Montreuil (93): La Milunante, ateliers du 29 octobre au 1er novembre 2009 aux 2milunes

La Milunante

Du jeudi 29 octobre au dimanche 1er novembre 2009
Aux 2milunes, 64 rue de la Demi-lune à La Boissière, Montreuil (93).

Espace occupé depuis maintenant un an, lieu d’organisation, de luttes sur la ville et d’habitation, aux portes et aux jardins ouverts pour des cantines, des cabarets et des assemblées.

Quatre jours d’assemblées, d’ateliers et de moments collectifs pour se rencontrer, réfléchir et s’organiser autour de pratiques politiques émancipatrices, à Montreuil et dans sa banlieue. Quatre jours pour faire qu’à Montreuil, les luttes se croisent, s’enrichissent et sortent de leurs petites cases.

Quatre jours intenses d’amours non consommés et d’agressivité contenue pour une prise de gueule érotico-politique

Quatre jours pour rejouer le conflit mythique entre Eros et Thanatos, entre le Communisme et le règne du Capital
Quatre jours, parce que trois ce serait insuffisant et qu’on n’est pas capable de discuter pendant cinq jours
Quatre jours pour comprendre ce que ça veut dire faire de la politique en se protégeant avec des gris-gris et puis des casques
Quatre jours où on mangera de la pérave sans être malade
Quatre jours pour fabriquer du commun et des étagères
Quatre jours pour penser nos oscillations entre communauté de lutte un peu molle et volonté de devenir une machine de guerre
Quatre jours pour dégrafer son corsage et faire feu de tout rompre
Quatre jour pour débrouiller les ondulations cosmiques du grand TOUT
Quatre jours pour écarquiller grand les mirettes et siffler d’un air entendu
Quatre jours pour toujours
Quatre jours pour les gens comme ça
Quatre jours parce que Albertine* a dit que Albert* est raciste en ce moment et qu’il faut faire quelque chose [*les prénoms ont été changés pour assurer l’anonymat des témoignant-e-s]

Quatre jours donc, pour commencer une Coordination des Occupations dans l’Est Parisien (jeudi 13h) et continuer à s’organiser autour du logement sur Montreuil (jeudi 17h30)

Quatre jours donc, où l’on participe à une bouffe solidaire au 8bar (le jeudi à partir de 18h, 8 rue Edouard Vaillant à Croix de Chavaux, et), où l’on s’entraînera aux manifs (dimanche 11h), au crochet (jeudi et vendredi 11h), et qui finiront sur un grand cabaret (dimanche soir)

Quatre jours donc, avec des retours sur le mouvement des chômeurs en 1997-98 (vendredi 20h), sur l’histoire des espaces d’organisation et de lutte sur la ville (dimanche 15h)

Quatre jours donc, où l’on se demandera si Montreuil en a fini avec le féminisme (vendredi 15h) et ce qu’il est encore possible de faire contre les rafles de sans-papiers (samedi 15h)

Quatre jours donc, où l’on reviendra sur ce qu’il s’est passé les 8 et 13 juillet derniers, pour faire reculer le règne de la police et penser quelle(s) insurrection(s) nous voulons (samedi 20h)

Pour des précisions :

2milunes at gmail point com
0626258992

Accès : bus129 arrêt La Boissière, 102 arrêt Rue des Roches, A86 sortie La Boissière.

A PROPOS DES ATELIERS PENDANT LA MI LUNANTE
CONTARAILLES ET CONTARAIGNES
QUELQUES TEXTES ET RACONTARS

Ateliers crochets et feutres
Jeudi et vendredi 11h

Sur le fil de la lune

Ouvrir un espace-temps où le travail de la main devient une pensée active, où l’intuition est notre intelligence et la lenteur notre ingrédient secret….pour réanimer le tas de matières inertes que notre quotidien déverse, pour questionner nos besoins et objets matériels, pour savoir faire et transformer ce que l’on a besoin.

Du crochet et du feutre pour se réapproprier les savoir-faire populaires, choisir nos couleurs et apprendre à déjouer les problèmes techniques.

Tout peut-être crocheté, du fil à coudre à la corde à linge…

Alors on voit de vieux jupons se transformer en tapis rond, des sacs plastiques crochetés en panier pour le vélo, de bobines en tout genre naissent des bonnets avec ou sans les oreilles.

