Le mois de mars de l’an 01, alors qu’avec le festival des Résistances et des Alternatives, un vent de révolte soufflait sur Rennes, un carnaval en lutte donnait naissance à un espace autogéré sans droit ni titre ni prétention. L’objectif était d’y expérimenter des pistes d’alternatives concrètes à l’oppression spectaculaire marchande. Repas bio et végétariens journaliers dans un ambiance conviviale et non commerciale, ateliers de théâtre, de décoration, de lecture, projection vidéo, débats, fanzinothèque et expériences de vie diverses et variées y composaient le menu. Activités hautement criminelles, voire terroristes, tout le monde en conviendra, comme viennent de le faire les sbires en arme de l’establishment rennais. Aujourd’hui, 21 mai 2001, en début d’après-midi, les hommes en bleu ont débarqué en masse pour clouer le couvercle à la Marmite. En deux coups de cuillère à pot, un camion de déménagement, trois camions de CRS, une flanquée de motards et une entreprise de maçonnerie ont pris d’assaut la Marmite. Une fois la porte enfoncée, on a vu la Marmite se vider de sa substance et de son mobilier.
Alertés par le tam-tam urbain, une trentaine de marmitons/mirontaines et sympathisant-es dispersé-es par les beaux jours se sont retrouvé-es pour assister à la mise à mort. « une expulsion, dix autres occupations ! ». Nos efforts pour sauver les restes de près de trois mois d’expérience collective se sont confrontés à un mur d’épais-gardiens-de-la paix-des-riches et de gris parpaings. Poussé-es dans nos derniers recours, nous nous sommes rabattu-es sur la décoration du trottoir d’en face et sur une stratégie de mouche du coche envers la bonne conscience des CRS. La Marmite plongée dorénavant dans la pénombre attend son heure. Après les délais de rigueur pour laisser reposer la pâte et monter le soufflé, la Marmite chaussera ses roulettes pour voguer vers des horizons pas si lointains. Le droit des propriétaires n’a qu’à bien se tenir, ce n’est pas celui qu’on croit qui passera le premier à la casserole.
Réaffirmant plus que jamais que les carottes ne sont pas cuites pour la Marmite, nous vous invitons à méditer sur ces quelques principes de sagesse marmitonne :
– La terre à ceux qui la travaillent
– Les moyens de production à ceux qui les utilisent
– Les maisons à ceux qui les habitent.
Contact : 06 75 20 85 79
e-mail : marmite [at] resiste [point] net
Les Marmitons / Mirontaines en lutte !