L’espace autogéré des Tanneries, squat dijonnais désormais ouvert depuis 8 mois et tout pétillant d’activités, est en danger. Un besoin urgent d’aide se fait sentir, afin de montrer à la mairie que le lieu bénéficie d’un soutien important… Aussi lancons-nous un appel à vous tou-te-s pour que les Tanneries restent! Votre aide nous est précieuse, et peut se manifester de bien des facons: le plus simple et le plus rapide (et le plus efficace?) étant d’envoyer une lettre, un fax ou un e-mail au maire de Dijon, et de relayer l’info… Pour ce faire, nous vous transmettons avec ce message un modèle de lettre-type à renvoyer, avec votre nom, prénom adresse et activité et signature (si le moyen d’envoi le permet..)
Vous trouverez, plus loin dans ce message, le modèle de lettre type, ainsi qu’un texte explicatif sur l’Espace autogéré des Tanneries…
un grand merci à tou-te-s celles/ceux qui voudront nous aider!
— le collectif des Tanneries.
P.s: N’hesitez pas à nous contacter pour tout renseignement ou proposition. Par ailleurs, de plus amples infos sont disponibles sur le site de Maloka: http://www.chez.com/maloka/
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Lettre type a envoyer… …par courrier à l’adresse suivante: M. le Maire de Dijon, Place de la Libération, BP 1510, 21033 Dijon Cedex …par fax au numéro suivant: 03-80745294 …par e-mail en se rendant sur le site de la mairie: http://www.ville-dijon.fr/contact/index.htm et en copiant/collant la lettre type.
» Nom: Prenom: Activité: Adresse:
M. le Maire de Dijon,
J’ai appris les menaces de destruction que la municipalité fait peser sur l’Espace autogéré des Tanneries. Je souhaite par cette lettre, exprimer mon soutien à ce centre culturel et social établi depuis le 30 octobre dernier dans les locaux administratifs des anciennes tanneries, 13 et 15 boulevard de Chicago.
Il me semble primordial que les nombreuses activités associatives, manifestations culturelles et ateliers artistiques qui y prennent place puissent se poursuivre. Je désire donc marquer mon opposition à ce que le projet de démolition des tanneries englobe les locaux administratifs et remette ainsi en cause l’existence de ce lieu de vie alternatif fonctionnant sans profits ni subventions.
La concrétisation de ce projet me semble d’autant plus critiquable qu’elle signifierait l’expulsion des 10 personnes qui habitent les locaux depuis 8 mois. D’autre part, il me semble que le terrain ainsi libéré sera laissé en friches pendant une période indéterminée, puisqu’il n’existe pas de projet de reconstruction à court terme.
J’espère que vous saurez mesurer l’importance de cette expérience unique, soutenue par de nombreux/ses dijonais-es et visiteurs/euses extérieurs, et renoncerez au plus vite à mettre en oeuvre sa disparition.
Date et Signature: »
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Tract: Non à la destruction de l’Espace autogéré des Tanneries!
L’Espace autogéré des Tanneries, lieu de vie et centre culturel et social est menacé de destruction à court terme par la municipalité de Dijon. Celle-ci nous a fait savoir officiellement qu’elle souhaitait notre départ afin de pouvoir raser les anciennes tanneries que nous occupons. Au moyen de ce trat, nous souhaitons rappeler les bases de notre projet, présenter le bilan de nos 8 mois d’existence et appeler à un large mouvement de soutien et de protestation afin d’empêcher la disparition du lieu.
Depuis le 30 Octobre dernier, les locaux administratifs des Tanneries (13 et 15 bd de Chicago), laissés à l’abandon par la municipalité depuis 1995, sont en effet occupés par un collectif d’individu-e-s et d’associations dijonnaises.
Le mode de fonctionnement du lieu est fondé sur une réflexion et une critique à propos de la société de consommation et d’un système où prédominent les rapports de pouvoir et de profit. L’idée de départ était: – de créer des alternatives sociales et culturelles. – de concilier un lieu d’habitation avec un espace d’activité créatif et ouvert à tou-te-s. – de fonctionner sur un principe d’autogestion où tou-te-s celles et ceux qui le souhaitent peuvent s’impliquer activement dans les activités et la gestion de l’espace.
