Dijon: programme bibliothèque/cinéma/etc. des Tanneries – janvier/février 2010

Programme bibliothèque, cinéma, etc.
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Janvier/Février 2010

Version mise en page disponible sur:
le site des Tanneries.

Cher·e·s usager·e·s de l’espace autogéré,

Nouveau programme et nouvelle formule en ce début d’année : les désormais traditionnelles lectures/discussions des mercredi se voient agrémentées de divers bonus, et notamment de prolongations ciné ! Rien de tel pour mettre à l’honneur la nouvelle salle de projection, apparue au terme du chantier collectif d’octobre dernier ! Il devrait y avoir du popcorn, et des bons trucs à regarder.

En guise de break dans ces mercredis bien remplis, nous vous proposons de casser la croûte en début de soirée, sur le principe de l’auberge espagnole, où chacun·e amène une denrée à partager. Par soucis tant éthique que pratique, merci cependant de laisser viandes et produits issus de l’exploitation animale de côté, le monde végétal étant bien plus à même de tou·te·s nous régaler en convivialité.

Bien sûr, si vous avez quelque chose à proposer, n’hésitez pas à venir en parler lors des réus mensuelles, chaque premier mercredi. À noter que ces jours là, nous vous proposons dorénavant de passer de la lecture à l’écoute collective, avec une sélection de passionnantes et diverses émissions !

Pour finir sur les nouveautés, nous pouvons d’ores et déjà annoncer qu’un atelier de dessin devrait voir le jour sans tarder (la rumeur parle des mercredis à 16h, à confirmer). En voici la présentation :

« On va se donner les moyens pour comprendre et accepter notre expression et de s’y approcher d’une autre façon, on pourra créer des comix, dessiner des objets, des personnes, illustrer des textes et faire des mises en page, un logo activiste, des posters pour la rue ou tout ce qu’on pourra imaginer. Tout ça avec attention à affaiblir hiérarchie, jalousie ou concurrence, mais confronter nos pratiques, s’amuser ou inspirer et donner forme au invisible, beau et moche, bizarre ou ordinaire. L’âge n’est pas important. Le talent est une insulte. »

Sur ce, à bientôt, autour d’un bouquin, d’une tchatche, d’une projection ou d’un gâteau ! Yo !

« Solidaritet med alle klimafanger! » *

MERCREDI 13 JANVIER
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18H – « La face noire de la mondialisation »
De Xavier Raufer, Alain Bauer. CNRS éditions. 2009.
Attention, livre de l’ennemi : les deux zozos qui le signent sont criminologues et conseillers du pouvoir. Ça parle de faire triompher l’ordre sur le chaos, de terrorisme, de police mondiale. Mais ça donne une vision assez intéressante des fantômes qui les hantent, et de leur stratégie dans les temps à venir (car même si l’analyse est parfois assez hallucinée, les deux compères sont assez influents pour la faire entendre et appliquer).
21H – « Lucio »
Documentaire. 90mn. VOSTF. 2007.
Un film qui retrace la vie de Lucio, maçon espagnol immigré à Paris et issu de la résistance antifranquiste, braqueur, expropriateur, récupérateur et faux monnayeur de génie. En 1979, il passe à la vitesse supérieure et fait imprimer pour plusieurs milliards d’anciens francs de travellers chèques. Ce sera le début des ennuis et de la légende, car devant l’ampleur et la qualité de l’arnaque, la First National City Bank en sera réduite à mettre genou à terre et à négocier. Ce livre écrit par Lucio nous raconte cette saga à la Robin des bois, tapissée de rencontres avec les GARI, des militants d’Action Directe et d’ETA, Che Guevara, des voyous et des ministres… mais il nous raconte également le pourquoi : vols entièrement reversés à des groupes d’action, des syndicats, des caisses de grève, pour soutenir des prisonniers… C’est ce que Lucio appelle sa morale anarchiste, une morale selon laquelle voler les riches pour la révolution est un devoir…

MERCREDI 20 JANVIER
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18H – « Faut pas payer! »
De Dario Fo – Dramaturgie Éditions, 1997
La pièce de Dario Fo, « Faut pas payer » est d’une actualité féroce en ces temps où le capitalisme se restructure à coup de crise économique. Elle s’inscrit dans l’histoire bien réelle du mouvement des auto-réductions en Italie durant les années 70, période dans laquelle des dizaines de milliers de personnes, souvent aidées par les employés des services concernés, se mirent à s’organiser collectivement pour faire la grève des loyers, des factures de gaz ou d’électricité, à s’emparer des produits dans les supermarchés… Une Histoire que « faut pas payer » aborde avec le ton délicieux et puissant de la farce. Pour Dario Fo, spectacle et engagement sont inséparables, et il n’écrira ou ne représentera rien qui ne se conforme à ce principe, mais en sachant donner au militantisme une chaleur de vie, une jubilation inventive qui ont pu en être trop souvent absentes.
21H – « Reprise »
De Hervé Le Roux, Les films d’ici – 1997
C’est une image : une jeune femme, révoltée qui crie.Nous sommes en juin 68, c’est la reprise du travail aux usines wonder, après la grève de Mai. Des étudiants de l’IDHEC filment la scène. Et cette jeune femme crie qu’elle ne retournera pas au travail,qu’elle ne veut plus retrouver la saleté, les cadences, le mépris de cette « taule ». Plus de 30 ans après, hanté par le visage et la voix de cette femme, Hervé Le Roux part à sa recherche et nous offre un récit à suspense, polar social, jalonné parles rencontres avec les acteurs de l’époque : ouvriers, contremaîtres, militants d’extrême gauche…

