Quelque centaines de personnes ont participé à une marche d’appui au squattage d’un immeuble du centre-ville organisé par le comité des sans emploi.
Ouverture d’un squat dans le centre-ville de Montréal
Quelque centaines de personnes ont participé à une marche d’appui au squattage d’un immeuble du centre-ville organisé par le comité des sans emploi, bon nombre d’entres eux anti-capitalistes. Ils voulaient protester le manque de loyers abordables a Montreal mais aussi revendiquer le droit de squatter tout court. Les manifestants se sont rendus au carré St-Louis en premier lieu, ou ils ont ecoutés parler des gens du comité des sans-emploi mais aussi du OCAP, Ontario coalition against poverty. Le CSE sont aussi ceux qui ont organisés le commando bouffe au Sheraton. Le gars d’OCAP raconte que des gens vivent dans les parcs a Toronto par manque de loyers sociaux et l’impitoyable guerre que Mike Harris livre au plus démunis dans sa province. J’ai parlé as une personne qui distribuait des tracts pour le comité des sans-emploi et elle me raconte que c’est pour elle une action plutot symbolique, parce que le gouvernement n’as rien investi depuis 1994 pour les logements sociaux et que les gens en ont ras-le-bol. Elle me dit que je peut avoir plus d’information si je parle a Francois Saillant du FRAPRU, ce que je fait. Il me dits que le fédéral a investi 0$ en logement sociaux depuis 1994 et le gouvernement provincial 4000 logement sociaux, ce qui n’est pas assez selon Mr. Saillant qui estime le besoin a 8000 nouveaux logement sociaux par année.
Apres environ une vingtaine de minutes de discours, la marche se mets… en marche. Les manifestants marchent sur St-denis, et tourne vers l’ouest sur Sherbrooke. Tout au long de la marche, on alterne slogans et musique engagée, du rap francais que je ne pouvait identifier, Public Enemy et aussi Bérurier noir et plusieurs autres. La musique provenait d’un systeme de son installé dans un camion qui suivait la marche et rendait l’atmosphere festive. Je cite ici quelques slogans criés, chantés, dits durant la marche: « Qui seme la misere récolte la colere » – « stop a l’indifférence mettons fin a l’itinérance » – « Uni(e)s et solidaires pour se loger tout l’tour d’la terre » – « contre les proprios, c’est la guerre sociale qu’il nous faut »
En arrivant la-bas, quelques personnes prennent le mégaphone pour parler un peu, quelqu’un raconte qu’on aime mieux barricader cette maison que de laisser des gens qui en ont besoin l’utiliser, un autre raconte une histoire que je n’ai malheureusement pu saisir au complet, mais il raconte en gros comment des promoteurs immobiliers en fait raser des maisons et expulser des locataires par des policiers pour finalement faire un stationnement avec, stationnement qui commence Guy et Sherbrooke, « drett » a coté du squat. On défonce le panneau qui barre l’entrée en moins de deux sous les applaudissement des personnes sur place. On se mets a décorer la maison avec des grafitis a saveur anarchiste et qui réclame plus de justice sociale comme « Un logement ce n’est pas un luxe, c’est un droit ». Une épluchette de blé d’inde commence, quelques personnes s’affairent a couper des légumes pour faire une soupe qui a l’air délicieuse. Tout cela au son de musique qui « blast » du camion.
A un moment donné je doit quitter la manif pour faire un téléphone. Un policier me regarde quand je passe pres de lui et me dits (il apercois l’appareil photo que je porte au cou) « prends tes photos si tu veux, mais prends moi pas moi ». La soirée avance tranquillement, je crois que le squat est au moins gagné pour ce soir, peu de policiers sont en vue, a part 3 qui filment tout ce beau monde et quelques-uns stationnés dans un parking de station d’essence a environ 50 metres. Ceci change vers 11h15, on annonce au mégaphone que les policiers vont faire venir des pompiers pour déclarer la place insalubre. Je m’avance sur une rue a l’est du squat, dans un parking intérieur dont les vitres sont brisées et la porte de garage grande ouverte. Par la fenetre je peux voir environ 10 policiers vetus de leur « suit » anti-émeute avec des casques, mais ils disparaissent environ 15 minutes plus tard. Ca sent quand meme malheuresement le cochon et le systeme de son est évacué de la maison ou il avait été emmené quelque temps avant et ou les manifestants planifiaient de faire un party engagé.
Les gens débattent s’il faut garder le squat ou non, plusieurs décident de rester. Quand je quitte a 00:15 les policiers ne sont pas encore intervenus et plusieurs personnes ont lancé un appel pour que les gens reviennent demain et essaient de contacter plus de gens. Le squat est situé pres de guy et sherbrooke, en arriere du poste d’essence, c’est la maison seule avec des planches de bois clouées sur quelques fenetres et décorée de grafitis, si vous pouvez, venez appuyer le squat!
proudhon