La Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC) est fière d’annoncer la parution d’une brochure sur la question du logement au Québec: « Résistances sur le front du logement d’hier à aujourd’hui ». Signée par Nicolas Phébus, un libertaire actif sur le front du logement depuis 1997, la brochure de 42 pages se divise en deux parties : une analyse révolutionnaire de la conjoncture actuelle de crise du logement et un historique de cas de résistances exemplaires à Montréal, Québec et Hull.
On peut ramasser la brochure sur les tables de presse des groupes de la NEFAC à Montréal et Québec ou la commander (au coût de 3$ l’unité, chèques et mandat poste à l’ordre de « Groupe Émile Henry ») à
NEFAC-Québec
A/s Groupe Émile-Henry
C.P. 55051, 138 St-Vallier Ouest
Québec, Québec
G1K 1J0
En avant première, voici l’introduction de la brochure :
Des libertaires sur le front du logement
40 000 ! L’an passé, plus de 40 000 locataires ont été expulséEs de leurs logements parce qu’ils et elles n’avaient plus les moyens de payer le loyer. Juste ça, en soi, c’est assez révoltant pour avoir envie de s’impliquer sur le front du logement, et pourtant… Il ne s’agit là que de la pointe de l’iceberg.
Depuis au moins cinq ans, les comités logement et associations de locataires tirent la sonnette d’alarme : le Québec vit une crise du logement sans précédent. Pour faire une histoire courte : un million de personnes, 40% des locataires, survivent de peine et de misère dans des loyers qu’ils arrivent à peine à payer. À cela se rajoute la pénurie de logements, qui sévit depuis deux ans et qui touche aujourd’hui 17 villes et municipalités sur le territoire desquelles moins de 3% des appartements sont vides.
Actuellement, les propriétaires immobiliers ont le gros bout du bâton. Et ils en profitent ! Cette année, ils ont envoyé des avis d’augmentations de loyer allant du double à cinq fois ce que la Régie du logement permettait. Quand vient le temps de louer un appartement, certains vont jusqu’à organiser des loteries ou des ventes aux enchères, la plupart discriminent allègrement (pas d’enfants, pas de B.S., pas d’immigrantEs, pas d’étudiantEs, pas de jeunes etc.). Des milliers de logements sont laissés à l’abandon –100 000 taudis dans la belle province ! — en attendant d’être vendus, au prix fort, pour être transformés en condos.
Il aura pourtant fallu attendre le 1er juillet 2001, quand 400 familles se sont retrouvées à la rue à Montréal, pour que les médias comprennent qu’il ne s’agit pas d’un bluff et daignent s’intéresser sérieusement à la question et osent parler de « crise ». Remarquez, ce ne fut pas le cas de tout le monde: l’administration Bourque –l’ex-maire de Montréal– a nié jusqu’à la fin, c’est à dire jusqu’à son expulsion du pouvoir lors des élections, qu’il y ait une « crise » dans la métropole.
Heureusement, il y a une certaine résistance. À la base, il y a la trentaine d’associations de locataires et de comités logement du Québec qui s’activent dans les quartiers, essayant d’informer les locataires sur leurs droits et de les mobiliser (avec plus ou moins de succès). Plusieurs luttes locales et nationales partent de ces groupes. Des groupes radicaux mènent des actions spectaculaires, comme le squat du Comité des sans-emploi, à Montréal, l’été passé.
La réponse des gouvernements est d’acheter la paix sociale à bas prix en promettant la construction de quelques milliers de « logements abordables » et en envoyant un chèque supplémentaire aux locataires les plus mal pris. La table mise par les gouvernements a eu pour effet de fracasser le front commun qui se dessinait sur la question du logement, les opportunistes corporatistes les plus purs préférant se vautrer dans leur nouvelle mangeoire plutôt que de continuer une lutte à laquelle ils ne participaient que du bout des lèvres. Cette division n’a pas que des côtés négatifs puisqu’elle ouvre la voie à une radicalisation nécessaire de plusieurs associations de locataires et comités logements, traditionnellement partisans de ce que l’on pourrait qualifier de « lobbying » musclé.
Cette brochure se veut l’une de nos contributions à ce processus de radicalisation déjà en cours. Notre but est de faire un tour d’horizon de la lutte pour le droit au logement sous ses différents aspects et de proposer une analyse libertaire de la conjoncture. L’édition et la diffusion de ces textes est le fait de libertaires présentEs sur le front du logement depuis un certain temps déjà. Nos choix organisationnels et tactiques sont très différents les unEs des autres, dépendamment de nos situations individuelles et du contexte local dans lequel s’inscrit notre action. De la lutte de longue haleine plus ou moins réformiste aux actions spectaculaires, des campagnes d’agitation au soutien ponctuel à des luttes précises, notre engagement sur le front du logement est pluriel. Nous ne prétendons absolument pas parler au nom de tous les anars, du reste c’est impossible, simplement présenter le fruit de nos réflexions et confronter nos pratiques.
Union locale de Québec (NEFAC)
a/s Groupe Émile-Henry
C.P. 55051, 138 St-Vallier Ouest
Québec (Qc), G1K 1J0
nefacquebec [at] yahoo [point] ca
http://www3.sympatico.ca/emile.henry/nefac.htm