Samedi 18 mai, 27 personnes furent arrêtées lors de l’occupation du château de Malagny, situé à l’entrée de Versoix. Ces personnes font toutes actuellement l’objet d’accusations graves: séquestre, enlèvement, violation de domicile, opposition aux forces de l’ordre et contrainte pour certains.
Les enlèvements qui menèrent à ce désastre nous apparaissent de façon de plus en plus certaine comme un piège, tendu soit par les propriétaires, soit par les forces de l’ordre ou par une entente des deux.
A midi, heure du rendez-vous préparatif de l’occupation, un important dispositif policier se trouvait posté dans la propriété. Les portes du château ont été vues fermées par plusieurs témoins.
A 16 heures, les forces de l’ordre avaient mystérieusement quitté la place, laissant le champ libre. L’occupation débuta donc, en retard mais dans une ambiance détendue. Les portes de la bâtisse étaient ouvertes, l’entrée se fit donc sans effraction. A l’intérieur se trouvait un couple de personnes d’une cinquantaine d’années prétendait habiter les lieux, ce qui est faux de manière très évidente. Ou alors, il s’agissait de fantômes; ils prétendent avoir un contrat de prêt à usage depuis mars 2001, alors que de nombreuses personnes ayant visité les lieux ces derniers mois peuvent témoigner du fait que la maison était totalement vide. Ils ne possédaient aucun vêtement, aucune nourriture et n’avaient pas de cuisinière. Ils ne savaient même pas où se situait la cuisine et indiquèrent les toilettes lorsque la question leur fut posée. Ces gens étaient engagés pour jouer les habitants, et servir de justification à une évacuation. Ceci est prouvé par la phrase de l’un deux: « Je ne peux pas sortir sinon mon patron va me virer. » Ils refusèrent donc de sortir malgré l’insistence des squatters, qui, ne voulant pas utiliser la force, finirent par ne plus leur prêter attention. Un employé de la brigade des squats fut introduit un peu plus tard pour constater qu’ils n’étaient pas retenus sous la contrainte, et repartit en les emmenant.
L’accusation d’enlèvement et de séquestre, extrêmement grave, est sans aucun fondement, la seule personne qui empêchait ce couple de sortir étant leur mystérieux patron. Parmi les accusés, plusieurs personnes n’avaient même pas pénétré dans la bâtisse, et se promenaient simplement aux alentours.
A 18h17, l’agent Monbaron donna un ultimatum aux occupants, leur laissant 30 minutes pour quitter les lieux, sans quoi l’assaut serait donné. Pendant ce temps, des agents de plusieurs corps de police prenaient en fait place dans tous les environs, preuve qu’ils n’avaient pas l’intention de laisser les squatters partir, s’ils le décidaient, comme cela avait été entendu.
A 18h30, les arrestations débutèrent; plusieurs personnes se trouvant dans le parc se firent prendre en chasse et arrêter. Le groupe de soutien, sur place depuis le début, se fit sommer de quitter les lieux sous peine de se faire prendre également.
A 21 heures, les derniers occupants qui s’étaient réfugiés sur le toit furent emmenés. Selon de récents témoignages de détenus, certaines personnes auraient été violentées durant les interpellations.
Front de libération des séquestrés