Paris: Occupation et expulsion du 20 boulevard de Strasbourg

1- Action Comité Actions Logement le 16 septembre
paru sur Indymedia-Paris le jeudi 14 septembre 2006 à 11h27

Assez des hôtels comme palliatif au manque de logements sociaux ! Face à l’urgence : Réquisition et relogement des familles à l’hôtel !

RENDEZ-VOUS SAMEDI 16 SEPTEMBRE A 11H PLACE DU CHATELET

Une politique du logement qui alimente la spéculation immobilière !

Les familles locataires de chambre d’hôtel subissent de plein fouet les choix de la politique actuelle du logement qui consiste à privilégier uniquement les plus aisés, par une politique d’accession à la propriété et par un accompagnement de la spéculation immobilière. L’Etat et la Ville de Paris n’apportent pas les réponses nécessaires à la dramatique crise du logement. Tous les indicateurs de l’immobilier et du logement sont au rouge : l’année 2005 est marquée à Paris par deux chiffres significatifs : 103 993 demandeurs HLM – le chiffre ridiculement bas de 980 logements sociaux mis en chantier ! Depuis les dramatiques incendies qui ont frappé durement les mal-logés, les représentants des institutions ont multiplié les déclarations de bonnes intentions, sans jamais répondre à l’urgence. L’observatoire des hôtels meublés ne va rien changer aux conditions de logement des locataires d’hôtel : l’urgence de la situation ne nous permet plus de prendre le temps d’observer.

Vivre à l’hôtel, c’est vivre sous le seuil de pauvreté, avec moins de 5 euros par jour et par personne !

Il y a urgence aujourd’hui, parce qu’avec la reprise massive des expulsions locatives, le nombre de familles à l’hôtel ne fait qu’augmenter. Les conditions de vie à l’hôtel sont insupportables et conduisent ces ménages à la précarité. Même salariées, en CDI, les familles sont contraintes à vivre sous le seuil de pauvreté ! Tous les revenus de la famille partent dans le paiement des frais hôteliers, il ne lui reste que 5 euros par jour et par personne. Les services sociaux et la CAF participent ensuite au paiement des nuitées. En plus du paiement de l’hôtel, il faut se nourrir à l’extérieur tous les jours, faire des trajets plus importants pour aller à l’école, au travail.

Un hébergement prohibitif : Plus de 1 272 000€/ an pour 100 familles !

Le coût des frais hôteliers pour la centaine de famille, défendue par l’association, et vivant à l’hôtel s’élève à 1 272 000 euros par an ! Loger des familles à l’hôtel ne permet que d’engraisser des hôteliers, voir des groupes comme ACCOR. Faute de répondre aux demandes de logement, les institutions préfèrent maintenir ces familles des années dans cet habitat précaire, coûteux et dangereux, qui à terme détruit les familles.

Un hébergement dangereux et précaire, au mépris du droit.

Depuis l’incendie de l’Hôtel Paris Opéra, la Préfecture de Police multiplie les contrôles dans les hôtels et prend des arrêtés, met en demeure les propriétaires d’hôtel. Les droits des locataires des hôtels sont constamment bafoués. Ils sont menacés d’expulsion, voire agressés verbalement et physiquement, parce que l’hôtel n’est pas conforme ou dangereux.

Un relogement qui ne vient pas, malgré des demandes HLM depuis plusieurs années.

L’hôtel sert pour les pouvoirs publics de palliatif au manque de logements sociaux : les services sociaux faute de mieux proposent un hébergement hôtelier aux personnes sans logement, aux familles expulsées, aux personnes sinistrées. Tous exclus du parc de logement, se retrouvent à l’hôtel.

Des familles vivent depuis plusieurs années à l’hôtel, certaines ont déposé une demande de logement social depuis plus de 5 ans, voire plus de 15 ans, sans jamais recevoir de proposition de relogement.

