*** COMMUNIQUE DE PRESSE du 1er juillet 2004
Les 1000 de Cachan : Un nouveau SANGATTE aux portes de PARIS ?
A CACHAN, dans le Val-de-Marne, un immeuble désaffecté de plus de 300 chambres, situé dans la résidence universitaire de l’Ecole Normale Supérieure, est aujourd’hui occupé par un millier de personnes, dont près de 150 enfants en bas âge avec leurs parents. Cette population de mal-logés est composée pour 5% de personnes de nationalité française, et à 90% de personnes originaires d’Afrique, notamment du Mali, de la Côte-d’Ivoire et du Maghreb. Ces derniers ont fuit la guerre civile depuis le début des années 2000. 30% des personnes étrangères sont en situation régulière, 20% en cours de régularisation, les autres sont en situation irrégulière. La SIC Habitat, propriétaire de l’immeuble et le CROUS, gestionnaire de la résidence, après l’établissement d’un constat d’insalubrité, ont obtenu du Tribunal Administratif, le 14 avril dernier, un jugement ordonnant l’expulsion des occupants afin de détruire l’immeuble pour le remplacer par un parking. Devant cette situation, la Ligue des Droits de l’Homme, le MRAP, Droit au Logement, SUD Education, ATTAC Val de Bièvre (94), la LCR et des associations politiques de l’agglomération du Val-de-Bièvre, ont apporté leur soutien au Comité constitué par les résidents eux-mêmes. Une entrevue a eu lieu le vendredi 25 juin avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Val-de-Marne.
Pour le collectif des résidents et le comité de soutien constitués en délégation, il s’agissait avant tout d’obtenir :
– L’arrêt des intimidations policières quotidiennes et des arrestations aux portes de la résidence universitaire
– La suspension de l’exécution de l’ordonnance d’expulsion en l’absence de propositions de relogement
– La régularisation des personnes en situation irrégulière, notamment celles en attente d’un titre de séjour
– L’asile en France pour tous ceux qui craignent avec raison pour leur vie en cas de renvoi forcé dans leur pays, notamment les Ivoiriens (40% des résidents)
– La tenue d’une table ronde entre toutes les parties prenantes pour étudier les solutions humaines que réclame cette situation.
La Préfecture a répondu qu’elle s’en tiendrait à la loi pour la régularisation des étrangers (reconduite à la frontière de ceux en situation irrégulière) et qu’il n’y aurait pas de solution publique pour le relogement. Aucune proposition n’a été faite pour les familles avec enfants.
Concrètement : – La décision d’expulser est prise, et elle sera exécutée dans les semaines qui viennent.
– Les contrôles d’identité quotidiens continueront
– Les résidents seront informés de la décision d’expulsion afin qu’ils puissent prendre leurs dispositions (suivant les mots du directeur de cabinet, « l’expulsion ne sera pas utilisée pour faire du chiffre concernant les reconduites à la frontière »)
– La situation des personnes régularisables pourra être examinées, à charge pour les associations de constituer les dossiers
– Refus de tenir une table ronde
Ce faisant, l’Etat bafoue ses propres lois et engagements internationaux :
Violation de l’art.3 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant Non application de la loi du 29 juillet 1998 sur les exclusions qui permet la réquisition de locaux pour le relogement des personnes en situation de précarité Non respect de la loi Solidarité et Rénovation Urbaine qui réaffirme le droit au logement pour tous. Non respect du Code de l’action sociale et de la famille qui garantit, au titre de l’aide sociale la prise en charge des frais d’hébergement des étrangers sans titre de séjour Tentative de défausse sur les collectivités locales de sa compétence en matière de logement et notamment en matière de logement d’urgence
DEMAIN, C’EST DONC UN MILLIER DE PERSONNES JETEES A LA RUE : C’EST SCANDALEUX ET INADMISSIBLE. NOUS INVITONS LES CITOYENS POUR QUI LES DROITS DE L’HOMME NE SONT PAS QUE DES DISCOURS, A SE MOBILISER POUR EXIGER QU’IL N’Y AIT PAS D’EXPULSION SANS RELOGEMENT.
Contacts :
– Collectif des 1000 : collectif1000 [at] hotmail [point] com
– Comité de soutien : ldh-region-idf [at] wanadoo [point] fr, 06 84 38 18 07
Bureau d’ATTAC-France