Depuis plusieurs jours, la police est en nombre à l’entrée du village de Guangji, dans le Yunnan, au sud de la Chine. Cette présence policière massive fait suite à une émeute qui s’est produite mardi 22 octobre lorsque de nombreux villageois ont affronté les flics venus exproprier des terres. Le projet des pouvoirs publics locaux est de remplacer ces terres cultivées depuis des siècles par un énorme complexe touristique. Là-bas comme ailleurs… [Plus d’infos en anglais sur le site de la BBC.]
L’article ci-dessous a été publié le 23 octobre 2013 par la très mainstream Agence France Presse:
– Chine : émeute dans un village
AFP | 23 oct. 2013Des villageois de la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine, en colère après des expropriations de terres, ont blessé 27 policiers, pris à partie alors qu’ils tentaient hier d’arrêter deux de leurs représentants, ont annoncé aujourd’hui des médias officiels.
Plus de 30 véhicules de l’administration ont été endommagés au cours de l’émeute et l’un des policiers blessés est dans un état critique, selon l’agence de presse officielle Chine Nouvelle.
Environ 200 villageois avaient bloqué le passage sur une route du village de Guangji pour empêcher la police d’arrêter deux des leurs, soupçonnés de « détention illégale et blessures volontaires » et les incidents ont éclaté lorsque des renforts policiers sont arrivés, selon l’agence.
Des policiers ont été retenus dans le village par la foule mais ont pu s’enfuir cet après-midi, a ajouté Chine Nouvelle.
Après l’émeute, les responsables locaux ont demandé que soient « respectés les souhaits des villageois (…) concernant leurs réclamations sur les achats de terres », a indiqué l’agence officielle.Deux « défenseurs des droits » des villageois, Wang Chunyun et son père, ont été arrêtés hier avant d’être relâchés le même jour, selon le journal Beijing News, pour lequel « l’incident de masse a eu pour origine des achats de terres ».
Selon des experts, il y a en Chine chaque année jusqu’à 90.000 « incidents de masse » (un euphémisme officiel désignant des mouvements sociaux violents) ayant la plupart du temps pour origine des expropriations de terres. Les villageois se plaignent souvent d’être indemnisés à vil prix pour des terres qui sont ensuite revendues par les autorités locales à des promoteurs immobiliers. Des paysans vont jusqu’à s’immoler par le feu pour protester contre ces spoliations.
