Grenoble: appel à manifester contre les expulsions et les brutalités policières le 29 mars

Et si c’était nécessaire de résister ici aussi ?

Depuis plusieurs semaines, nous manifestons contre la guerre impérialiste menée en Irak. Aujourd »hui, nous manifestons contre les expulsions et contre les brutalités policières ici, à Grenoble, en France, dans le monde des démocraties occidentales. Nous ne voulons pas oublier que si l »horreur de la guerre éclate au Moyen-Orient, c »est surtout parce que nos démocraties ont besoin d »asseoir leur pouvoir sur le reste du monde. Et pour cela, il faut que la paix sociale règne au sein même de ces dites démocraties. Nous savons qu »ici ou ailleurs les problèmes sociaux perdurent quel que soit le gouvernement en place. L »arsenal répressif du monde capitaliste se développe. On l’a vu en France avec la pérennisation de Vigipirate, puis avec les lois sur la Sécurité Quotidienne et celles sur la Sécurité Intérieure. On le voit aussi au niveau européen avec le Mandat d’arrêt européen, qui sous couvert de lutte anti-terroriste, créé de plus en plus de suspectEs potentiellement terroristes. Ces lois ont toutes comme base commune : faire en sorte que tout le monde marche au pas et incarcérer celles et ceux qui refusent l’ordre établi, celles et ceux qui ne sont pas conformes aux normes imposées par le système. Pour faire bonne mesure on nous répète dans les médias que l’Occident est en danger, que la France a peur, qu’il faut nous protéger. Véritable délire paranoïaque qui cache très mal la véritable intention : une déclaration de guerre contre touTEs les pauvres, pour protéger la classe dominante, celle des riches qui veulent défendre leurs privilèges entourée d’une armée de policiers et de prisons à remplir toujours plus. Les minorités sociales n’ont qu’à bien se tenir : sans-papiers, mendiantEs, jeunes, non-blancHEs, prostituéEs, gens du voyage, squatteureuses, demain les rmistes, les chômeur-euses… Et après ? Avec le Printemps revient le temps des expulsions de logements (la trêve d’hiver, quand elle est respectée, suspend les expulsions de logements entre le 1er novembre et le 15 mars) : dans l’agglomération grenobloise, plusieurs squats sont ainsi menacés d’expulsion. La Charade à Saint-Martin-d’Hères est menacée d’expulsion par une mairie communiste peu scrupuleuse, la Barricade à Fontaine passe en procès à peine installée, … A Thonon, les squatteureuses de la Carrosserie risquent d’être misES à la rue juste avant le sommet du G8 à Evian. Pour les sans-papiers c’est toute l’année que l’explusion est possible, un vol charter par semaine est prévu pour renvoyer celles et ceux qui veulent fuir leur pays, voyager, se déplacer, chercher de meilleures conditions de vie et de travail. Expulsion souvent plus que tragique, comme ces 2 morts en janvier dernier victimes de la brutalité policière juste avant l’embarquement.

Pour accompagner leur logique répressive, l’Etat et le système capitaliste créent de plus en plus d’emplois dans le secteur sécuritaire. En France, pour le moment il y a encore plus de travailleur-euses dans le secteur dit social, secteur de prévention (complément de la répression), mais les agents de l’ANPE (avec le PARE), les éducateurs-éducatrices, les assistantES socialES sont bien souvent des agents de contrôle, souvent en lien avec la police. Le contrôle social est toujours plus efficace quand il intègre (prévention) et désintègre (répression). Quant au secteur ouvertement sécuritaire et répressif, il n’est pas en reste : on recrute de plus en plus de policiers, de matons, de vigiles, de militaires. Plus de sécurité pour moins de délinquance ? Plus de policiers, plus d’armes et de liberté d’action pour les policiers, l’assurance d’une impunité de plus en plus affirmée : plus de « bavures », plus de violences policières, donc plus de violences sociales. La liste est longue des malheureusement célèbres Malik Oussekine, Youssef Khaif et Thomas Claudin aux plus anonymes, tuéEs par la police ou morts de morts suspectes, et des plaintes contre des policiers qui n’aboutissent jamais du fait de la pression morale et policière. La « paix sociale » pour eux, c’est des actes de torture dans les commissariats, des viols, des cassages de gueules, des meurtres déguisés en suicides dans les prisons, etc. La lutte contre les violences policières, c’est la lutte contre le système qui les génère. Etats et capitalistes veulent conserver leur pouvoir et sans la police et l’armée il est en danger. A long terme, pour se maintenir, cette société devra être sur-sécurisée, sur-fliquée, tout en camouflant les antagonismes sociaux. Ce monde policier, cette paix sociale, nous n’en voulons pas. Si les riches bénéficient d’une totale liberté de circulation et d’installation, nous affirmons que cette liberté doit être celle de touTEs. Si la lutte des classes n’a plus beaucoup d’ampleur en Occident, c’est parce que nous avons l’illusion d’être privilégiéEs, mais devant nos télés nous oublions que partout dans le monde les gouvernements et le patronat profitent de notre passivité et de notre soumission. Quel pouvoir avons-nous sur nos propres vies ? Reprenons l’offensive, opposons leur une résistance collective. Au capitalisme et au flicage généralisé, nous opposons l’insoumission. Aux Etats et aux dominations nous opposons la solidarité.


Manifestons contre toutes les expulsions (de squats, de locataires, de sans-papiers, …) et contre les brutalités policières, pour la liberté de circulation et d’installation. RV samedi 29 mars 03 à Grenoble, place Félix Poulat, 15h.

Connexion grenobloise de groupes et d’individus