Plus de 5000 personnes manifestent contre les expulsions.
Récit de la manif squat internationale du 4 octobre à Barcelone (traduit du castillan).
Barcelone, 4 octobre 2003.
Vers 18h15, en sortant du métro donnant sur la Plaza de la Universitat pour rejoindre le rassemblement de la manifestation, plusieurs se firent accueillir par des dizaines de flics qui bien sûr reconnaissent les squatteurs à leur allure. Un jeune qui osa demander ce qu’on lui reprochait se fit répondre par un agent « Parce que ça nous tente, et d’ailleurs je te demanderais de me montrer ce que tu as dans ton sac à dos. » Sur la rue Sant Antoni, 7 ou 8 fourgons de police étaient stationnés et on pourrait aller jusqu’à dire que la rue devenait par moment teinte d’un bleu foncé sérieux. En arrivant sur la place, on pouvait voir le nombre de flics qui s’affairaient, retardant le départ et enrageant la foule qui s’échauffait en criant et en faisant sauter quelques pétards bruyants. La manif pu enfin partir, vers 18h 50 par la seule rue n’étant pas barrée par les policiers. Parmi les pamphlets qui circulaient à cet instant, un appel à la solidarité avec les militants anarchistes récemment arrêtés à Barcelone. En tête de la marche, plusieurs dizaines de manifestants montés sur vélo ont ouvert le pas à une bannière géante sur laquelle on pouvait lire : EN DÉFENSE DES ESPACES LIBÉRÉS. Une autre avertissait : Autodéfense, Hamsa (nom d’un des squats menacés d’expulsion). Il y avait des pancartes et des bannières en masse, sans parler des nombreuses actions d’affichage sauvage et de graffitages tout le long et des 2 côtés de la marche. En arrivant à la Plaza de cataluña, les fourgons et les flics étaient déja en scène, bien qu’ils n’aient pas eu grand rôle à jouer. Sur la Place, une grande bannière fut installée sur le monument à Frances Maciá : PUJOL, AZNAR, CLOS, LES SQUATS SURVIVRONT AU FORUM 2004 (message aux chefs des gouvernements qui comptent « nettoyer » la ville comme Drapeau avant l’expo et les JO, ndlt). Au Portal del Angel encore 7 ou 8 fourgons de la Policía. Rue Fontanella, à travers la toile recouvrant les échafaudages d’un édifice en rénovation, s’est déroulée spectaculairement une immense bannière disant en catalan : Quand la spéculation est un fait, occuper est un droit ! (avec un gros symbole des squatters). L’émoi à poussé la parfumerie d’en dessous à fermer ses portes. L’événement le plus marquant de la manif s’est produit à l’ arrivée aux Juzgados de LLuys Companys quand les manifestants se sont arrêtés pour entendre un communiqué en faveur des prisonniers de Valencia, Thessalonique, Barcelone… et contre la Loi sur les Étrangers, bien que le moment le plus divertissant fut lorsque la masse critique de vélo et ses drapeaux « squats » entra dans la station Sants pour l’occuper et lui donner de la vie et de l’allégresse pendant au moins 10 minutes. Une fois sur la rue Laietana, deux autres actions eurent lieu : Une au Département présidentiel de la Generalitat de Catalunya, l’ancien cinéma Princesa, où 2 activistes sont montés sur les murs avec une échelle, les flics/vigiles qui étaient en-dedans ont tentés d’intervenir, mais furent empêchés par des centaines de manifestants qui leur bloquaient fermement la sortie. Pendant qu’en bas on peinturait les fenêtres en blanc pour y écrire en rouge les lettres HYPOCRITES, en haut du mur les 2 autres dévoilèrent une nouvelle bannière disant : Parleu de Pau, Dialeg, Civisme i Tolerancia i Dessallojeu centres socials (Vous parlez de Paix, de Dialogue, de civisme et de Tolérance et vous expulsez les Centres sociaux). La deuxième action s’est fait sur la « Chambre des propriétaires urbains ». Une autre bannière encore, où on lisait « La propietat es el robatori » (la propriété c’est le vol) à été déroulée à partir d’un balcon où fut aussi accroché un gros drapeau noir « Okupa ». Pendant ce temps-là, sous le balcon des gens collaient des grands rouleaux de papiers-brique sur les vitrines, pour simuler des fenêtres barricadées. Puis la multitude s’est dirigée à la Plaza de Sant Jaume, par la rue Ferrán, où attendaient cette fois des dizaines de fourgons de police avec des tas d’anti-émeutes qui se sont vite placés un peu partout autour de la place, matraque en main. À la fin, les gros padés en bleu ont ramassé un gars en le tirant par terre jusque dans le Palais de la Generalitat, mais certains affirment qu’il aurait été relaché. Voilà.
Voir aussi (en castillan) avec photos:
Indymedia-Barceloneou Que se vayan todos.
Carlo Montrealo (auto_gestao [at] yahoo [point] ca)