Après 8 mois, nous pensons être largement parvenu-e-s à concrétiser ces projets et sommes en mesure de tirer un bilan positif de notre action. En effet, ce lieu est rapidement devenu un centre culturel important au sein de l’agglomération dijonnaise. Les ateliers créés ont permi à de nombreuses/x individu-e-s de s’exprimer sous des formes multiples et dans la gratuité (peinture murale, cinéma, labo photo, sérigraphie, cirque, locaux de répétition, bibliothèque, atelier de percussions, réparation de vélo) et de se produire ou d’exposer. Nous avons à notre actif plus de 60 manifestations culturelles publiques: théâtre, chanson, débats, concerts avec de nombreuses/x artistes de France et d’ailleurs, cinéma indépendant, cirque, expositions… Le projet a receuilli des centaines de signatures de soutien individuel et de la part d’associations locales.
Les formes de gestion collective et la place primordiale qui était laissée à l’initiative personnelle ont apporté une expérience stimulante. Elle a permi à de nombreuses personnes de s’impliquer activement dans la vie culturelle ou sociale sans se cantonner au rôle de consommateur passif que réserve trop souvent la culture institutionnelle ou commerciale. Le lieu a conservé un esprit d’indépendance, de refus de toute logique de profit et fonctionné sans aucune subvention.
Les Tanneries représentent donc une expérience unique à Dijon. Le nombre de visiteuses/rs et de participant-e-s, ainsi que les échanges enrichissants qui se sont développés au niveau local et national (notamment avec d’autres lieux de ce type) ne peuvent que nous inciter à poursuivre dans cette optique.
Pourtant, nous avons appris début juin que la mairie (à qui nous avions proposé en novembre d’établir un bail précaire) s’apprête à raser dans les 3 ou 4 mois à venir l’ensemble du site des anciennes tanneries dont les locaux administratifs, et ce sans projet de reconstruction à l’appui. Selon les employés de la mairie qui ont bien voulu nous rencontrer ou répondre à nos questions, les tanneries doivent en effet être détruites pour laisser le terrain en « friche industrielle » (comme le quartier des Péjoces n’en manque déjà pas) et selon les informations provenant du district de l’agglomération, il n’y a aucun projet à court terme mais « les bâtiments doivent être démolis parce que squattés ». Ils nous ont maintenant demandé officiellement de libérer les lacaux afin de pouvoir procéder à leur destruction.
Le lieu et ses activités se trouvent donc gravement menacés.
Si la démolition survient, une dizaine de personnes, dont certaines en situation précaire, vont de plus se retrouver à la rue. L’expérience positive de vie collective (et d’implication dans la gestion du lieu) qui s’est construite autour de nos 8 mois d’existence va de fait être anéantie.
Au lieu d’encourager la multiplication d’expériences destinées à redonner de la vie aux quartiers excentrés et à lutter contre la dégradation des liens sociaux, les autorités locales cherchent ainsi à les faire disparaître.
Nous avons malheureusement d’ores et déjà de fortes présomptions quant à l’argumentation à venir des portes-paroles de la mairie face à nos protestations: Il est possible qu’ils avancent quelque vague projet pour se justifier face à l’opinion publique. Cela ne les empêchera pas de laisser le terrain vacant pour un temps indéterminé, tout comme ils ont, pendant de nombreuses années, laissé les locaux des anciennes tanneries à l’abandon. Il est probable qu’ils s’emploient dans le même temps à nier nos réalisations et la possibilité que le lieu perdure sous prétexte que tout cela ne rentre pas dans les cases administratives des structures officielles. Nous ne pourrons alors que les renvoyer aux faits: qu’ils le veuillent ou non, sans profit ni subventions, l’espace fourmille d’activités et de projets constructifs.
En réalité, il semble clair que ce qu’ils choisissent de ne pas tolérer, c’est l’existence d’un espace qui ne soit pas encadré et contrôlé par les structures institutionnelles ou commerciales. Nous espérons bien évidemment qu’ils ne s’enfermeront pas dans cette logique!
Parce qu’il nous semble absurde et profondément injuste de la part de la Mairie de détruire un espace culturel actif et un habitat qui ne lui coûte rien pour le remplacer par un terrain à l’abandon, Parce que nous souhaitons continuer à développer notre projet, Parce que la destruction des bâtiments à l’exclusion de notre espace d’activité ne pose pas de problème technique majeur…
Nous demandons que les locaux administratifs que nous occupons soient conservés et à ce que l’Espace autogéré des Tanneries puisse continuer à exister. Nous sommes évidemment disposé-e-s à rencontrer l’équipe municipale pour en discuter.
Espace Autogéré « Les Tanneries », 13 & 15 bd de Chicago, 21000 Dijon. tel: 03-80770940, e-mail: maloka [at] chez [point] com, web: www.chez.com/maloka/
Maloka Anarcho Collective <maloka [at] chez [point] com>