Communiqué de presse:
Un mur en terre crue sur un terrain en friche depuis 40 ans
Hier, mardi 15 juillet [2008], un collectif a commencé à construire un mur en terre sur l’emplacement de l’ancienne maison de paille. Il s’agissait de réaliser un abri en pisé de 6m2 selon les règles de l’art, pour servir à des activités extérieures et faire connaître le pisé. Cette technique ancienne a notamment pour avantage de n’utiliser que des matériaux locaux (de la terre argileuse), et a systématiquement été décriée par les lobbys du ciment, et écartée par les professionnels, afin d’éviter que les gens construisent eux-mêmes leur maison. Rappelons que la maison de paille avait lancé des idées de constructions selon des techniques écologiques. Le projet d’un parc didactique avait même été envisagé et soumis à la Municipalité en décembre 2007, provocant l’ire et le mépris du syndic, qui préférait une friche à cet emplacement.
Un fonctionnaire jouissant de son petit pouvoir
Le service du logement, représenté par M. Eric Gilliéron s’est rapidement rendu sur place afin de stopper les travaux. Il est ensuite revenu avec un ordre de Mme Krebs, cheffe de Service et une demande de Mme Zamora de stopper les travaux immédiatement. A 14h00, M. Gilliéron est revenu avec une poignée d’agents et des ouvriers de l’entreprise Pella. Face à la détermination des constructeurs et constructrices, les ouvriers ont subi des pressions et des menaces de perdre leur travail de la part de M. Gilléron s’ils n’obéissaient pas malgré des ordres impossibles à exécuter. M. Gilléron n’a pas cessé de provoquer les constructeur-trices, avec une arrogance hors du commun, risquant de faire dégénérer la situation. Il a finalement contacté Mme Zamora qui a fait intervenir les policiers anti-émeutes, avec l’aval de M. Brélaz.
Usage disproportionné de la force
C’est ainsi qu’une vingtaine de policiers et une demi-douzaine d’ouvriers ont été déployés sur le terrain en friche afin de déloger le collectif. Clés de bras, étranglements, coups de matraque, pincements et spray au poivre ont été utilisés contre les personnes qui s’accrochaient au mur de 1m de long sur 1m de haut. Un policier a tiré violemment une personne par les testicules. Plusieurs personnes se sont plaint de contusions diverses (dos, nuque, bras, épaules, cuisses…), ainsi que de séquelles dues au spray au poivre. En quelques minutes, les ouvriers de l’entreprise Pella ont ainsi détruit le mur en terre, ses soubassements, ainsi que les anciens murs en pierre construits des années auparavant. Les ouvriers, une partie des policiers ainsi que la grue louée pour évacuer les matériaux sont restés mobilisés jusqu’à 20h environ. Combien aura coûté cette opération absurde ?
Un nouveau pas vers la tolérance zéro
La Municipalité de Lausanne, ou plutôt Mme Zamora et M. Brélaz ont enfin pu mener une opération d’envergure qui fera plaisir à l’UDC. « On y mettra les moyens » a affirmé le syndic, quitte à sacrifier quelques dizaines de milliers de francs pour un petit bout de mur en terre. Quant à Zamora, elle n’a juste pas voulu discuter avec les personnes du collectif et leurs soutiens, enferrée dans sa frileuse logique légaliste. Cette réaction expéditive est totalement disproportionnée face à une construction aussi modeste, qui ne pouvait même pas prétendre servir d’habitation. Ceci discrédite à nouveau cette Municipalité dite de gauche, qui n’a de cesse d’étouffer dans l’oeuf les tentatives de construction et de vie alternatives. Il apparaît que sa seule priorité est de favoriser le commerce tout en se gargarisant de « développement durable ». Nous désirons expérimenter des techniques, occuper et construire nous-même des espaces de liberté. Nous ne demanderons jamais un permis pour vivre, que ce soit dans un terrain en friche, une maison inoccupée ou tout autre endroit.
Collectif La garderie vous pise dessus
Lausanne, 16 juillet 2008
Piser: verbe, 1. fabriquer le pisé, 2. bâtir en pisé
« La garderie d’enfants, maintenant, c’est fini! » Daniel Brélaz, syndic de Lausanne, in 24Heures, 16 juillet 2008
Vous pouvez envoyer vos protestations, si vous le désirez, aux responsables du service du logement et des gérances ayant ordonné cette destruction:
Silvia Zamora, Municipale de la culture, du logement et du patrimoine, 079 250 71 84
Eric Gilléron, Adjoint technique moustachu des gérances de la ville, 021 315 44 55, eric [point] gilleron [at] lausanne [point] ch
Elinora Krebs, Cheffe du service des logements, 021 315 74 10, elinora [point] krebs [at] lausanne [point] ch
Et aussi au mercenaire en chef de l’UDC vaudoise et lausannoise qui mène l’offensive pour la tolérance zéro sur le terrain de la maison de paille:
Claude-Alain Voiblet, 021/806.32.90 079/251.22.06, avoiblet [at] bluewin [point] ch et voiblet [at] udc-vaud [point] ch