Lille : Communiqué de presse suite à l’expulsion du Brankard |
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le vendredi 13 août 04,vers 6h30,le squat le brankard a été vidé de ses occupant-es par une grosse délégation de la police régionale. Habité depuis septembre 03, ce bâtiment appartenant à la Mairie de Lille et inoccupé depuis 2 ans était devenu vivant par le rassemblement de quelques squatteur-ses. Outre le besoin de se loger, il nous paraissait important de créer un lieu de d’activités diverses et variées dans le but de développer des pratiques et des fonctionnements en dehors de la logique marchande. Nous ne sommes pas choqués par cette expulsion demandée par une mairie de Gôche : nous savons depuis longtemps que la social-démocratie n’est qu’un système de gestion du capitalisme. Il lui fallait donc assurer la défense de la sacro-sainte propriété privée, pierre angulaire de ce système. Par ce communiqué nous voulons rappeler les raisons de notre acharnement à développer les squats depuis 95 et ce sans aucunes compromissions. Ce bâtiment comme tant d’autres à Moulins et ailleurs était la cible des différents promoteurs immobiliers avides d’investir dans un quartier en pleine mutation depuis l’arrivée de la fac de droit. Il est plus intéressant de construire pour les étudiants qui constituent un potentiel économique non négligeable plutôt que de s’occuper des prolétaires vivant ici depuis longtemps. En pleine année 2004, cette expulsion ne nous étonne guère. La capitale culturelle européenne ne pouvait se permettre d’abriter de façon trop visible des sauvageons qui mettaient en évidence ses contradictions. Lille 2004 n’est qu’un paravent dont l’objet inavoué est l’utilisation d’un événement médiatique destiné a attiré les investisseurs économiques en leur montrant le coté financier attractif de la ville. Lille n’ayant pas eu ses JO, il fallait donc trouver autre chose. Rien à foutre de laisser tout un pan de la population sur le carreau, l’important est de voir Lille désormais inscrite sur la liste des tours-opérateurs américains ! ! Le prix des loyers explose, il n’est plus possible de compter louer un appartement dans le privé sans avoir un salaire de cadre. Ce qui permet aux nombreux marchands de sommeil de louer des taudis en toute légalité. Quant au logement social, combien de temps faut il attendre pour obtenir un logement dans une de ses grandes barres de béton ? A combien remonte le nombre de maisons vides sur la métropole pour la plupart volontairement laissées à l’abandon afin de mieux spéculer dessus ? Le Brankard, comme le tipy et tant d’autres à leur époque, n’est qu’un moyen de pointer le doigt sur les aberrations de ce système et montrer par la pratique qu’il est possible et nécessaire de développer des alternatives afin d’apporter notre contribution à la destruction de ce vieux monde. Que la Mairie et autres promoteurs se rassurent, ce n’est pas cette expulsion qui nous fera reculer : un squat expulsé, 10 ouverts !
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Pour plus d’infos, http://lille.squat.net
Des squatteurs et squatteuses en lutte