Mercredi 11 mars, 13h30
Rendez-vous devant le tribunal avec banderole, son, et amuses-bouches.
A 14h, deux personnes, ex-occupant-es du Caddie-Yack, passeront en procès pour dégradation de biens, en correctionnelle, au tribunal de grande instance de Grenoble.
En octobre 2008, le Caddie-Yack, bâtiment situé au 38, rue Pascal à Grenoble, est occupé par une dizaine de personnes dans le but d’y installer des habitations et un espace d’activités militant autogéré.
Installé-es, chez elleux depuis plusieurs jours, les squatteureuses entreprennent des travaux sur la porte du bâtiment alors défectueuse. A ce moment là, un troupeau de bacqueux « passe par là » et décide de jouer aux cow-boys. Tout feu tout flamme, ils décident de rentrer en force dans la maison, dans le but de choper les gens. Il s’agit en fait d’une véritable tentative d’expulsion illégale du lieu. Une grande partie des squatteureuses réussit à monter dans les étages et à s’enfermer dans un appart, mais deux personnes sont quand même attrapées. Sur le coup, la maison tient, malgré les efforts répétés des forces de l’ordre pour enfoncer la porte, et les deux personnes sont emmenées en garde à vue, où elles resteront 20 heures. Bien sûr, la police en a profité pour essayer de prélever leur ADN, ce qu’elles refusent. Le 11 mars, ces deux personnes passent donc en procès pour « dégradation de bien public appartenant à la ville de Grenoble ».
En effet, le recours à un pseudo « flagrant délit de dégradation » est le nouvel instrument utilisé par la ville de Grenoble pour expulser des squats sans faire de procédure, donc de manière illégale : à Grenoble, deux autres maisons de notre connaissance ont subi le même sort: le squat de la rue Moyrand (été 2008) et le squat de la rue de l’ancien Champ de Mars (septembre 2008). Par ailleurs, une avocate commise d’office à laquelle quelqu’une a eu affaire en garde à vue suite à ce genre d’histoires, a affirmé que ce n’était pas des cas isolés, à Grenoble comme dans le département.
D’ailleurs, les squatteureuses jugé-e-s en octobre dernier pour le squat de la rue de Moyrand, pour les mêmes motifs (dégradation de biens) ont été intégralement relaxé-es, prouvant bien l’absence totale de fondement de ce type d’interventions…
Pour mémoire, rappelons que quelques jours après, le Caddie-Yack sera expulsé manu militari. Les policiers, déguisés en agents municipaux, pénètrent dans le bâtiment par une fenêtre du 3e étage, à l’aide d’une nacelle stationnée dans la cour de l’école voisine. La rue est bouclée, gardée par des maîtres chiens. Vitres brisées, portes défoncées voire attaquées à la scie sauteuse, l’intervention des forces de l’ordre aura laissé des traces… Pourtant, personne ne les accuse de « dégradations », eux…
La réoccupation du bâtiment quelques semaines plus tard aboutira à une nouvelle expulsion rapide, la mairie recourant cette fois à une procédure judiciaire accélérée…
Alors que plusieurs squats sont à nouveau expulsables sur Grenoble, et que la fin de la trêve d’hiver approche, entraînant avec elle le retour des expulsions locatives, soyons nombreux-ses le 11 mars à afficher notre soutien aux squatteureuses en procès !
Non à toutes les expulsions !
Non à la criminalisation de nos modes de vie !
Lâchez les baskets du Caddie-Yack !