Dijon: programme bibliothèque/cinéma/etc. de l’espace autogéré des Tanneries (avril-mai 2010)

Version mise en page disponible sur:
http://squat.net/tanneries/documents/tanneries-bibli-avrmai2010-recto.pdf
http://squat.net/tanneries/documents/tanneries-bibli-avrmai2010-verso.pdf

Les rendez-vous hebdomadaires aux Tanneries continuent avec d’autant plus de délectation que c’est le printemps. On va pouvoir griller des poivrons sur le perron, entre une discussion passionnée sur un bouquin et une projection à brûle-pourpoint.

Ces mercredis visent toujours à participer à la constitution d’une culture collective de luttes, avec des apports théoriques, des moments de débats, des confrontations d’expériences, des romances pour rêver ou explorer des mondes encore inconnus.

A ne pas louper pour achopper avec l’actualité, la projection de « Coup pour coup » [le 14 avril], une ode au sabotage et à la séquestration ouvrière tournée en 1972, baril de poudre visuel qui se passait d’usine en usine. Le genre d’oeuvre cinématographique qui manque aujourd’hui, à l’heure où le nombre de grèves et d' »actes illégaux » ouvriers croit, face à un patronat implacable, à Dijon et ailleurs…

Saluons ici la détermination des ouvriers de Lennox, non loin des Tanneries, qui ont tenu 3 semaines de grève, bloqué la boîte et ne lâcheront pas l’affaire, mais aussi les actions menées par ceux de TPC à Saint-Appo, de la Seigneurie à Genlis, et bien d’autres qui refusent de se plier à la propagande sur la crise et aux discours de résignation !

Pour rester dans la vie du quartier, vous savez sans doute que des terres en friche ont été occupées et immédiatement retournées lors de la manif du 28 mars, rue Philippe Guignard, à proximité du rond point des Lentillères. Un potager collectif ouvert y est installé. Un cadre idéal pour venir cultiver, apprendre, se faire des complices, produire un peu de sa bouffe et relayer des luttes paysannes depuis la ville !

L’avenir du potager devrait aussi passer par la défense de la « Villa » (rue Philippe Guignard toujours), grande maison et grand terrain, rachetée par la municipalité 500 000 euros. La mairie en a fait casser le toit dès le départ des anciens proprios pour éviter qu’elle ne soit occupée, malgré l’absence de projet avant plusieurs années. Mais c’était sans compter sur la détermination laborieuse des « villageois·es », qui l’ont fait revivre et qui l’ont restaurée, et mettent une partie de la maison à disposition, pour le rangement des outils, des serres et les réunions du potager.

Sur ce, on vous dit à bientôt !

« Hey ho, let’s go ! »


MERCREDI 28 AVRIL
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18H – « PROVO, Amsterdam, 1965-1967 »
Yves Frémion, Éd. Nautilus, 2009.
« En juillet 1965, lors des manifestations contre le mariage controversé de la future reine des Pays-Bas, une poignée d’agitateurs se fait remarquer par son radicalisme et son imagination. Ce petit groupe devient un vaste mouvement (vite baptisé Provo par ses adversaires) informel, joyeux et non-violent. Héritier de la riche tradition anarchiste néerlandaise, il est surtout le foyer d’une réflexion dans des domaines alors encore très négligés, tels l’écologie, l’éducation anti-autoritaire, la critique du consumérisme, la liberté sexuelle, la rénovation urbaine, le féminisme, la démocratie participative, entre autres. Bien que s’étant autodissous dès juin 1967, Provo a profondément marqué la pensée contestataire actuelle, même si beaucoup ignorent ce qu’ils lui doivent… »

21H – « El Forat, el agujero »
Documentaire de Chema Falconetti, Barcelone, 2004.
Ce film retrace la lutte du Forat de la Vergonya, « trou de la honte », morceau du centre de Barcelone, qui, de ruines laissées par les spéculateurs occupés à démanteler le quartier, est devenu au cours d’une lutte exemplaire menée par les habitant·e·s et squatteurs, un jardin collectif autogéré. Ici, parole est donnée aux acteurs et actrices de cette histoire, qui ont choisi de résister au processus immobilier condamnant les classes populaires à l’exil de leurs quartiers et à la destruction des liens sociaux. Actuel & inspirant !

