Toulouse : Texte du 37/39 rue de la Beauce pour le voisinage

Gardarem lou squattou

L’ancienne clinique du 37 et 39 rue de la Beauce (quartier Fontaine Lestang, la Faourette) est occupée depuis quelques jours. Le bruit vous aura alerté ? Vous l’avez appris par le journal ? Peut-être aimeriez-vous en savoir plus ? Alors ce texte vous intéresse !!

Le bâtiment désaffecté depuis plus de dix ans appartient à la SAHLM des chalets, qui depuis tout ce temps et malgré le manque de logements et d’équipements collectifs du quartier, le laisse à l’abandon. Que faire lorsque la politique de la ville se contrefiche de ce que nous voulons vivre et de comment nous voulons le vivre ? Que faire quand le prix du logement atteint des sommets jamais connus ? Que faire lorsque nous manquons d’espaces et d’aventures collectives ?

Nous voulons tenter de prendre nos vies en mains. En commençant par trouver l’espace nécessaire. Pour cela, nous avons décidé de remettre en état les lieux laissés à l’abandon ; pour résoudre nos problèmes de logement mais pas seulement. Nous voulons collectiviser ces espaces pour permettre à des projets sociaux, politiques, artistiques et culturels de voir le jour. Mise en commun qui pourraient profiter en premier lieu aux habitantEs du quartier. Apprendre à agir ensemble pour ne plus être prisEs au dépourvu. Les institutions ont l’habitude d’individualiser le traitement des problèmes sociaux pour mieux les cacher et en fin de compte ne pas les résoudre . Depuis deux ans qu’AZF a explosé, qu’est ce qui a changé ? Que font les opérateurs publics et privés pour résoudre les problèmes que l’explosion n’a fait qu’empirer ? Peu leur importe de toute façon, omnibulés par leur logique mortifère. Alors que faire ? Réagir comme on peut, faire nous–même ce que personne ne fera à notre place ? Nous n’avons pas la solution idéale, mais nous avons des idées et cherchons à les mettre en place en nous mettant en mouvement. Nous occupons les espaces laissés libres pour mettre en place des tentatives, des expériences pouvant ébranler un tant soit peut ce qui nous étouffe, ce qui nous empêche de vivre ; le manque d’espace, de temps, d’argent. Ce n’est pas un passe-temps, c’est une nécessité vitale. C’est elle qui motive notre détermination, nos envies et nos rêves. Bien sûr tout cela n’est pas du goût des propriétaires des lieux qui feraient bien perdurer la situation d’abandon jusqu’à ce que le profit qu’ils puissent en tirer soit avantageux. Logique égoïste avec des biens destinés à un usage social. Nous concevons tout à fait qu’ils aient une vision différente du social que la nôtre. Mais que penser de centaines de mètres carrés laissés vides pendant 10 ans, quand on paye parfois 3500 francs les 50 mètres carrés et quand des gens, sinistrés d’AZF, sinistrés sociaux sont en attente de logement ou de relogement depuis des années ? Quand des écoles sont dans des algecos. Drôle de logique qui privilégie de drôles d’intérêts, et surtout qui empêche tout autre d’exister.

Nous voulons du temps et de l’espace pour tenter d’autres logiques, d’autres intérêts. Alors bien sûr ils ont le droit et la loi pour eux, ils nous ont déjà mis en procès, en référé évidemment. Ils aimeraient bien que rapidement des hommes casqués et armés viennent nous déloger violement au petit matin. Mais nous avons pour nous nos rages, nos déterminations, nos solidarités et nous ne laisserons pas faire. Peut-on faire exister d’autres logiques de vie ? Peut-on conserver quelques mètres carrés collectifs ? Resterons nous seulEs dans cette bataille ? Les forces du mal vaincront-elles encore une fois ? A SUIVRE…………

AZF pète, les loyers puent : Crise du logement mon… !!!

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