– Lundi 10 novembre 2008
L’ancienne gendarmerie des Ponts de Cé, réquisitionnée samedi 8 novembre par les demandeurs d’asile et leurs soutiens, à été évacuée ce lundi matin par les forces de l’ordre.
Samedi 8 novembre dans l’après-midi, une vingtaine de demandeurs d’asile sans logement accompagnés d’environ 70 soutiens ont réquisitionné l’ancienne gendarmerie des ponts de Cé, inoccupée depuis 6 ans.
Ce matin (10 novembre), malgré les « négociations » avec la préfecture l’avant veille:
http://nantes.indymedia.org/article/15245
l’ancienne gendarmerie a été évacuée par les forces de l’ordre. Je n’ai pas plus de détails que cela sur le déroulement de l’évacuation. Apparemment les occupants qui s’attendaient à une intervention de la police plus « calme » (sommation, négociation pour avoir le temps de récupérer tous le matériel amené au « squat »…) ont été « pris par surprise », tout s’est passé très vite et les personnes ont même du mal à se regrouper. Les soutiens ne savent toujours pas où sont tous les demandeurs d’asile, certains seraient au commissariat… A priori pas de « réelle » arrestation, seulement quelques militants qui auraient été interrogés par la police, puis rapidement relâchés.
Voilà, en attendant les plus amples précisions que pourront apporter les personnes évacuées…
– 10 novembre 2008
Voilà l’article de « Ouest France » sur l’expulsion de ce matin:
Ce lundi matin, à 6 h, les dix-neuf demandeurs d’asile et une vingtaine de militants associatifs qui occupaient, depuis samedi midi, les locaux de l’ancienne gendarmerie des Ponts-de-Cé, aux portes d’Angers, ont été expulsés. Les policiers angevins accompagnés par une compagnie de CRS ont vite délogé les occupants. « L’intervention s’est faite sans sommation, raconte Paola, une militante angevine de 22 ans. Les policiers ont défoncé toutes les portes et ont menotté les Soudanais et les Erythréens qui dormaient sur place. » Deux d’entre eux ont été conduits au commissariat d’Angers pour des vérifications d’idendité.
L’expulsion manu militari a choqué de nombreuses associations angevines. Ces dernières ont décidé d’organiser une manifestation, ce soir, à 17 h 30, devant la préfecture d’Angers. De son côté, le maire socialiste des Ponts-de-Cé, Joël Bigot, a sollicité l’aide du président de l’agglomération, Jean-Claude Antonini, pour étudier le moyen à mettre en oeuvre afin de réquisitionner des logements vacants.
– 11 novembre 2008
Récit du rassemblement du 10 nov.
Pas mal de monde hier devant la préfecture (au moins une bonne centaine)… Rassemblement qui s’est transformé en manifestation jusqu’à la Bourse du Travail. Une réunion a eu lieu, avec une cinquantaine de personnes. Plusieurs choses prévues cette semaine, et notamment une manif samedi après-midi place Imbach.
– 11 novembre 2008
Ce n’est qu’un début!
Cette réquisition a été riche d’enseignements pour chacunE; nous avons pu faire (trop brièvement!) un début d’apprentissage de la solidarité et de l’organisation tant spontanée que « réfléchie »; il serait dommage que ces enseignements se perdent et ne se concrétisent pas collectivement. Le ressenti et la perception que chacunE a eu de ces événements peuvent être confrontés pour devenir notre expérience collective et envisager les suites à y donner.Mais d’ores et déjà, cet échec apparent (l’évacuation) est une victoire:
– Elle a mis la préfecture sur la défensive et nous avons repris l’initiative.
– Nous avons renforcé, par delà les appartenances tant associatives que syndicales ou politiques ou les non appartenances, les liens entre nous; selon l’expression d’un camarade présent sur le lieu « nous avons soudé nos rangs »!
– Loin du colonialisme syndical et associatif des grèves parisiennes, (et ceci n’est pas le moins important!) nous avons donné à nos camarades étrangers le moyen de se ré-approprier leur combat et de peser sur leur devenir.
– Nous avons enclenché une dynamique qui dépasse largement notre audience habituelle. Cette dynamique ne demande qu’à se développer; elle s’est d’ailleurs manifestée concrètement par notre rapidité de réaction à l’évacuation.
La préfecture ne s’y est pas trompée et, tant la force de sa réaction à notre réquisition que les explications maladroites (et malhonnêtes) qu’elle s’est sentie obligée de donner par voie de presse, atteste que nous l’avons mis sur la défensive.
Nous avons ouvert également une voie à la résolution politique de la question du logement: le maire des Ponts de Cé a joint Antonini, président de la communauté urbaine pour poser la question de la réquisition des logements par les maires des communes comme les y autorise l’ordonnance de 45.
Et, ceci est plus qu’encourageant, certainEs que nos défaites et souvent notre défaitisme paralysant (on peut rien faire…) avaient découragé ont retrouvé l’espoir en notre capacité collective à changer la réalité.
Nous avons ouvert un nouvel espace de lutte et la réalité nous a montré que nous sommes sur la bonne voie. Il ne tient qu’à nous de la concrètiser en la prolongeant et en l’élargissant.
pj49
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