Grenoble: Expulsion « illégale » d’un nouveau squat, rue de l’Ancien Champ de Mars

Aujourd’hui, mercredi 17 septembre 2008, aux alentours de 13h30 / 14h, les flics ont déboulé en force dans la petite rue de l’Ancien Champ de Mars, située entre le cours Berriat et l’avenue Alsace-Lorraine.

Dans cette petite rue, se trouvait depuis environ cinq jours un squat, dans une belle maison abandonnée depuis au moins dix ans.

Sur la façade, des textes de lois indiquaient qu’il ne peut y avoir d’expulsion sans recours préalable au tribunal d’instance:
Ce lieu est notre domicile ainsi que notre résidence principale. En tant que résident-e-s de l’’immeuble, nous sommes protégé-e-s par la loi.
Agir hors du cadre procédural, c’est heurter un des grands principes du droit français, l’’inviolabilité du domicile.
Selon l’’article 432-8 du Code pénal, « le fait, par une personne dépositaire de l’’autorité publique ou chargée de mission auprès du service public, agissant dans l’’exercice ou à l’’occasion de l’’exercice de ses fonctions ou de sa mission, de s’’introduire ou de tenter de s’’introduire dans le domicile d’’autrui contre le gré de celui-ci hors les cas prévus par la loi est puni de deux ans d’’emprisonnement et de 30 000 euros d’’amende. »
Les Résident-e-s.
IL NE PEUT Y AVOIR D’’EXPULSION SANS DECISION EXECUTOIRE DU TRIBUNAL D’’INSTANCE

Mais ces précisions n’ont servi à rien, puisque la police est venue en nombre, flics anti-émeutes, Brigade Anti Criminalité et flics en costard, il y avait de tout pour expulser manu militari les squatteur-e-s, sans qu’aucune décision de justice n’ait eu lieu auparavant.
Les proprios ont sûrement le « bras long », pour réussir à passer outre les quelques lois qui sont censées protéger les squatteur-e-s (qui, rappelons-le, ne peuvent habituellement que repousser l’expulsion de quelques mois). Il y certains cas où la « démocratie », les « lois » et tout le tralala sont laissés de côté pour des histoires prioritaires plutôt opaques… Enfin, la « raison d’Etat », les « lois d’exception », « l’état d’urgence », le « plan Vigipirate », etc., la société déborde de « circonstances exceptionnelles » qui permet aux dominants de ne pas respecter les lois qu’ils ont pourtant eux-mêmes mis en place.

Halala, qu’est-ce qu’on doit bien rigoler du côté de la préfecture, de l’hôtel de police, du tribunal, de la mairie, et autres lieux nuisibles…

Lors de l’expulsion, les trois personnes qui se trouvaient à l’intérieur ont été embarquées au comico central, placées en garde-à-vue pour « dégradation de bien privé ».
Décidément, les proprios, les flics et le procureur ont le sens de l’humour: des squatteur-e-s occupent une maison abandonnée depuis au moins dix ans, la nettoient, la réaménagent, la rendent à nouveau « vivable »… et on les accuse de « dégradation » !
Et un des flics en costard, dans la rue, dit tout fort que la maison va être détruite prochainement… Il faudra qu’on nous explique comment on peut « dégrader » un lieu qui est supposé être détruit de manière imminente !

Alors oui, j’accuse !, j’accuse tout ce petit monde de répression d’être peuplé d’entités et d’esprits de malfaisance sociale !

Oui, le monde sera vraiment plus heureux quand le dernier flic sera empaillé en compagnie du dernier huissier, du dernier proprio et du dernier juge (entre autres entités et esprits de malfaisance sociale).

Emile Z.