MERCREDI 27 JANVIER
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18H – « Bolo’ bolo »
Bolo’bolo est un essai, écrit en 1983, n’ayant bénéficié d’aucune publicité, mais traduit dans un grand nombre de langues et réédité plusieurs fois. Il explique d’abord comment la race humaine est sous l’emprise de la gigantesque Machine-Travail planétaire (MTP), en apparence invincible et qui va pourtant s’effondrer. Dans la grande tradition des oeuvres utopiques, est ensuite décrite par le menu, le fonctionnement d’une société organisée en « bolos », communautés autonomes interconnectées dans un monde ouvert et débarrassé des rapports marchands et de la propriété privée. 100 ans après « Le Capital », Bolo’ bolo ne se résoud ni à la fin de l’histoire ni à un insurrectionnalisme nihiliste et ose reposer la question d’un projet de société anti-autoritaire qui nous extirpe du capitalisme. Il n’offre pas un programme mais une mallette pleine de trouvailles pour qui ambitionne d’établir des voies vers d’autres futurs. Pour ne rien gâcher, B’b ne sombre pas dans l’aridité théorique et idéologique de certains de ses prédécesseurs et privilégie une vision ludique et pittoresque.
21H – « La belle verte »
Film de Coline Serreau – 1996
Quelque part dans l’univers, existe une planète dont les habitant-e-s évolué-e-s et heureux vivent en parfaite harmonie. De temps en temps, quelques-un-e-s d’entre eux/elles partent en excursion sur d’autres planètes. Curieusement, depuis deux cents ans, plus personne ne veut aller sur la planète Terre. Une jeune femme décide finalement de se porter volontaire. Et c’est ainsi que les Terriens la voient atterrir en plein Paris… En dépit d’une certaine naïveté, le film de Coline Serreau a le mérite de présenter d’autres modèles de société, et de questionner nos modes de vie actuels avec humour…

MERCREDI 03 FÉVRIER
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18H – « Le complot des cagoles »
Émission féministe de Marseille sur Radio Galère.
Cette émission sur les luttes des femmes nous emmène de Marseille, avec la grève des caissières du Carrefour littoral, au Burundi, en passant par diverses initiatives non-mixtes et combats de lesbiennes radicales, le tout par le biais de divers reportages sonores.
19H – Réu mensuelle d’activités

MERCREDI 10 FÉVRIER
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18H – « Les cahiers au feu »
De Catherine Baker, Éditions Barrault – 1988
L’école – un outil, une obligation, une nécessité pour un beau futur, une prison ou un lieu d’épanouissement intellectuel et culturel ? Qui choisit d’y aller ? Quelles sont les alternatives ? Qu’est-ce qu’un enfant ? Les enfants ont-ils/elles tou·te·s les moyens de décider ? Et qu’est-ce qu’on veut pour lui, pour elle ? Une éducation, un apprentissage ? Une vie intéressante et enrichissante à 5, 15 ou 45 ans ? L’école peut-elle en être le moyen ? Quelques pistes de réflexion sur notre rapport à l’apprentissage et au formattage des esprits – les nôtres et ceux de nos enfants…
21H – « Zéro de conduite »
Comédie satirique de Jean Vigo – 1933
Dans un pensionnat de province, entre chahuts, punitions, études et récréations, trois gamins fomentent une rébellion… Un joyeux vent de révolte souffle sur ce film largement autobiographique de Jean Vigo. C’est sans aucun doute ce qui valut à « Zéro de conduite » d’être interdit par la censure jusqu’en 1945.
23H – « Les quatre cents coups »
Film de François Truffaut – 1959
Au moment où il se fait punir par son instituteur, il écrira sur le mur l’épitaphe suivant : « Ici souffrit le pauvre Antoine Doisnel ; Puni injustement par Petite-Feuille ; Pour une pin-up tombée du ciel ; Entre nous, ce sera dent pour dent ; Oeil pour oeil »

MERCREDI 17 FÉVRIER
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18H – « La joie de la révolution »
De Ken Knabb – 1997
http://infokiosques.net/article.php3?id_article=426
Héritier des situationnistes français des années 60-70, Ken Knabb nous propose, 30 ans plus tard, des moyens pour aboutir à la mise en place d’une « société libérée ». En des termes plus qu’abordables, il conseille, analyse, remet en question, tant les théories que la pratique d’une révolution. Ceci sera sans doute pour nous l’occasion de discuter nos différents modes d’action, comme nos pistes de réflexion.
21H – « Debout ! »
Documentaire de Carole Roussopoulos – 1999
Document présentant un volet de l’histoire du mouvement féministe en France et en Suisse des années 70 à 80 à travers les témoignages d’une vingtaine de femmes suisses et françaises ayant participé à la naissance de ce mouvement. Elles en retracent l’histoire, les luttes, les acquis et les soubresauts.

Tous les mercredis à partir de 15h, l’espace autogéré ouvre sa bibliothèque, son infokiosque, sa zone de gratuité… et vous convie, à 18h, à des lectures, présentations et débats autour des ouvrages ci-mentionnés.

Ensuite, c’est apéro et auberge espagnole (chacun-e amène de quoi boire et manger – sans viande, Svp), puis à partir de 21h, c’est ciné!
… sans oublier, chaque premier mercredi vers 19h, la « réu activités » de l’espace autogéré, moment de choix pour qui souhaite s’impliquer dans les projets existants ou amener de nouvelles idées!

* « solidarité avec les tou-te-s les manifestant-e-s emprisonné-e-s lors du sommet de Copenhague »

Espace autogéré des Tanneries
13-15-17, bd de Chicago, 21000 Dijon