Caen: Retour sur l’expulsion du squat “Les Bains”

Mercredi 11 mars 2009, un bâtiment appartenant à Caen-Habitat, inutilisé et qui allait être détruit, a été occupé par quelques gens. Ce lieu situé au 36 rue Armand Marie, leur servait d’habitation (et avait pour but de servir à plein d’’activités: concerts, projections de films, bals musettes, tournois de belotte…).
Dès samedi, et dans le cadre de la semaine anniversaire des squats de Caen, un super concert y était organisé.

Lundi 16 mars au matin, une charmante délatrice du voisinage à contacté Caen-Habitat, office HLM, afin de leur signaler cette occupation (selon ces derniers).

Caen-Habitat, prétextant une insalubrité du bâtiment a immédiatement porté plainte pour « violation de domicile » (alors que personne n’habitait là auparavant) et dégradation. A 10 heures du matin, des flics ont défoncé les portes et gazé les squatteureuses au réveil. Ces expulsions soudaines, violentes et discrètes sont le lot commun de nombres de squatteureuses occasionnel-le-s ou durables ; le tout mené sous le couvert de l’’impunité.
Nous tenons à préciser que les lieux n’étaient pas insalubres. De plus, compte tenu de la durée d’occupation, ce lieu était le domicile principal des occupant-e-s. L’expulsion était illégale parce qu’’elle n’’avait pas été décidée par un tribunal.
Neuf personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue dans le cadre de la plainte de Caen Habitat. Les poursuites à leur encontre ont été finalement abandonnées.

Ce coup de pression prouve que le pouvoir est engagé dans un processus d’élimination de toute opposition concrète, dans ce cas la remise en cause de la propriété privée. A l’’heure où la crise économique et sociale exacerbe les tensions propres à cette société ; les victimes de la répression vont être de plus en plus nombreuses. Les exemples ne manquent pas : de Rouen où les étudiants-e-s voulant occuper leur fac se font virer par des vigiles privés, aux rafles régulières de sans-papiers, aux inculpé-e-s de l’’antiterrorisme… sans oublier les nombreux locataires victimes de la fin de la trêve hivernale.

A ceux qui font encore confiance à la République et à sa police :
Ne croyez pas que ça n’’arrive qu’’aux autres.

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