Infos tirées de différents textes publiés en anglais sur http://indymedia.org.uk/ :
– Coal On Hold – Derbyshire Coal Mine Site Occupied (18 juin 2008)
http://www.indymedia.org.uk/en/2008/06/401445.html
– Eviction Of Coal Mine Protest Site – Bodge House (7 août 2008, avec photos)
http://www.indymedia.org.uk/en/2008/08/405786.html
– Derbyshire Coal Mine Occupation – Eviction Happening Now (11 août 2008)
http://www.indymedia.org.uk/en/2008/08/405652.html
– Bodge House (Shipley) coal tunnellers evicted after week underground (14 août 2008)
http://www.indymedia.org.uk/en/2008/08/406720.html
Le 18 juin 2008, à Shipley (dans le Derbyshire, en Angleterre), des activistes de « Leave it in the Ground » ont squatté une maison qu’illes ont nommée « Bodge House ». La maison a rapidement commencé à être barricadée tandis que les arbres du terrain étaient également occupés… Ce squat avait pour but de visibiliser la résistance à un projet de mine de charbon au même endroit. « Leave it in the Ground » et « Earth First! » s’opposent aux actuelles et futures mines de charbon (« open cast coal mines ») et luttent notamment en solidarité internationale avec les ouvrier-e-s dont la vie et le pays sont détruits par la compagnie britannique GMC Resources PLC, comme à Phulbari, au Bangladesh.
Sur le site occupé, UK Coal a l’intention d’extraire un million de tonnes de charbon sur cinq ans, ce qui signifierait brûler énormément de dioxyde de carbone… Localement, ce projet est très impopulaire, mais tous les recours légaux et « politiciens » ayant échoué, l’action directe devenait l’ultime possibilité d’empêcher ce projet (il aura tout de même manqué d’autres actions, et notamment une mobilisation active de la population locale, de manière à ce que cette occupation acharnée ne soit pas une action trop isolée…).
UK Coal, propriétaire du site, a vite entrepris de demander l’expulsion des squatteur-euse-s. Depuis le 18 juillet, le site était devenu expulsable.
Le 7 août, vers 7h45 du matin, une soixantaine de policiers et une cinquantaine de « bailiffs » (sortes de flics assermentés par le tribunal, à mi-chemin entre CRS et huissiers de justice) sont arrivés avec l’intention d’expulser la maison. Toute la journée, la police a essayé d’abattre les barricades de Bodge House. Des habitant-e-s du coin et des médias ont assisté au « spectacle ». Dans un premier temps, trois personnes ont été « libérées » des « lockons » auxquels elles s’étaient attachées, puis arrêtées par la police. A la fin de la journée, sept personnes étaient encore à l’intérieur de la maison, encore bien barricadée. Parmi ces sept squatteur-euse-s, certain-e-s étaient même caché-e-s dans des tunnels, sous la maison. Les « bailiffs » ont mis en place un périmètre de sécurité, avec des barrières et tout le tralala, puis ont tenté de pénétrer dans la maison… pour finalement terminer la journée sans avoir réussi à expulser complètement le squat.
Il était alors annoncé que l’expulsion finirait deux jours plus tard. Mais le 10 août, quatrième jour de l’opération-expulsion, il restait encore des squatteur-euse-s à l’intérieur. Ce jour-là, quatre personnes ont été expulsées et arrêtées. La maison était encore bien barricadée par endroits, deux ou trois personnes étant encore dans le squat. Dehors, 4 vans de police et de « bailiffs » attendaient la fin de l’expulsion…
Dans la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 août, vers 2h30 du matin, soit quasiment une semaine après le début de l’expulsion, les deux dernier-e-s squatteur-euse-s, terré-e-s au fond d’un tunnel, ont été sorti-e-s de là par la police puis arrêté-e-s. UK Coal, l’entreprise propriétaire du terrain, paniquait de plus en plus à cause du coût de l’expulsion, à sa charge… UK Coal a dû payer une « tunnel team » dont l’objectif était d’atteindre le tunnel des squatteur-euse-s. Cette « team » a bossé pendant 19 heures d’affilée pour y arriver, tout ça après une semaine de vaines tentatives. Et puis, en plus du coût financier de l’opération, le scandale médiatique de cette histoire n’est pas non plus à l’avantage de UK Coal.
Les squatteur-euse-s expulsé-e-s assurent que l’expulsion s’est déroulée dans de bonnes conditions, notamment parce que les squatteur-euse-s se sont engagé-e-s sérieusement et avec précautions dans cette occupation faite de barricades et de tunnels. Les squatteur-euse-s souhaitent que leur action soit source d’inspiration et d’invitation à agir de manière créative et diversifiée. Pour elles et eux, le combat ne s’arrête pas là.
Plus d’infos (en anglais):
http://leaveitintheground.org.uk/
http://earthfirst.org.uk/actionreports/
zz.