Communiqué de presse du collectif PIF.PAF, vendredi 1er avril 2005
Aujourd’hui, Vendredi 1er Avril, le collectif Pif Paf se trouve à nouveau privé de locaux. En effet, à 9h30, la moitié d’une compagnie de CRS, la police nationale, ainsi que la municipale, les services de maçonnerie et de serrurerie ont pris d’assaut le 36 quai Georges Simenon alors occupé depuis seulement dix jours. La Plate-forme d’Initiatives Furieuses pour la Pérennité de l’Autonomie Festive ainsi mise en péril, toutefois sans effet de surprise (fuite émanant des services techniques et du commissaire), nous nous devions sans céder à l’apparente ironie de la date choisie pour ce mauvais forfait de faire face à la mauvaise farce. Des barricades légères protégeaient l’édifice, des individu.e.s aux nombre de dix (dont un bernard-l’ermite et trois moules) étaient présent.e.s et y ont résisté sans violence ni provocation. Trois d’entre nous se sont posté.e.s sur le toit pour y affirmer leur détermination à ne pas se faire jeter à la rue aux cris de « le PS expulse, expulsons le PS », « Pif Paf vivra, Pif Paf vaincra, on réoccupera », « Aujourd’hui ici demain à la mairie », « contre les expulsions, réquisitions, occupations de tous les logements vides », etc., lesquels étaient repris à l’unisson par la foule sympathisante. Le tout son et lumière !
Le recours qu’à eu la force publique aux pompiers professionnels pour nous en déloger témoigne d’un mauvais goût et d’un gaspillage de ressources humaines voire humanistes qui n’a rien a envier à l’absurdité du dépérissement des bâtiments publics que nous dénonçons par notre action. Afin de ne mettre la vie de personne en danger il fut décidé de se rendre aux CRS au moment où les pompiers décideraient de déplier l’échelle. Ainsi la répression outre son aspect spectaculaire fut relativement douce. Une audition au commissariat des trois pif pafien.ne.s s’ensuivit.
Le collectif Pif Paf entend persister dans son entreprise de créer des lieux de vie, de convivialité, de réflexion et de partage là où ne règnent plus que les gravats et/ou la poussière. La population peut à ses côtés faire le constat de l’attitude lamentable et formaliste de la municipalité. Il est notoire que le bâtiment que nous occupions était depuis de nombreuses années inemployé sinon à des velléités de tourisme de haut standing. De même il est désormais acquis pour toutes et tous que le recours à la désobéissance civile et à l’illégalité s’impose en ces temps d’immobilisme et de conformisme petit bourgeois, et que cela ne peut nous être imputé sinon pour de basses raisons de forme. Les moyens déployés lors de nos expulsions (16 000 euros pour le 45 quai Maubec selon le maire) eurent suffi à accomplir les quelques travaux nécessaires au retour à la salubrité de ces lieux. Tout ceci renforce naturellement notre détermination à poursuivre l’aventure Pif Paf sur ce terrain sans pour autant rompre le volet de négociations engagées avec la mairie. A suivre donc …
PifPafement votre,
Le collectif Pif Paf