Montreuil (93): Ouverture-expulsion rue de la Convention

Le vendredi 16 octobre 2009, dans la rue de la Convention, politicards et flics main dans la main…

Vendredi après midi, nous avons voulu rendre visible l’’occupation du garage de l’’église appartenant à la ville en y faisant entrer du monde, en suspendant une banderole, en distribuant des tracts… Ce lieu situé entre la mairie, le tribunal d’’instance et le commissariat, en plein Coeur de Ville (projet d’’assainissement social du centre-ville ou embourgeoisement), élus municipaux et keufs nous en ont virés. Ils sont vite rentrés dans la cour, trois bakeus bien zelés, la confiance en plus. On a vite fait de se barricader à l’’intérieur, quelques personnes parvenant à grimper sur le toit. En fait là, ils s’’en foutaient complètement de la loi des 72h, mairie et flics. Elle, la maire, a porté plainte direct. Une personne est placée en garde à vue : « Vous lui mettrez dégradation volontaire, c’’est bien pour les statistiques ». Il refuse de donner son identité, son signalement, mais est relâché rapidement.

Nous, on s’’est dit qu’’on avait pas assez préparé cette ouverture publique, mais que sûrement élus et flics s’’étaient, auparavant, mis d’accord. Cet espace, qui voit se succéder des projets associatifs et sociaux inaboutis, est vide depuis longtemps. Que ces projets existent un jour ou non, ils ne sont, pour l’’instant, que l’’objet de promesse électoraliste. Ni la police, ni le pouvoir municipal, ne veulent voir un lieu d’’organisation politique dans le centre-ville. Un terrain politique et pratique qu’’ils ne contrôleraient pas, ni par des subventions, ni par des conventions. On est toujours là, dans la rue, dans la ville, dans les luttes, au Pôle-emploi, dans les squats comme aux Demi-lunes (toujours expulsables) ou à la récente occupation rue de Rosny. Ici ou ailleurs…

La solidarité s’’est exprimée en juillet face aux pouvoirs policiers, à l’’expulsion de la Clinique, à l’’oeil crevé de notre pote. Il ne faut pas en rester là.


Texte diffusé pendant l’’ouverture :

On est toujours là !

La Clinique a été vidée de ses occupants le 8 juillet dernier, laissant un paquet de gens sans logement. Les loyers n’ayant toujours pas diminués. Les logements ne s’étant pas agrandis cet été… On occupe un nouveau lieu, vide depuis un bail et appartenant notamment à la Mairie. Et on va faire tâche à coté de leur Coeur de ville ! Parce que ya un autre truc qui n’a pas changé durant l’été et qui s’accélère depuis quelques années dans toutes les villes, c’est l’embourgeoisement et le nettoyage. Ils construisent donc toujours plus de bureaux, de sièges d’entreprises, plus de commerces, plus de bars branchés… Et cette réalité là, on la subit tous les jours car ce sont les plus démunis qui dégagent là où ya un bus toutes les demi heures, là où le premier magos est à Bab el Oued, mais là où les loyers sont un chouilla moins chers. Alors cette galère là et bien, on va s’en passer. Prendre ces maisons c’est un peu pour nous que nous le faisons bien sûr. Pour avoir un logement, dans le centre, et pour pouvoir habiter ensemble. Mais cette occupation sert aussi à la lutte pour le logement. Elle ralentit un peu les projets d’urbanisation voués au travail et à la consommation, genre Coeur de ville. Elle défie aussi la mairie car celle-ci nous a dit qu’elle n’expulserait pas les gens s’ils occupaient un lieu lui appartenant. Elle provoque enfin le partage de cette pratique d’occupation et des luttes anti expulsion. On continue à s’organiser à plusieurs afin de casser la logique d’un travail mal payé, humiliant, à la merci de patrons qui nous font produire des trucs dont on n’en à rien à foutre, pour le profit unique de leurs gueules. On s’organise pour casser un Système économique et social qui nous exploite, nous flique, nous formate et nous crève.