Le dimanche 26 octobre 2008, un nouveau squat s’est ouvert au 17bis, Cours de la Libération à Grenoble ; la Bouletta Facette voyait le jour.
Cette maison, vide depuis au moins huit ans, appartient à une famille grenobloise plutôt aisée… Elle est désormais occupée par un collectif de personnes RMIstes, étudiant-e-s, travailleur-euse-s, sans logement depuis plusieurs mois.
L’idée est de faire de cette maison un lieu d’habitation tout d’abord, mais aussi un espace d’activités ouvert sur le quartier qui proposerait des cours de langues, des cantines populaires, des projections, des discussions, etc.
Le samedi 1er novembre, les propriétaires passant par hasard, ont constaté loccupation. Ils ont appelé la police en espérant une expulsion immédiate (contraire à la loi, certes pas toujours respectée par les temps qui courent…).
La police est rapidement arrivée sur les lieux, mais nest pas intervenue : les occupant-e-s avaient fourni des preuves de leur date dentrée dans la maison (plus de 48h), et il ny avait aucune trace de dégradation.
La police est donc partie assez vite, non sans avoir procédé à des contrôles didentité sur des personnes venues en soutien aux occupant-e-s. Sen est suivie une discussion entre propriétaires et squatteur-euse-s qui laissait penser quun arrangement était possible…
Le lendemain matin, dimanche 2 novembre, aux alentours de 11h, les propriétaires se sont à nouveau rendu-e-s sur les lieux sans chercher à prendre contact avec les occupant-e-s. Illes ont dabord été voir les voisin-e-s, puis ont sommé une personne quilles avaient vu la veille dans la maison de leur ouvrir le portail. Suite à son refus, illes lont suivie dans la rue en la photographiant et en lui hurlant dessus.
Illes ont de nouveau appelé la police, qui est venue, cette fois plus décidée. Plusieurs policiers ont pénétré dans le jardin après avoir escaladé le portail, pendant que les propriétaires, aidé-e-s dun ami et dautres policier-e-s, sacharnaient sur le cadenas du portail (quilles sont parvenu-e-s à couper après une demi-heure defforts…).
Après avoir constaté quil nétait pas possible dentrer dans la maison avec les moyens dont ils disposaient, les propriétaires et les policier-e-s sont parti-e-s, non sans, cette fois, filmer les personnes venues en soutien. Personnes qui doivent être remerciées pour leur présence quasi-quotidienne ces dernières semaines. Le temps et lénergie quilles consacrent à ces situations sont indispensables pour éviter les débordements policiers et font toujours chaud au coeur.
Cette fois, les « forces de lordre » ont justifié de leur intervention par le fait que les propriétaires menaçaient de venir déloger les occupant-e-s avec des armes et que donc, mieux valait une expulsion bien propre, cest-à-dire effectuée par la police. Quand des personnes ont mis en avant le fait quune telle expulsion serait illégale ( larticle 102 du code civil et larticle 432-8 du code pénal et que la police se devrait de protéger les squatteur-euse-s face à des propriétaires armé-e-s, un gradé a rétorqué : « Je me fous de la légalité, moi aussi je viendrais avec des armes si on squattait mon bien. » Tout est dit…
Pour les jours à venir, la vigilance reste de mise à la Bouletta Facette, en effet rien ne garantit quune procédure légale soit déclenchée…
Pour soutenir ce nouveau lieu, ses habitant-e-s et protester contre ces pratiques policières, malheureusement de plus en plus fréquentes, vous pouvez appeler la préfecture (demandez le service des expulsions, le bien-nommé…) 04 76 60 34 00, lhôtel de police 04 76 60 40 40, et/ou aller boire un thé ou jouer à la coinche dans cette charmante maison du 17 bis Cours de la Libération !
Bouletta Facette vaincra !