Santiago du Chili et Valparaiso: Perquisition de plusieurs squats et logements privés, arrestation d’une quinzaine de personnes

Info publiée le 16 août 2010 sur Cemab.be. Photos et vidéos sur le Jura libertaire.

La police chilienne a commis une brutale intervention dans le plus pur style «pinochetiste»: coups de pied dans les portes, tirs d’intimidation, et un important contingent déployé pour arrêter des personnes qui n’opposaient aucune résistance. Tout cela soutenu par les juges chiliens, qui agissent comme une véritable Gestapo au service du ministère public.

SANTIAGO, CHILI- Le matin du samedi 14 août vers 7h00, un raid policier a été lancé dans plusieurs squats et logements privés à Santiago et dans d’autres parties du pays : portes fracassées, meubles et biens matériels détruits, habitants menacés par des armes de gros calibre et séquestrés sans savoir le pourquoi de cette violence.

La presse bourgeoise signale qu’environ 14 personnes ont été arrêtées dans cette opération et soutient le raid car, selon elle, tous les camarades ont été arrêtés dans des maisons occupées.

Vivre dans un squat n’est pas un crime, encore moins pour justifier une telle violence. Beaucoup de personnes ont été enlevées de leur foyer et sont toujours portées disparues, on ne sait pas où ils se trouvent! (Cela a duré environ 10 heures, ensuite ils les ont montré dans les news comme des criminels.)

L’un des raids a été commis par l’équipe dite « tactique » de la PDI (police civile) qui a investi le centre social occupé Sacco et Vanzetti en tirant des coups de feu. Les voisins, alertés par les jeunes qui ont appelé à l’aide depuis la terrasse et les fenêtres, témoignent que les policiers ont couvert leur visage d’une cagoule, ont immobilisé les jeunes dans le bâtiment et les ont traînés pour être évacués à bord de deux véhicules de police vers une direction inconnue. La police a ensuite menacé les voisins qui protestaient contre la violence exagérée de l’opération, avec le soutien de deux hélicoptères de Gope (Groupe des Forces Spéciales) et des civils non identifiés (comme pendant la dictature de Pinochet).

Evidemment, la presse bourgeoise arrivée sur les lieux quelques instants après la fusillade, a laissé le temps à la police et à la «justice» de modifier et manipuler la scène. Le montage pouvait alors commencer.

Pendant ce temps, la même opération se déroulait dans la région de Valparaiso, 154 Calle Concepción : deux personnes de plus ont été enlevées.

Parmi les personnes arrêtées, Rodolfo Retamales, artisan de la communication alternative, connu pour son travail révélateur, et d’autres camarades qui effectuent également un travail de communication à travers les radios communautaires.

Nous dénonçons le vol de matériel de montage, la confiscation des caméras, cassettes vidéo avec des images de la répression à la manifestation d’hier dans le centre de Santiago à la mémoire de l’assassinat de Jaime Mendoza Collio, et en solidarité avec les prisonniers politiques Mapuche.

La presse bourgeoise allègue les faits et soutient la version officielle !

Les 14 séquestrés, officiellement, ont été transférés pour la plupart au 33e commissariat de Nuñoa avant d’être conduits devant la 11e Juzgado de Garantía de Santiago. L’opération a été en charge du procureur Alejandro Peña, alias « Jalandro » (un surnom qu’il a reçu en son temps d’étudiant à cause de son addiction à la cocaïne), celui-ci a noté que «les détenus seraient accusés de conspiration terroriste, de préparation de matière explosive» et, certifie que les études « scientifiques » pratiquées sur chacun des détenus ont donné des résultats positifs et qu’elles prouvent sa « thèse ».

Il a été chargé du dossier après avoir « prouvé » , il y a 2 mois, son « efficacité » dans la lutte contre le trafic de drogue (disons qu’il a juste éliminé une certaine concurrence).

Il a récemment remis une liste des camarades anarchistes séquestrés entre qui se rencontraient: Retamales Rodolfo Leiva, Andrea Urzua Cid, Pablo Morales Fuhriman, Monica Caballero Sepúlveda, Francisco Domínguez solaire, Iván González Goldenberg, Cortés Monroy Canderalia Infante, Cristian Cancino Carrasco, Diego Vinicio Morales Munoz Aguilera.

Dès lors, nous dénonçons ce montage de dénigrement, qui ne sert qu’à essayer de détourner l’esprit, d’élever l’idiotie, d’occulter les grèves de la faim qui ont lieu dans le pays (peuple, travailleurs, Mapuche) et masquer l’inefficacité du sauvetage des mineurs pris au piège dans la mine, où la méthode choisie pour les sauver ne fut pas la plus rapide et efficace… mais la moins chère.

solidarixs / mediActivista