celles/ceux ayant besoin d’un logement à venir les rejoindre sur le terrain. Quelques jours plus tard, on comptait déjà près de 1 500 familles dans l’occupation. Plusieurs de ces familles avaient été victimes des récentes expulsions, conséquences directes ou indirectes de l’organisation de la Coupe du Monde. Au moins 250 000 personnes auraient été expulsées dans tout le Brésil pour l’organisation du Mondial.

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Dans les jours qui ont suivi, les occupant-e-s ont réalisé plusieurs manifestations et actions pour faire valoir leur droit à occuper le terrain et protester contre les menaces d’expulsions. Le 14 juillet s’ouvrait à Fortaleza le sommet du BRICS où se retrouvaient les dirigeants des pays dits « émergents » (Brésil, Russie, Inde et Chine). Ce même jour, les occupant-e-s du terrain – qui avaient promis des actions durant la tenue du BRICS – ont bloqué durant plus d’une heure un des principaux axes routiers de Fortaleza, la BR-020. La route a été bloquée à l’aide de barricades faites de pneus et objets enflammés. Une voiture a également été incendiée durant la manifestation.

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Par ailleurs, le 30 juillet, des centaines de personnes issues des terrains occupés William Rosa et Padrão Fida à Contagem, en périphérie de Belo Horizonte, ont bloqué la route BR-040 durant près de sept heures. Pneus, meubles et morceaux de bois enflammés ont servi de barricade. Les manifestant-e-s avaient l’intention de faire pression sur le gouvernement afin qu’un terrain leur soit cédé, en cas d’expulsion, et que les occupant-e-s reçoivent des allocations logement pour la construction de leurs maisons. La Police Militaire est finalement intervenue avec bombes lacrymos et flashballs pour mettre fin au blocage. Sept manifestant-e-s ont alors été bléssé-e-s. L’occupation William Rosa est née en octobre 2013 et compte aujourd’hui près de 4 000 familles tandis que l’occupation Padrão Fifa – « Qualité Fifa » – a été réalisée au mois de juin dernier, en pleine Coupe du Monde – voir l’article sur l’occupation du terrain ici. Le même jour, dans la matinée, dans le quartier Pampulha, l’Anneau Autoroutier – équivalent du périph’ – de Belo Horizonte a été bloqué par des barricades en flammes montées par des habitant-e-s de la favela Vila da Paz qui protestaient contre les récentes expulsions ayant eu lieu dans leur quartier.

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[Sources: O Estado, O Povo, O Estado, O Tempo.]