Pourtant des solutions existent :

– Dans l’urgence et pour répondre à la situation de crise : Réquisition des logements vides et mise à disposition des familles à l’hôtel du parc vacant de l’Etat, de la Ville de Paris, de la Région,
– Arrêt des expulsions locatives, qui remplissent les hôtels,
– Relogement dans le parc social des familles à l’hôtel,
– Respect des droits des locataires d’hôtel par une intervention réelle des services de la Préfecture,
– Utilisation renforcée du droit de préemption de la Ville de Paris,
– Justice dans les attributions HLM, et lancement d’un vrai programme d’envergure de construction de logements sociaux,

Comité Actions Logement (CAL)
Maison des associations
boîte 29
15 passage Ramey
75018 Paris
Tel / Fax : 01-42-57-14-62
calcom [at] club-internet [point] fr

2- Action logement du CAL, demande de soutien !
paru sur Indymedia-Paris le samedi 16 septembre 2006 à 12h41

Depuis midi, une centaine de familles mal-logées à l’hôtel occupent un immeuble vide de la ville de la Paris situé au 20 boulevard de strasbourg.

Cet immeuble devait servir pour faire des hébergements d’urgence, comme cela avait été voté en 2003, mais depuis plus rien n’a été fait.

Un groupe de soutiens et de familles sont actuellement encerclés par les CRS sur la Place de Chatelet pour les empêcher de rejoindre les premiers occupants.

Venez les soutenir !

3- Evacuation en cours du 20 bvd de Strasbourg (Action logement du CAL)
paru sur Indymedia-Paris le samedi 16 septembre 2006 à 16h19

L’immeuble de la ville de Paris occupé par des familles locataires de chambre d’hôtel vient d’être évacué par un important dispositif de gardes mobiles. Les familles sont toujours encerclées et aucun contact n’est possible entre elles et leurs soutiens.

–> une présence rapide est demandée 20 boulevard de Strasbourg, métro Chateau d’eau

Pendant ce temps, l’autre groupe de soutien se trouvant place du Châtelet est toujours encerclé lui aussi.

–> là aussi, un soutien est demandé !

Le CAL a obtenu un rendez-vous avec l’Hôtel de Ville mardi, mais il n’y a aucune proposition de relogement des familles pour l’instant.

L’immeuble occupé, situé au 20 boulevard de Strasbourg est vide depuis 5 ans et racheté par la Mairie depuis plus de 3 ans.

4- Après l’occupation, rassemblement mardi 19 à l’hôtel de ville ! (CAL)
paru sur Indymedia-Paris le lundi 18 septembre 2006 à 18h58

Communiqué de presse du Comité Actions Logement (CAL)

Paris, le 17 septembre 2006

APRES LA DEMONSTRATION DE FORCE DE LA VILLE DE PARIS ET DE LA POLICE, LES FAMILLES A L’HOTEL RESTENT PLUS QUE JAMAIS MOBILISEES !

Samedi 16 septembre, une centaine de familles vivant à l’hôtel ont investi un immeuble vacant propriété de la Ville de Paris, au 20 boulevard de Strasbourg 75010 Paris.

Cet immeuble était vide depuis de longues années. En 2002, le Conseil de Paris projète d’y réaliser un centre d’hébergement d’urgence. Depuis, alors que la crise du logement s’aggrave, que les conditions de vie des familles à l’hôtel sont dramatiques, que le nombre de personnes à la rue augmente ; l’immeuble est toujours vide.

Quelques heures après l’occupation, la Ville de Paris a réquisitionné très rapidement les forces de l’ordre pour procéder à l’expulsion des familles, principalement des femmes et enfants.

L’évacuation s’est passée dans le calme mais encadrée par un très important dispositif de forces de l’ordre. Par ailleurs, un groupe d’une centaine de personnes venues soutenir les familles en lutte ont été bloquées par les gardes mobiles pendant près de 5 heures Place du Chatelet.

Quelques minutes avant l’évacuation, le Cabinet de Monsieur Mano, Adjoint au Logement à la Ville de Paris a accepté de recevoir une délégation de l’association mardi 19 septembre à 14h30 à l’hôtel de Ville.

Nous appellons à un rassemblement de soutien Mardi 19 septembre à 14h30 Place de l’hôtel de Ville pour exiger :

– La réhabilitation rapide du 20 bd de Strasbourg
– L’ouverture de vraie négociations pour permettre le relogement immédiat des familles à l’hôtel en lutte

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