Et avec de la laine, de l’eau savonneuse et de l’énergie pour frotter (c’est bon pour l’hiver, ça réchauffe) on fabrique du feutre, à la fois matière et forme…des poches, des capes, des tapis, des paysages,…

C’est un temps pour ceux qui savent pas ou ceux qui connaissent déjà un peu du crochet ou de la laine feutrée. Amenez vos guenilles, vos bouts d’ficelle, vos vieux z’habits, vos belles bobines, vos trésors, vos crochets si vous en avez et vos idées qu’on les détricote, qu’on les feutre, qu’on les transforme.

Proposition de « C.O.E.P » (Coordination des Occupations de l’Est Parisien) ou Coordination des Luttes Autonomes
Jeudi 13h

Formaliser une coordination existante et à venir des différents collectifs de luttes autonomes de Paris et sa banlieue autour de pratiques communes (la lutte des occupations par exemple). Dans le but de plus d’efficacité pour les solidarités pratiques (ouverture, expulsion, problèmes X ou Y…), dans la communication ( circulation des infos sur les différentes initiatives ou événements…) et pour l’élaboration d’interventions communes (si l’envie et l’intérêt sont réunis). Cette coordination pourrait prendre la forme d’une AG non décisionnelle et régulière.

Proposition à discuter et à élaborer.

S’organiser pour habiter, se loger à Montreuil
Jeudi 17h30

Nous connaissons toutes et tous des galères pour nous loger : loyers trop chers, garanties impossibles à fournir, logements insalubres et l’éternel discours de la mairie et de L’OPHLM :
« Le logement social est saturé de plus de 6000 demandes pour une poignée d’appartements libres, il faut bien faire le tri, donc non on n’accepte pas les dossiers de sans-papiers, donc merci et au revoir ».

Nous avons toutes et tous vivoté à droite à gauche, sur les canapés des copains. Et au pire des cas 1, 2 ou 3 nuitées d’hôtel qu’une assistante sociale débloque exceptionnellement à Montreuil, à Roissy en Brie, Tremblay en France… et le 115 qui vous ballade d’un bout à l’autre de l’Ile de France. Les centres d’hébergement d’urgence rechignent à accueillir les « sans-papiers » étant obligés de les garder ou de leur trouver une solution de relogement. Et les « sans boulots » n’en parlons pas, le mot d’ordre avant l’éventuelle et incertaine obtention d’un logement étant l’insertion…
hé pardi !!!

Nous sommes quelques-uns (et nombreux partout ailleurs) à nous être réunis à la Clinique autour d’un cercle de recherche collective de logement qui permettait de s’organiser pour trouver des moyens de se loger. On y venait par le bouche à oreille. On y venait aussi sur le conseil de gens de RESF et de travailleurs sociaux. On n’avait pas toujours de réponse, si ce n’est celles qui se construisent collectivement. Depuis, la Clinique a été expulsée.

Alors voilà, ce texte c’est un peu comme une invitation adressée à qui la lit, aux travailleurs sociaux, aux gens qui bossent dans des assos, à RESF, aux voisins… à toutes celles et ceux qui ont l’instinct qu’il y a bien des pistes, des bouts de solutions à chercher, à trouver.

Alors nous on dit : il y a l’occupation, oui c’est possible, pour habiter ou pour faire pression et obtenir des relogements ; il y a aussi les grèves de loyers, il y a les occupations des institutions publiques à l’intérieur desquelles on parle, on écrit pour faire éclater leurs discours cent fois ressassés… Et tout ça, c’est pas magique, ça demande de se rencontrer, de parler ensemble de ce qu’on imagine, de ce qui nous pose question.

Parler de tout ce qui pourrait s’organiser de là où nous sommes, de comment se réapproprier les moyens de se loger, de rendre possible les envies d’« habiter » comme bon nous semble.

Bouffe solidaire italienne
8bar, 8 rue Edouard Vaillant à Croix de Chavaux
Jeudi à partir de 18h

Et Punky reggae party avec DJ Set…

Pourquoi Montreuil en a t-il fini avec le féminisme?
Vendredi 15h

Pourquoi Montreuil en a t-il fini avec le féminisme? Se serait-il perdu en route? On dit souvent que ce n’est qu’un combat de femmes alors que tant de souffrances et violences sont en jeu. Prendre le temps d’en parler et ne pas traiter la question du féminisme comme un énième sujet, parce il est omniprésent dans nos vies. « un spectre hante Montreuil » Attention derrière toi…

Speed dating pour trouver son partenaire RMI
Vendredi 18h

Que peuvent nous apprendre les mouvements de chômeurs précédents pour un mouvement de chômeurs aujourd’hui ?
Vendredi 21h

Depuis un an, les cafards tentent de s’organiser à Montreuil pour réfléchir et agir autour des revenus et de la subsistance, du travail et de l’argent, des rapports à la CAF et à Pôle Emploi. A Paris, Rennes, Montpellier, Grenoble, des collectifs de ce genre (re)naissent, ou cherchent à se coordonner. Certains espèrent un mouvement de chômeurs.

