POURQUOI PRENONS-NOUS FROID DANS LES ARBRES ?
Au delà de la destruction du parc Mistral, s’opposer à une logique de développement et d’urbanisme.
Depuis deux mois l’occupation des arbres du parc Mistral à permis de faire connaître la résistance pour la préservation de cet espace. Aujourd’hui encore, cette action, plaçant la mairie dans une situation de porte a faux, remet en cause la construction du stade. Des actions de résistances quotidiennes ont permis d’empêcher l’avancée du chantier. Cependant tout cela n’aurait pas été possible sans le soutien massif et concret de nombreuses personnes que nous remercions. (Blocage quotidien des tentatives d’encerclement et d’abattage, soutien logistiques : matériaux, nourriture et chauffage, sourires…)
Au delà des arbres pourquoi s’opposer à la destruction du parc Paul mistral ?
– Environnement et urbanisme.
(Quelques centaines d’arbres peuvent paraître bien dérisoires… Mais dans une société suicidaire, en proie à la pollution, au réchauffement planétaire et à l’extinction rapide des ressources naturelles, chaque espace préservé, chaque acte de résistance compte ! Mais pendant ce temps là nos élus ont déjà travaillé dur, en témoigne les projets achevés de la Nef-Chavant, d’Europôle, et de la place de Verdun…Ils ont prévu de faire encore plus fort : – Rocade nord et son tunnel, A 51… projets pharaoniques alors qu’il est temps d’envisager d’autres alternatives aux « tout bagnole » – Crolles II, MinaTech, biopolis…où vont se développer d’inquiétantes bio nano technologies à ajouter au nucléaire et à la chimie déjà bien présente à Grenoble – Luna parc, transformant un autre patrimoine public en parc d’attraction privé… et payant ! L’avant projet d’agglomération préparé en 2002 par la métro nous en donne un avant goût : on y apprend que « Le sillon alpin connaît une croissance démographique et urbaine importante jusqu’à constituer d’ici à 20 ans une continuité urbaine de Genève a Voiron voire Valence. » La mégaloPole qu’ils nous préparent ne laissera plus de place qu’aux espaces de consommation et de travail au détriment des lieux de rencontre, de détente, et d’échange non marchand. Cette lutte pour la parc constitue un tremplin pour réfléchir à de nombreuses autres solutions concrètes en terme de vie et d’urbanisme : moins consommer et gaspiller, produire localement et se nourrir autrement, mettre en place des transports en commun gratuits, utiliser des énergies renouvelables et bio carburants. Il est temps de penser en terme de décroissance plutôt que de bétonner et de dépenser plus. (Spéciale dédicace a Bouygues-béton hein Jérôme)
POUR NOUS, DEFENDRE CES ARBRES C’EST COMBATTRE CETTE POLITIQUE D’URBANISATION MASSIVE.
– Un processus démocratique ?
L’affaire du parc/stade est révélatrice d’une démocratie de façade où le pouvoir est délégué à quelques personnes qui l’exercent ensuite à leur profit, sans prendre en compte les personnes concernées par leurs décisions. La mairie dépense ensuite 1,41 millions d’euro par an (Daubé du 14/01/03, budget 2001) en communication et encarts coûteux en couleurs, pour nous laver le cerveau et faire croire qu’un stade constitue un espace vert et que couper des arbres est bon pour la couche d’ozone. (cf. tracts distribués dans vos boites au lettres ces jours ci, ATTENTION : photo non contractuelle). On nous accuse de faire le jeu de la droite contre la gauche. Ne soyons pas dupes, la droite au pouvoir porterait le même type de projets. elle avait même proposé pire par le passé (souvenez vous de l’ancien Quartier de la Friche/Europôle). Il ne s’agit pas d’un problème de partis mais d’un système politique corrompu au service d’intérêts privés. Expérimentons d’autres modes d’organisation: autogestion, démocratie directe, il est temps de prendre en main collectivement la gestion de notre ville, notre vie.
POUR NOUS, DEFENDRE CES ARBRES C’EST CE REAPPROPRIER LA VIE POLITIQUE DE NOTRE VILLE ET PRESERVER UN DES RARES LIEUX QUI N’EST PAS DEDIE UNIQUEMENT A LA PUBLICITE, A LA CONSOMMATION, AUX VOITURES ET AU TRAVAIL : MULTIPLIONS CES LIEUX !!!
– Foot, stade et culture !
Nous aimons les jeux et le sport. Mais quand le sport devient simple synonyme de compétition, de consommation, de fric et de pression au dopage… constitue-t-il vraiment un modèle ou projet intéressant pour la collectivité ? Ne devient-il pas un spectacle qui nous détourne des problèmes réel et d’une participation active à la vie sociale ? Le stade est un énorme détournement de fond public au profit de quelques industriels et organisations mafieuses (ligue et fédération de foot), alors que les grenoblois-es qui voudraient pratiquer ou jouer (pas seulement contempler à la télévision ou dans un stade) ne disposent que de très peu d’espace pour le faire. Alors A.Pilaud, adjoint aux sports, nous explique pour justifier le grand stade et le financement public du GF 38 que le foot professionnel est nécessaire « comme modèle pour motiver les plus jeunes à faire du sport ». Salaires indécents, transferts exorbitants, virilité obligatoire et souvent sexiste, Porsche et villas tropéziennes, c’est cela que l’on veut inculquer aux enfants ? Qu’on ne vienne pas pleurer sur les violences des mômes qui comprennent qu’ils ne deviendront jamais ni champions, ni riches, ni puissants.
POUR NOUS, DEFENDRE CES ARBRES C’EST REVENDIQUER QUE LE SPORT RESTE UN JEU ET NON UN CENTRE DE CONVERGENCE D’INTERETS FINANCIERS
La lutte pour le parc montre que, quelque soit notre age et notre façon de faire, il est possible de résister concrètement et de désobéir quand on considère que les politiques nous manipulent. A l’heure actuelle, un recours en justice contre le permis de construire a été posé par des associations et des individu-e-s et sera jugé le 27 janvier. La justice n’est cependant pas neutre, elle est souvent du coté du pouvoir. Même si le permis de construire est autorisé, il faut empêcher jusqu’au bout et par tous les moyens utiles (notamment l’occupation des arbres) la destruction du parc. Si, au final, la mairie s’acharne dans sa bêtise et construit le stade, cette résistance est utile. Elle est une étape forte et symbolique qui montre que politiques et industriels ne pourront plus s’attaquer aux populations et à leur environnement sans y perdre argent, temps et crédibilité politique. Cette résistance est d’ores et déjà victorieuse par toutes les rencontres et solidarités qu’elle a permises (avec les riverain-e-s, les occupant-e-s de différents squats et du théâtre le Rio et beaucoup de grenoblois-e-s).
Rendez vous :
– A la manifestation du 24 janvier à 15h place V.Hugo
– Au parc le dimanche 25, pour un repas de quartier, animations pour enfant, match de foot mixte inter générations….
– La décision de justice du 27 n’est pas une fin, la mairie s’est donnée des échéances rapides pour l’abattage des arbres et l’avancée du chantier, il faut que de nouvelles personnes s’installent rapidement dans le parc et diffusent cette information
Des occupant-e-s du parc et solidaires
Merci a PMO pour leur documentation. Pour plus de lecture, de discussions et d’information, sur les thèmes abordés, un info kiosque (ouvert de 12 à 18 h) et un espace d’accueil vous attendent au parc.