Couëron (44): Le Bossis, mémoire de lieu, lieu de mémoire ?

Précarité

Les autorités publiques prétendent lutter contre la précarité et pour l’accès à l’emploi des jeunes, pourtant, la mairie de Couëron a montré son caractère antisocial en expulsant illégalement par la force et l’intimidation les habitants du 195 Cité Bessoneau, qui avaient, depuis plus de dix ans, entretenu et amélioré (sanitaires, douche, potager,…) cette maison qui était leur domicile. Pendant toute cette période, plus d’une dizaine de personnes y avaient trouvé un toit, alors même que les organismes sociaux étaient dans l’incapacité de leur proposer un logement.

En juin 2005, un collectif, composé des habitants de cette maison et d’autres couëronnais avaient été reçus à la Mairie par des élus et des représentants du CCAS pour présenter un projet associatif. Ce projet utilisait la maison du 195 Cité Bessoneau, et mettait en avant le patrimoine historique, la mémoire ouvrière que représentait cette maison, et se voulait un lieu ouvert sur le quartier avec des activités artistiques, du jardinage, du bricolage…

Jusqu’où iront-ils?

Jeudi 13 avril 2006, à 9h15, un bulldozer arrive, coupe l’électricité. Un homme, prétendant être de la mairie et ne déclinant pas son identité, demande au seul habitant présent à ce moment de sortir avant la démolition de sa maison. Il a à peine le temps de rassembler quelques affaires personnelles et ses esprits. Tous les biens : lits, vêtements, frigo, vaisselle, matériel de bricolage et de jardinage, vélos sont détruits en même temps que le toit qui les avait abrités. Aucun papier officiel, aucun huissier, aucune procédure légale, aucun permis de démolir!

La mairie de Couëron, propriétaire de la maison, semble au dessus des lois en vigueur dans ce pays.

Comme l’annonçait d’emblée le présumé représentant de la mairie: «Cela faisait trois ans qu’il attendait cela.» Quand l’habitant délogé a demandé pourquoi il n’avait pas reçu de courrier, la réponse fuse: «C’est la surprise pour éviter une manifestation». En effet, il y a 10 ans, la mairie avait déjà tenté de faire expulser les habitants de l’époque de la même manière : le coup de force au bulldozer: «Dégagez, on aménage!».

Les habitants de Couëron avaient fait démonstration de solidarité et avait fait reculer le projet.
La mairie avait tenté une procédure judiciaire, mais fut déboutée par le tribunal.
Ainsi, la mairie de Couëron comme de nombreuses municipalités expulse illégalement!
Dans la journée, nos élus ont déclaré aux journalistes alertés par le collectif que les habitants de la maison avaient tous été relogés. Il n’en est rien : deux habitants seulement ont été prévenus le jour même qu’un relogement leur était proposé. Un des habitants est sciemment mis à l’écart et dont le sort importe peu aux destructeurs municipaux.

Comment les arrêter?

Le collectif veut informer et appeler la population qui croit et espère encore qu’un autre monde est possible à nous soutenir dans notre combat. La devise de la France était: «liberté, égalité, fraternité». Accepterons nous encore longtemps que ces principes soient bafoués, que ces mots soient vidés de leurs sens?

collectif [point] solidaire [at] emailasso [point] fr