Lille : Le Brancard menacé d’expulsion |
Le Brancard menacé d’expulsion
En prétendant que « l’immeuble n’a pas vocation au logement et ne permet pas d’y vivre dans des conditions d’hygiène normales, ce qui occasionne des problèmes d’insécurité, d’insalubrité et de santé publique » ; la ville de Lille a déposé le 08 octobre dernier une requête en référé auprès du tribunal de grande instance de Lille afin d’obtenir une ordonnance d’expulsion du squat le Brancard situé au 50 rue de Thumesnil à Lille Moulins.
Cet argument, trop souvent mis en avant lors des précédentes expulsions de squat est bidon et ne représente pas les vraies préoccupations de la Mairie, qui dans ce cas aurait déjà dû exiger l’expulsion de la moitié des habitants de Moulins ! Combien de locataires vivent dans des conditions inacceptables : logements précaires, insalubres et souvent trop exigus ? Situation engendrée par la spéculation immobilière qui ravage le quartier, dont le détonateur a été l’implantation de la Fac de droit. Expulsions, pression, augmentation des loyers afin de libérer des logements pour en faire des cages à lapin pour étudiants, beaucoup plus rentable pour les propriétaires. Il a été laissé comme seul choix aux habitants de soit quitter leur quartier, soit se tourner vers des proprios privés crapuleux, qui exploitent la misère sociale en toute tranquillité avec la complicité passive des autorités municipales et parfois même avec leur garantie de paiement des loyers par le biais de dispositifs d’accès au logement. Des centaines de taudis de la rue de Condé à la rue de Mulhouse à 450 euros l’appart, des locataires en grève de la faim rue du Bas Jardin pour dénoncer l’insalubrité de leur logement, un proprio véreux et la non-réaction des pouvoirs locaux sur cette question.
Alors que les pouvoirs d’action existent, ils ne sont délibérément pas utilisé par manque de volonté politique et surtout par intérêt financier. Le Service Municipal d’Hygiène, compétent en la matière, est réduit à une peau de chagrin avec quatre inspecteurs assermentés pour l’ensemble des quartiers de Lille, Lomme et Hellemmes. Il apparaît donc clairement que seul le profit motive véritablement la politique de la ville, à l’exemple de la construction des Maisons Folies dont l’objectif premier est d’attirer les investisseurs sur le quartier. Nous contestons cette idée que le développement social ne pourrait se faire que par le développement économique, étant bien conscient que seule la minorité la plus riche en retirera les bénéfices.
C’est dans cette perspective que le squat Le Brancard a ouvert ces portes. Hors de question de nous plier à ce genre de logique fallacieuse qui accompagne le règne du tout-sécuritaire. La volonté d’expulsion du squat, sous couvert d’arguments humanistes, intègre de fait la dérive sécuritaire de l’Etat qui, par les lois Sarkozy, s’attaque clairement et directement aux franges les plus pauvres de la société.
Tous et toutes à la manif contre les lois sécuritaires le SAMEDI 18 OCTOBRE 14H REPUBLIQUE suivie d’une Auberge Espagnole au Squat Le Brancard(50 rue de Thumesnil Moulins). Ramène à boire et à grailler !!!
Les occupant-e-s du Brancard et leurs complices