Caen: Face à la répression, solidarité active !

Le 11 novembre dernier a rendu visible l’acharnement politico-médiatique envers ce que journaleux et politicards ont nommé la mouvance « anarcho-autonome ». Ce 11 novembre, donc, correspond à l’arrestation de quelques militants soupçonnés d’être à l’origine de destructions de caténaires SNCF. Cet acte de sabotage est alors qualifié unanimement par les autorités et les médias de terrorisme. Une fois le mot qui fait peur lâché, les médias peuvent broder à tout va sur la prétendue « cellule invisible » et son « chef », faire des comparaisons douteuses sans aucun fondement et jeter en pâture la vie privée des inculpé-e-s.

Pendant que les médias se gargarisent et nous imposent tous leurs clichés sur cette dangereuse mouvance que serait l’ « anarcho-autonomie » et bafouent allègrement la présomption d’innocence, les autorités s’en donnent à coeur joie. A l’occasion, l’Etat réinvente le délit d’intention et d’opinion, où les écrits ou prises de paroles valent des actes. Les livres « L’insurrection qui vient », « L’appel », tout comme ceux de penseurs révolutionnaires, nous sommes nombreux à les avoir lus. Est-ce un acte « terroriste » ? Ces arrestations leur permettent à la fois de désigner une menace commune qui oeuvre contre le bien de la patrie, de justifier les politiques ultra-sécuritaires mises en place depuis plusieurs années et de décrédibiliser toute forme d’alternative radicale à leur « meilleur des mondes ». De plus en plus de personnes déçues par les politicards de tous bords et touchées par la crise risquent d’être attirées par ces alternatives.

Dans l’ensemble, cette notion de terrorisme n’a pas été remise en cause dans les médias. En quoi des sabotages de caténaires et des retards sur les lignes TGV ont-ils pu provoquer la « terreur » et mis en danger la vie des passagers ? Il semble peu probable que les voyageurs des ces trains aient été traumatisés par ces actes… Néanmoins, l’anti-terrorisme permet de mettre en place des régimes d’exception : filature, écoute, fichage, peine aggravée, utilisation de matériel de surveillance de pointe (balises GPS, micros…), confiscation de disques durs et de matériels littéraires. Ces méthodes sont déjà à l’oeuvre dans d’autres pays, notamment sur les luttes anti-TGV.

Ces membres d’une prétendue cellule invisible ne sont que le sommet de l’iceberg. Ce ne sont pas les premières victimes de la répression et ce ne seront pas les dernières. Le camouflet de l’anti-terrorisme a déjà été utilisé contre des militants arrêtés en possession de fumigènes alors qu’ils se rendaient à une manifestation contre les centres de rétention. Il y a peu de temps, les militants anti-fascistes parisiens ont fait l’objet d’un véritable acharnement policier. Ces exemples ne sont pas isolés et vont sûrement se multiplier dans les mois à venir.

La France est loin d’être le seul pays touché par cette vague de répression. En Grèce, un jeune mineur est tué par une balle policière. En Russie, les militants anti-fascistes doivent faire face aux violences à la fois de la police et de milices d’extrêmes droites. A Berlin, 40 anti-fascistes ont été arrêtés avant une contre-manifestation néo-nazi. La liste est encore malheureusement longue.

Dans ce contexte où les opinions et actes politiques de contestations deviennent une preuve de culpabilité, où la répression et le flicage sont de plus en plus présents, il nous a paru urgent de créer un collectif de solidarité, le COSAC (Collectif d’organisation de la solidarité – agglomération caennaise), qui soutiendra autant les « inculpés de Tarnac » que toute les victimes de la répression passée ou future. Cette solidarité pourra également s’exprimer de manière financière et/ou politique et ne sera pas uniquement défensive. Elle a également sa place au sein de toutes les luttes sociales.

ABROGATION DES LOIS SECURITAIRES ET LIBERTICIDES !!

HALTE AU FLICAGE !!

SOLIDARITE AVEC LES ENGEOLES DE LA GUERRE SOCIALE !!

MANIFESTATION EN SOLIDARITE AVEC LES ENGEOLES DE LA GUERRE SOCIALE
SAMEDI 24 JANVIER 2009
15H30
PLACE BOUCHARD, CAEN

DEBAT SUR LE DURCISSEMENT REPRESSIF, L’AFFAIRE DE TARNAC ET L’ORGANISATION DE LA SOLIDARITE
JEUDI 22 JANVIER 2009
20H30
PAVILLON NOIR
10 BOULEVARD POINCARE, CAEN
arrêt de tram Aviation

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PRÉSENTATION DU COSAC

RéuniEs le 12 décembre 2008 en assemblée, nous avons décidé de créer le Collectif pour l’Organisation de la Solidarité – Agglomération Caennaise (COSAC). Depuis longtemps déjà nous constations le durcissement répressif de l’État face à l’exacerbation des tensions sociales et politiques et à la radicalisation des luttes. Les arrestations opérées le 11 novembre 2008 à Tarnac et dans d’autres villes et le matraquage médiatique qui a suivi nous ont décidé à franchir le pas et à constituer localement une caisse de solidarité radicale permanente.

Le COSAC a comme objectifs principaux:

1° De collecter des fonds afin de soutenir celles et ceux qui sont touchéEs par la répression policière et judiciaire du fait de leur participation à des luttes sociales ou à des activités subversives que ce soit en France ou ailleurs.

2° D’informer et d’agir contre la répression d’État, les lois sécuritaires et liberticides. Le COSAC fonctionne sur la base d’assemblées souveraines. Il autofinance ses activités. Il est indépendant de tout parti/organisation/syndicat. Au delà de « l’anti-répression », nous avons décidé de réserver 25% de l’argent que nous collectons à la solidarité avec des activités subversives concrètes et ouvertes que nous estimons intéressantes et nécessaires:acquisition, location, rénovation de locaux, soutien à des bibliothèques, des centres de documentation, des infokiosques, des journaux subversifs, appui à l’acquisition de matériel d’impression, soutien à des caisses de grèves ou à des luttes? Nous soutiendrons donc occasionnellement de telles activités car elles contribuent à renforcer la contestation du système et à briser l’isolement dans lequel l’État cherche à nous maintenir afin de mieux criminaliser nos activités et nos pensées. L’oppression se durcit, la résistance aussi. Le COSAC appelle donc, partout où cela est possible, à mettre localement en place des caisses de solidarité. Elles seront utiles dans les temps qui viennent.

Halte au flicage !
Abrogation des lois sécuritaires et liberticides !
Solidarité avec les engeôléEs de la guerre sociale !

POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE ! HURRAH !

Contact : cosac(at)ablogm(point)org

Soutien financier :
Chèques à l’ordre du SIA à envoyer à SIA – BP 257 – 14013 Caen cedex.

Cosac