Saint-Denis (93) : Menace d’expulsion de 300 Roms lundi 28 avril

Bidonville de la rue de l’Industrie à Saint-Denis : Non à l’expulsion programmée pour lundi matin !

C’est par voie de presse (le journal de Saint-Denis, semaine du 23 avril), dans une déclaration de M. Braouezec que les 300 habitants du bidonville de la rue de l’Industrie, à Saint-Denis ont appris qu’ils allaient être expulsés lundi matin par les forces de l’ordre ; il s’agit de la 6ème expulsion d’immeubles ou de bidonvilles occupé par des Roms depuis le mois de décembre (Choisy-le-Roi, Achères, Ile-Saint-Denis, Saint-Denis, Montreuil), victimes d’un véritable acharnement des pouvoirs publics : expulsions « musclées », rafles dans 3 cas, qui ont abouti à l’interpellation de 350 personnes (dont moins d’une trentaine ont finalement été reconduits à la frontière), acharnement judiciaire (la Préfecture a fait appel de toutes les décisions de justice qui étaient favorables aux familles de Montreuil), absence de solutions de relogement ou d’hébergement.

C’est la seconde expulsion qui aura lieu à Saint-Denis, la ville, malgré ses vertueuses déclarations sur la pauvreté et l’élargissement à l’Est dans le cadre du Forum Social Européen, n’ayant pas le courage politique de faire face à la situation d’exclusion dont les Roms sont victimes, où qu’ils aillent. Les familles expulsées se retrouvent, on l’a vu dans les autres cas, contraintes à l’errance urbaine, pourchassées et expulsées de bidonvilles en bidonville, de commune en commune et de département en département. Pourtant, il est possible de faire un autre choix, comme le démontre l’expérience de Fontenay-sous-Bois, où des familles Roms se sont installées, ont pérennisé cette occupation, soutenues par la Mairie et sont aujourd’hui considérées comme des citoyens.

Cette expulsion programmée est de plus pour partie illégale, le terrain étant composé de 3 parcelles distinctes, appartenant à 3 propriétaires distincts : l’un d’eux n’ayant pas engagé de procédure d’expulsion, les occupants de l’une des parcelles ne peuvent pas être légalement expulsés par les forces de l’ordre.

Nous exigeons : – La suspension de cette expulsion sans relogement, dite « humanitaire » par les Pouvoirs Publics alors qu’elle va condamner 300 personnes à l’errance urbaine – L’application de la Loi Vivien, qui prévoit le relogement des habitants des bidonvilles – Un engagement clair et ferme de la Mairie contre cette expulsion.

Nous appelons à la mobilisation la plus large possible lundi matin à 5h30, sur place (rue de l’Industrie, ZA de l’Industrie, quartier Pleyel, à Saint-Denis), pour montrer notre opposition à cette expulsion.

Le comité de soutien des Roms de Saint-Denis