Selon différents articles et brèves parus dans la presse mainstream, au moins sept policiers et neuf paysans ont été tués vendredi 15 juin 2012 lors d’une opération d’expulsion de paysans sans terre, dans la localité de Curuguaty, département de Canindeyù, au Paraguay, à environ 300 km de la capitale Asunción.
Le président Fernando Lugo, de centre-gauche, a dépêché 150 soldats en renfort pour soutenir la police du département de Canindeyù. Les paysans ont tiré sur les forces de sécurité, qui ont riposté.
«Sept policiers ont été tués au cours de l’opération», a déclaré Carlos Filizzola, ministre de l’Intérieur. «Pour le moment, nous avons dénombré neuf morts parmi les paysans qui occupaient la propriété.»
Le domaine, d’une superficie d’environ 2.000 hectares, était occupé depuis trois semaines par un groupe d’une centaine de familles, selon son propriétaire, un homme d’affaires local.
Les organisations de défense des paysans affirment que le terrain a été alloué à des alliés de l’ancien dictateur Alfredo Stroessner, au pouvoir entre 1954 et 1989. [Reuters]
L’affrontement aurait opposé plus de 300 flics, soutenus par des militaires, à environ 150 paysans sans-terre. Plus de 80 personnes seraient blessées, plus ou moins gravement [ATS].
« Les paysans ont des armes de gros calibre, comme des fusils M-16 », a affirmé Walter Gomez, responsable policier du département de Canindeyu, à la chaîne de télévision no 13. Le policier a raconté que parmi les centaines d’occupants de terres menacés d’expulsion, il y avait des personnes « qui avaient un excellent maniement des armes ». « Ils ont tiré directement pour nous tuer. Nous sommes dans une situation critique », a-t-il ajouté. [Le Monde]
Au final, les paysans sans-terre ont fini par fuir, la police et l’armée prenant le contrôle des terres et habitations visées par l’opération d’expulsion… [Associated Press]
Au Paraguay comme ailleurs, la répartition des richesses est loin, très loin, d’être égalitaire: 2% de la population possèdent 80% des terres [ATS].
