Dijon : Les Tanneries occupent des locaux d’EDF-GDF

Ce mercredi 30 août 2000 à 16h, une soixantaine de personnes, occupant-e-s de l’espace autogéré des Tanneries ou sympathisant-e-s, se sont rendus dans les locaux d’EDF-GDF afin de crier leur ras-le-bol de la complaisance de l’entreprise vis à vis des politiques répressives de la mairie comme des propriétaires en général dans les cas de squats. Depuis l’incendie criminel ayant détruit une partie de l’espace autogéré, ses habitant-e-s se retrouvent sans électricité sur décision de la mairie, malgré les différentes démarches faites auprès d’EDF. Rappelons qu’EDF se doit de fournir l’électricité à qui en fait la demande, et que leurs refus répétés (plusieurs squats précédents s’étaient vus refuser l’accès à leurs services) correspondent clairement à un positionnement en faveur des propriétaires et contre les squatteurs et squatteuses.

Après une heure d’occupation des locaux, une délégation fut reçue par le sous-directeur, ce qui se solda par une garantie que l’électricité serait remise demain matin, après vérification de la conformité des installations. Quoi qu’il en soit, de nouvelles occupations suivront si EDF trouve prétexte à ne pas respecter ses engagements.

Ci-dessous, le tract distribué pendant l’occupation aux employé-e-s :

ON VEUT PÔ D’VIN MAIS DU JUS !

Au terme des cahiers des charges de distribution publique d’énergie électrique, le concessionaire EDF est tenu de fournir l’électricité à toute personne qui demande à contracter un abonnement sans la justification de l’occupation légale des lieux par le propriétaire.

Loin d’être la bande d’illettré-e-s inorganisé-e-s dépeint par les médias de masse et la bonne société, les squatteurs/ses connaissent leurs droits et entendent bien les faire respecter par les grandes compagnies telles que l’EDF qui semble systématiquement se substituer à la justice en refusant d’installer l’électricité et par là même en précarisant encore plus les plus démuni-e-s.

Est-il besoin de préciser que l’accès à l’électricité est, tout comme l’eau, un besoin vital ? Que l’électricité est un besoin indispensable pour qui veut vivre dans des conditions décentes ?

Ce n’est pas la première fois qu’EDF refuse d’accorder ses « services » aux occupant-e-s « sans droit ni titre » à Dijon comme ailleurs en prétextant des contraintes auxquelles ils ne sont pas tenus. Entre autres nous pouvons signaler le refus d’EDF d’installer l’électricité aux squatteurs/ses du 3 rue Saumaise en plein hiver, aux squatteurs du 46 rue Charles Dumont (été 96), du 11 rue Chevreul (printemps 2000) et maintenant aux occupant-e-s de l’Espace autogéré des Tanneries.

Alors que les propriétaires (la mairie) ont brandi il y a 2 mois l’étendard de la sécurité pour justifier une éventuelle expulsion, ils font actuellement blocage auprès de l’EDF en vue de nous empêcher de vivre normalement (bien que, rappelons-le, EDF n’a pas besoin de l’accord de la mairie pour nous remettre le jus !). Quelle hypocrisie !

Ce serait ainsi au nom de notre sécurité qu’ils nous obligent à nous éclairer à la bougie et à effectuer des travaux massifs à l’aide d’un groupe électrogène surutilisé, avec les risques évidents que cela implique.

L’occupation aujourd’hui des locaux d’EDF correspond à un ras-le-bol collectif des occupant-e-s « sans droit ni titre » dijonnais-es, fatigué-e-s de pleurnicher auprès des administrations sans obtenir de résultats. Nous avions déjà utilisé cette méthode (avec succès) auprès de la Lyonnaise des Eaux afin de leur rappeler que les besoins vitaux ne sont pas un luxe, et que les squatteur/ses ne sont pas disposé-e-s à subir les conséquences des politiques discriminatoires des grandes compagnies chargées d’assurer les services de base.

Une dizaine de personnes vivent depuis deux mois sans électricité au 13-15-17 Bd de Chicago malgré plusieurs démarches effectuées auprès de l’EDF.

Nous occupons aujourd’hui les locaux de l’EDF pour demander l’arrêt immédiat des coupures et blocages des propriétaires dont seul-e-s les squatteur/ses et autres populations précarisées font les frais.

Nous exigeons l’installation de l’électricité pour les occupant-e-s de l’Espace autogéré des Tanneries et pour toutes les autres maisons occupées.

Les squatteur/ses des Tanneries et des sympathisant-e-s