Dijon: Après 4 ans de luttes et d’activités… Nouvelles menaces sur l’Espace Autogéré des Tanneries ?

L’espace autogéré des Tanneries doit une nouvelle fois faire face à des menaces. Vous trouverez ci-dessous un tract expliquant la situation, ainsi qu’une suggestion de lettre-type à faire parvenir à la mairie.

Par ailleurs, le collectif des Tanneries appelle à un RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN le JEUDI 13 JUIN à 18H, DEVANT LA MAIRIE, place de la Libération.

 

Tract :

Après 4 ans de luttes et d’activités à Dijon…
Nouvelles menaces sur l’Espace Autogéré des Tanneries ?

L’Espace autogéré des Tanneries est un lieu de vie collective et d’activités sociales, culturelles et politiques existant depuis quatre ans dans une friche industrielle dont la municipalité de Dijon est propriétaire. Notre démarche engagée et notre volonté d’autonomie face aux institutions et aux structures commerciales nous ont valu une longue histoire de résistance, jusqu’à ce jour victorieuse, contre les diverses menaces d’expulsion et de destruction des locaux.

Depuis quatre ans, les Tanneries autogérées proposent, par le biais de divers collectifs et associations, des concerts, actions, ateliers, projections, théâtre, débats, expos, du graf et des écrits, des vélos, un potager collectif, un labo photo, une zone de gratuité (fripes, bouquins…), une recherche d’alternatives au quotidien sur les rapports interpersonnels, la consommation, l’énergie, le travail… Ceci afin de permettre à chacun-e de proposer ses propre projets, de tisser des liens dans d’autres domaines, de chercher des alternatives aux rapports de profit et de domination, de se changer soi-même, de changer le monde, en essayant de vivre autrement au présent.

Au final, un tas d’expériences constructives plus ou moins abouties et encore beaucoup de chemin à parcourir ensemble.

– Après 2 ans de mobilisation contre la volonté de l’ancienne équipe municipale d’expulser l’espace autogéré et de mettre fin à ses activités, les actrices/eurs de l’espace étaient parvenues à grand renfort de manifestations, actions, débats publics et lettres de protestation à assurer un temps leur maintien dans les lieux.

– Les individu-e-s et collectifs impliqués dans les Tanneries engagèrent par ailleurs de considérables travaux de mise aux normes de la salle d’activités publiques. Ces travaux furent entièrement réalisés et financés de manière autonome et bénévole. Ils visaient tout à la fois à assurer un accueil public large dans de bonnes conditions et à nous protéger de la menace d’une répression légale sur les activités publiques.

– Dès son élection en 2001, la Mairie de gauche s’était quant à elle engagée publiquement à lever les menaces pesant sur l’espace autogéré. Cette position de dialogue résultait certainement d’une part, du large soutien au projet mis en évidence par le rapport de force avec la municipalité précédente, et d’autre part, d’un désir de se différencier de la droite.

Pourtant, le blocage de dossiers visant à officialiser la mise aux norme des locaux persiste depuis lors. Nous pouvons donc aujourd’hui nous interroger légitimement sur la validité des engagements pris par la Mairie.

– Motivées par ces inquiétudes, une vingtaine de personnes impliquées dans les Tanneries se sont invitées dans le bureau des adjoints lundi 27 mai au matin. A leur plus grande consternation, elles ont alors appris de vive voix, par M. l’adjoint au Patrimoine, que la municipalité envisagerait même de raser la salle d’activité publique de l’espace autogéré des Tanneries à l’occasion de la démolition prochaine des locaux adjacents victimes d’un incendie criminel en juin 2000.

– Voyant la Mairie prête à remettre en cause ses promesses, le groupe, déterminé à ne pas en rester là, finit par être reçu par le directeur général des services, le chef de cabinet du Maire, ainsi que par les adjoints au affaires culturelles et au patrimoine. Même si nos interlocuteurs se sont engagés à cette occasion à éclaircir la position municipale au plus vite, cette rencontre n’a pas suffit, loin s’en faut, à apaiser nos inquiétudes. Quelques jours après, les ingénieurEs de la Mairie et du bureau de contrôle Socotec, chargé du dossier de mise aux normes des Tanneries, nous ont éclairci sur l’argumentation municipale : il semblerait que démolir la partie incendiée sans démolir la partie d’activité publique nécessite seulement une démolition un peu soignée… Il nous parait révoltant que la Mairie puisse aujourd’hui donner ce prétexte dérisoire de quelques travaux supplémentaires pour justifier la mise en péril d’une salle à laquelle trois ans de travaux et quelques centaines d’évènements publics ont donné une valeur inestimable.

– Enfin, la Mairie ne nous a pas recontacté-e-s avant le 31 mai, alors qu’elle s’y était engagée,

– Nous appelons donc dès à présent à la vigilance ceux et celles qui soutiennent notre démarche.

– Nous réaffirmons bien entendu notre détermination à voir se perpétuer aux Tanneries des projets culturels et sociaux autogérés que nous savons précieux à un grand nombre de personnes à Dijon et ailleurs.

Par ailleurs, la vie continue aux Tanneries, notamment par de nouvelles journées « portes ouvertes » les 21, 22 et 23 juin : 3 jours de débats, actions, concerts, théatre et projections sur le thème des frontières et du contrôle social, pour la liberté de mouvement et pour l’autogestion.

Le collectif des Tanneries

Espace autogéré des Tanneries – 17 boulevard de Chicago – 21000 Dijon
06 84 92 10 20 / 03 80 66 64 81 / tanneries [at] free [point] fr / squat.net/dijon

Protestation :

Nous vous encourageons à faire part de vos inquiétudes et de votre opposition à tout projet portant atteinte aux Tanneries, en vous adressant faxs et lettres à l’équipe municipale :

– adjoint à la culture
– adjoint au patrimoine c/o bureau des adjoints – fax : 0380745294

– directeur de cabinet du maire, M. Coursin – fax : 0380745120

– directeur général des services : M. Férot – fax : 0380745366

– Mairie de Dijon, Place de la Libération, BP 1510, 21033 Dijon Cedex

Si l’inspiration vous manque, voici une suggestion de quelques lignes :

Monsieur,

C’est avec consternation que j’ai appris que la municipalité envisageait de détruire la salle d’activités de l’Espace autogéré des Tanneries. Rien ne l’y oblige, comme le démontrent les occupant-e-s et animateurs/trices des lieux par leurs propositions.

Je m’oppose donc vivement à toute menace que vous pourriez faire peser sur cet espace, et tiens à exprimer ma solidarité avec le collectif des Tanneries.

En espérant que vous sachiez prendre cette lettre/ce fax en considération,

 

NOM Prénom
Signature

le collectif des Tanneries