« Mouvement de chômeurs » ne veut pas dire « mouvement pour avoir du travail ». Le dernier grand mouvement des chômeurs, en 1997-1998, a été traversé par la nécessité de dépasser les revendications du  » droit à l’emploi ». Il connut de profonds désaccords et des scissions qui aujourd’hui encore nourrissent préjugés et raccourcis historiques. Il nous semble que revenir sur cette expérience, au travers de récits que proposeraient ceux qui l’ont vécu, viendrait éclairer ce que furent, alors, les impasses et les bonnes pistes, les accords et les tensions, avec l’horizon d’un possible mouvement à venir.

Numéro d’urgence et sans-papiers
Samedi 15h

Il y avait des assemblées ouvertes pour s’organiser face aux expulsions, des déambulations tous les mercredis dans les rues de Montreuil. Il y avait la mise en place d’un numéro d’urgence pour prévenir en cas de contrôle d’identité, de la présence de policiers, en cas d’arrestations. Ce téléphone d’urgence existe toujours, il est pris en charge par ceux et celles qui participent à l’assemblée, circule. Ce numéro et ses assemblées visent à empêcher les rafles, à s’entraider pour le juridique, empêcher contrôles d’identités et expulsions. La fréquence des rafles a diminué, le numéro reçoit moins d’appel, il n’y a plus d’assemblées, de soirées cantine en soutien, de déambulations et de journal mural. En avril dernier se tenait un forum à la parole errante autour des luttes sur ces questions à Montreuil et ailleurs.

Il nous semble important de rediscuter l’usage du numéro d’urgence, pour peut être l’élargir, et de trouver ou se redonner des moments autour de la question des papiers, que faire autour de ça.

Après les 8 et le 13 Juillet…
Samedi 20h

Le 8 juillet dernier, la clinique occupée à croix de chavaux était expulsée au petit matin par 2 centaines de policiers accompagnés du Raid. Le soir même, La police républicaine tire au flasball en visant les têtes, sur un rassemblement devant la Clinique contre l’expulsion, et pour occuper la rue. Tant pis pour l’impunité policière : le plus gravement touché – son oeil est crevé – n’est même pas jeune, même pas squatteur, même pas bronzé, même pas clandestin. Le pouvoir municipal est obligé de crier à la bavure. Au scandale !

Suite à ça, le 13 juillet, une manifestation avait lieu à Montreuil, une manif d’auto-défense avec banderoles renforcées et une partie des gens casqués. Il était nécessaire de pouvoir se défendre, ne serait-ce que pour ne pas voir se multiplier les blessés graves. Il s’agissait et s’agit toujours de ne pas se laisser terrifier par la violence policière, et de se donner les moyens de continuer à lutter.

Les armes « à létalité réduite », comme le flashball et le taser, permettent d’élargir les possibilités de répression sans pour autant faire de mort. Alors que les recherches militaires s’apesantissent sur des situations de guerre en milieu urbain, l’hypothèse même d’une insurrection se trouve mise à mal. « Tolérance zéro », « contre-insurrection, zéro mort » : toutes ces nouvelles doctrines viennent bousculer les schémas politiques qui pensent la révolution. Les nouvelles technologies sécuritaires (biométrie, vidéo-surveillance) s’associent aux armes non-létales pour tenter de faire exister un nouveau paysage démocratique dans lequel aucune insurrection ne serait possible.

Entraînement manifestation
Dimanche 11h

Histoire « de quelques espaces de luttes » à Montreuil.
Dimanche 15h

A Montreuil et ailleurs, y a toujours eu des raisons et des individus pour lutter. Parce que des espaces ont existé, occupés ou pas, des gens ont pu se rencontrer et développer des pratiques « pour changer les choses » pour soi et pour les autres. Parce que des personnes étaient en lutte d’autres qui étaient solidaires ont pu dans ces lieux renforcer des instants de révoltes, de liberté et de solidarité. les luttes des foyers, Nouvelles France, l’Usine, le condensateur, le Bar Asso : en racontant ces lieux on s’appropriera une mémoire pour comprendre les luttes actuelles et construire les futurs espaces de lutte.

Cabaret – Amène ton numéro
Dimanche 20h

laclinique93 at gmail point com