Saronno (Lombardie): Ouverture du TeLOS (Territoire libre de Saronno occupé)

13 sept. 2008

Nouvelle occupation des gens de TeLOS. Le lieu se trouve à Saronno, Via Concordia 14. Diffusez l’info et venez nous retrouver.

NOTRE TELOS

Aujourd’hui, le 13 septembre 2008, nous avons décidé de poursuivre le cycle entrepris le 25 novembre dernier, avec l’occupation d’un immeuble abandonné. Nous avons voulu le faire en nous réappropriant et libérant un autre lieu, celui-ci inutilisé aussi depuis longtemps. A quoi sert de laisser un immeuble vide, en attendant qu’il s’écroule sur lui-même, détruit par le temps? Pourquoi y mettre des barres métalliques aux fenêtres, murer toutes les entrées, pour empêcher que celle-celui qui y entre y trouve un refuge plutôt que de vivre dehors, ou bien un lieu où se retrouver le soir, où on peut socialiser, parler, s’auto-organiser…

Le mythe de la propriété privée nous enseigne que c’est un délit de récupérer du pain que quelqu’un a jeté, même si on n’a rien d’autre à manger. Non seulement c’est un délit de prendre le surplus, mais ça l’est aussi de prendre ce qui ne sert à rien ni à personne et qu’on laisse pourrir, plutôt que de le laisser à celles-ceux qui en auraient besoin pour vivre une vie plus digne. Peut-être que ce n’est pas un délit d’avoir trop de choses et de les jeter. Mais assurément ce n’est pas juste. A quoi sert la loi si, au lieu de défendre les faibles des abus des forts, elle aide les forts à écraser les faibles? Aujourd’hui ça semble normal qu’il y en ait qui dorment dans la rue, alors que d’autres laissent des dizaines de logements vides pour des intérêts économiques spéculatifs. Aujourd’hui ça semble normal que les privilégiéEs d’une vie digne doivent payer une petite fortune, au nez et à la barbe de celles-ceux qui ne pourront jamais avoir cet argent. La commune de Saronno le sait bien, et petit à petit procède à la vente des espaces publics pour faire des logements, certainement pour avoir de l’argent à dépenser en inutiles et fastueux aménagements d'”embellissement” de la ville, exhibition de l’intelligence politique, c’est-à-dire la recherche désespérée d’approbation pendant une campagne électorale qui dure le temps d’un mandat.

Aujourd’hui, ce lieu nous l’avons libéré de son inutilité forcée, et nous l’ouvrons à la ville, pour le remplir finalement après tant d’années, et pour donner la réponse qu’une administration municipale intéressée seulement par se refaire un look en vue des prochaines élections, et puis de celles d’encore après, ne peut pas être entre mesure, ni avoir le désir, de donner; une réponse à l’urgence liée au manque d’espaces sociaux de rencontre et d’alliance, qui depuis toujours afflige notre territoire. Nous, nous voulons créer un espace libéré des règles aliénantes du marché, de la bureaucratie asphyxiante, des intérêts personnels d’une classe politique trop souvent de mauvaise fois, et de toutes façons toujours incompétente et esclave des intérêts d’un groupuscule de chefs d’entreprises, vrais responsables de la dévastation de notre territoire et de nos vies.

Nous ne croyons pas au droit à la pauvreté et au devoir de silence respectueux. Nous croyons plutôt à l’action directe, comme expression active de nos exigences, de nos nécessités, de nos espoirs, comme réponse à ceux qui nous voudraient des marionnettes inertes, stupides possesseurs d’un bulletin de vote.

Nous avons libéré ce lieu et nous voulons que ce soit la ville qui le vive et le fasse vivre, et dans ce sens nous agissons. La ville est à touTEs, défendons notre droit à la libre association, réapproprions-nous nos vies!

TeLOS (Territoire libre de Saronno occupé)

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26 sept. 2008
http://lombardia.indymedia.org/?q=node/9202

Dans un territoire comme celui du Bas-Varesotto, à la limite entre les si riches, ignorantes et xénophobes provinces de Varese, Come et Brianza (en Lombardie, Nord de l’Italie, capitale Milan, ndt), traversé des nombreuses contradictions typiques du capitalisme moderne, et depuis toujours hostile à toute expression antagoniste, et aussi grâce à une présence forte et agressive d’anciens et récents fascistes, un nouveau cycle de lutte a réussi à se développer, qui, en un temps assez court a donné vie à une nouvelle occupation (squat). Déjà en novembre 2007 à Saranno il y avait eu une première tentative pour libérer un lieu, mais bien vite expulsé.

Le manque d’espaces autogérés et d’alternative politique et sociale valable, dont souffre cette zone depuis des décennies, a fait que ce cycle de lutte est resté vif et a abouti à une nouvelle occupation, le samedi 13 septembre, grâce aussi à la présence et au soutien actif de nombreuses personnes solidaires.

Vendredi 19 déjà, un blitz (éclair en allemand, ndt) des forces de l’ordre à de nouveau tenté de mettre fin à l’expérience du TeLOS, mais l’intervention de nombreuSEs camarades et habitantEs de la ville a permis de défendre le lieu contre l’expulsion.

Pour faire que cette expérience survive et réussisse à s’enraciner dans cette province hostile, donnant une nouvelle sève aux luttes sur ce territoire, il faut un soutien actif et constant.

TeLOS