23 octobre 2008
Des gendarmes sous forme de gardes mobiles à la place des CRS, pour tromper la vigilance…
Le squat de la gare a été entièrement démoli pour éviter le retour des réfugiés qui ont eu la chance de ne pas se trouver présents vers 13h30, heure à laquelle le défilé de dizaines de gendarmes a débuté.
Après avoir tenté de se sauver, les Erythréens sont restés en attente, bien obligés car toute issue fut bloquée en l’espace d’à peine dix minutes. Deux traductrices en arabe et en tigrinia sont venues avec la PAF en civil. Elles ont annoncé aux réfugiés qu’ils seraient placés dans un hôtel. Leur « conseil » a refusé obstinément de préciser où on les emmènerait.
124 personnes auraient été ainsi éloignées. Une rafle importante donc.
Dispersion dans des CHRS ou dans les CRA:
La journaliste de Calais TV a été rudement repoussée alors qu’elle tentait d’emprunter une rue fort éloignée du « périmètre de Sécurité ». Tout le quartier jusqu’au boulevard était bloqué ou filtré par le commissariat et la police municipale. Les autres journalistes locaux furent également interdits de site à cause des images qu’ils pourraient garder de cette rafle et de cette destruction.
Une fois tout le monde parti Dieu sait où, la pelleteuse est arrivée peu après l’entrée du sous-préfet Gavory.
Le Samu présente à l’extérieur de la zone du squat, en trois ambulances, attendait les « malaises » de quelques réfugiés, selon l’expression de l’un des agents.
Ce dernier a ajouté une considération surprenante sur l’opération policière: il s’agirait d’un « transfert de masse ».
Il faut savoir que l’une des routes des Erythréens et Soudanais passe par la Grèce ou l’Italie. Il est à supposer que contrairement aux dires du sous-préfet et de ses alliés, beaucoup des interpellés risquent de se retrouver en CRA, leur demande d’asile ne pouvant aboutir en France.
Pour l’instant personne n’a semble-t-il été libéré, l’arrière cour du centre de rétention de Coquelles était vide d’autobus, ce soir vers 20h.
Le rôle de la mairie:
La présence de la police municipale et la prévision du travail des ouvriers de la ville dans un espace privé, sont les preuves de l’implication de Mme Bouchart, maire UMP, dans la destruction du grand squat à l’approche de l’hiver.
Les CRS d’ailleurs reprenaient le terrain le soir, et « planquaient » aussi bien sur le chemin du squat détruit, que près du nouveau vidé de ses occupants par la PAF au moment même où les nombreuses interpellations commençaient.
L’objectif de la maire est simple et martelé: expulsion des réfugiés hors du centre ville.
Le squat de la gare fut sa première cible.
Il lui en reste bien entendu d’autres tout aussi nuisibles pour les droits humains : le lieu de repas de deux heures dont elle a commencé à rechercher les différents propriétaires du terrain; le bois des Garennes à « nettoyer » (autre squat); et l’hébergement pour grands froids qui se fera sans nul doute, loin, très loin de Calais.
Et tout ceci dans le contexte de la mise en rétention récente à Coquelles de 25 Afghans, en vue d’expulsion.
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