Ce matin, vendredi 5 décembre 2008, en pleine trêve d’hiver, une nouvelle expulsion de squat a eu lieu, au 66 cours Berriat, Grenoble.
Cette expulsion a été effectuée par la police nationale, devant pas mal de riverains et de personnes venues en solidarité avec les squatteur-euses. Dégoût et résignation étaient à l’ordre du jour.
L’hiver dernier, le 66 cours Berriat a été squatté, puis, devenu expulsable au début de l’année 2008, les squatteur-euses avaient fini par déserter le bâtiment, sans raison apparente. En tout cas, l’avis d’expulsion n’ayant été mis en pratique, il semble que ce soit celui-ci qui ait été utilisé pour expulser ces nouveaux squatteur-euses, installé-es dans ce même bâtiment depuis plus de quatre mois (cet été).
Un huissier (ha quel beau métier) est passé hier prévenir les squatteur-euses qu’ils étaient déjà « expulsables ». Et le noble personnage n’a pas tardé à revenir, puisqu’il est revenu ce matin avec un petit paquets de policiers (ha quel beau métier) pour expulser le squat. Avec la flicaille et l’huissier, se trouvaient là, juste pour faire leur travail, un serrurier et quelques ouvriers dont la tâche sera de poser des plaques en métal pour empêcher que d’autres personnes sans logement s’introduisent dans ce lieu vide (propriétaire: Grenoble Habitat).
Une bonne demi-douzaine de squatteur-euses ont donc été délogé-es, devant le regard dégoûté mais passif des passant-es.
Tout près de là, l’ancienne traverse des 400 couverts, occupée en 2001 et expulsée en août 2005, est toujours inoccupée, en travaux… Depuis trois ans et demi, toujours rien par là-bas, donc.
Et pas très loin non plus, à côté du marché de l’Estacade, l’ex-squat du 21/23 avenue de Vizille était rendu inoccupable par des ouvriers qui font juste leur travail, installant des plaques en Sitex (c) « anti-squat » sur toutes les fenêtres.
Les lieux vides ne manquent pas, les personnes sans logement non plus, mais on dirait que la rencontre des deux n’est pas facile à concrétiser…
La faute à la propriété privée (t’as pas d’argent, tu restes dehors ou tu te contentes des foyers pourris, mais surtout tu ne te prends pas en main, tu n’occupes pas des logements vides sans autorisation!).
Comme disaient les Nonnes Troppo dans « Souvenirs de femmes », évocation d’une expulsion:
Saloperie de flicaille! Souillures dégueulasses! Fumiers!
(…)
Sans Domicile Fixe, Social Dénominateur Facile: S, D, F
anonyme