MERCREDI 05 MAI
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17H – « Radios libres en lutte »
Séance d’écoute collective
« Infos et Jingles » : sur le passage à la Radio Numérique Terrestre.
« Les Radios libres sont là » : du 20 au 23 janvier, s’est déroulée une semaine autour des radios libres et de leur place dans les mouvements sociaux à l’Equitable Café à Marseille. FPP propose un montage de la deuxième soirée de débats autour des outils de coordination entre radios. Une conférence en forme de manifeste des radios libres.
« Eteins la censure, allume Blackout » : le 23 février dernier, la police italienne perquisitionne plusieurs lieux à Turin, dont la radio libre Radio Blackout. Matériel informatique saisi, diffusion interrompue, 6 personnes sont arrêtées. En cause, les actions récentes en soutien aux sans-papiers et contre les centres de rétention. Une membre de Radio Blackout nous présente cette radio militante, puis revient sur le contexte général à Turin et en Italie.

19H – Réunion mensuelle d’activités

MERCREDI 12 MAI
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18H – « La femme comme champ de bataille »
Pièce radiophonique de Matéi Visniec, interprétée par deux comédiennes de la « Compagnie 3 Culottes et un carton ».
Le viol des femmes (mais aussi des enfants et parfois d’hommes) est une arme de guerre très souvent utilisée dans les conflits, mais peu dénoncée. Pourquoi en temps dit « de paix », les viols restent-ils massifs ? Le viol ne correspond pas à l’assouvissement d’une pulsion sexuelle mais est un des instruments de la domination patriarcale. Le viol peut aussi asseoir la domination raciste, lorsque sont spécifiquement violées les femmes d’un groupe racisé dominé. Il sera question de cette guerre quotidienne, non reconnue car non déclarée, celle que les hommes mènent aux femmes, à travers les multiples violences psychologiques, physiques et sexuelles.
La pièce de théâtre se passe en Bosnie après la guerre des Balkans du début des années 90. A travers les dialogues et réflexions de deux femmes qui se battent pour dépasser l’horreur, on parvient à décortiquer certaines mentalités patriarcales et racistes, ainsi que des éléments de la culture pro-viol (culpabilisation des survivantes d’agressions…).

21H – « La vie rêvée des anges »
Film français de Erick Zonka, 1998.
Entre film « social » coup de poing, mise en scène brutale et exploration utra-sensible à la Cassavettes, « La vie rêvée des anges » raconte l’histoire de deux filles, l’une nomade, l’autre ouvrière. Une rencontre va se nouer à travers le refus d’un petit chef esclavagiste et une invitation à « squatter ». Le duo nous embarquera dans des passions charnelles et paradoxales, des vies rêvées et des chutes, des usurpations et des solidarités audacieuses, loin du misérabilisme et des petites cases psychologisantes.

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Tous les mercredis à partir de 15h, l’espace autogéré ouvre sa bibliothèque, son infokiosque, sa zone de gratuité… et vous convie, à 18h, à des lectures, présentations et débats autour des ouvrages ci-mentionnés.

Ensuite, c’est apéro et auberge espagnole (chacun·e amène de quoi boire et manger – sans viande, svp), puis à partir de 21h, c’est ciné!

…sans oublier, chaque premier mercredi vers 19h, la « réu activités » de l’espace autogéré, moment de choix pour qui souhaite s’impliquer dans les projets existants ou amener de nouvelles idées!

Espace autogéré des Tanneries
13-15-17, bd de Chicago,
21000 Dijon