Paris: Expulsion du squat de la place des Vosges, le 23 octobre 2010

Quelques articles de la presse mainstream ont été publiés au sujet de l’expulsion, le matin du 23 octobre 2010, du squat de la place des Vosges.

Extraits:

Paris : la police expulse les squatteurs de la place des Vosges
23 oct. 2010 | Leparisien.fr avec l’AFP

La police a utilisé des grenades lacrymogènes samedi matin à Paris contre les ex-squatteurs de la place des Vosges et leurs partisans, qui tentaient de forcer l’entrée de l’hôtel particulier dont ils ont été expulsés à l’aube, a constaté une journaliste de l’AFP.

Après l’expulsion, réalisée vers 7h30, «sans incident» selon la préfecture de police, une cinquantaine de personnes, ex-squatteurs, syndicalistes et militants associatifs, ont manifesté autour de l’hôtel particulier pour montrer leur désaccord.

Ils ont notamment coupé la circulation dans la rue Saint-Antoine (IVe arrondissement) voisine, avant de revenir devant une entrée du bâtiment, rue de Birague.

Là, ils ont tenté de forcer l’entrée de l’hôtel particulier, gardé par la police, en repoussant les agents. Bousculés, ces derniers ont fait usage de grenades lacrymogènes pour se dégager. Cinq fourgons de CRS en tenue d’intervention sont ensuite arrivés en renfort, alors que les manifestants se couchaient au milieu de la rue vers 11H30, selon la même source.

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L’application de la décision de justice n’a pas traîné.
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La cour d’appel de Paris avait ordonné vendredi l’expulsion sans délai des squatteurs membres du collectif Jeudi Noir qui occupent depuis un an un somptueux hôtel particulier de la place des Vosges à Paris (IVe arrondissement), expulsion assortie du versement d’indemnités d’environ 80 000 euros.

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Une trentaine de squatteurs avaient envahi en octobre 2009 cet hôtel particulier d’environ 1 500 mètres carrés inoccupé depuis 1966, un vrai «scandale alors que la capitale manque cruellement de logements», dénonce Jeudi Noir. Mais la propriétaire des murs, Béatrice Cottin, 88 ans, ne l’a pas entendu ainsi. Elle a attaqué les squatteurs en justice pour obtenir leur expulsion.

Expulsion de « squatteurs » place des Vosges à Paris
23 oct. 2010 | Reuters

La police est intervenue samedi matin pour expulser une trentaine de personnes qui occupaient depuis un an un hôtel particulier vide selon eux depuis plus de 40 ans, situé sur la prestigieuse place des Vosges, à Paris.

Les forces de l’ordre ont exécuté une décision de justice rendue la veille par un tribunal parisien.

Selon la préfecture de police de Paris, l’opération s’est déroulée dans le calme et s’est terminée vers 08h30. « Il n’y a eu aucune interpellation », a dit une porte-parole.

Le collectif Jeudi noir a déploré pour sa part une action « brutale ».

« Toutes les affaires ont été mises dans des camions que l’on a amenés et les jeunes habitants, étudiants ou travailleurs précaires, n’ont aucune solution pour ce soir », a dit à Reuters un membre de Jeudi noir, Manuel Domergue.

Un rassemblement de soutien s’est constitué aux abords du lieu, devenu ces derniers mois un symbole de la crise du logement à Paris.

« On aurait pu imaginer une certaine clémence de la part préfecture sachant que la trêve hivernale commence dans dix jours », a regretté Manuel Domergue. « Le signal qui est donné, c’est donner le droit de ne rien faire de sa propriété et de mettre des jeunes à la rue ».

« C’est un symbole d’une brutalité absolue envoyé en pleine période de conflits sociaux très graves, un bras d’honneur envoyé aux jeunes pour qui le logement est une priorité et une angoisse fondamentale », a-t-il ajouté.

Invoquant le respect du droit à la propriété, la tutrice de la propriétaire âgée de 87 ans avait demandé au tribunal d’instance du Ve arrondissement l’expulsion des militants et plus de 140.000 euros d’indemnités (69.663 euros par mois).

Les juges ont finalement ordonné aux « squatteurs » de payer 3.500 euros par mois d’indemnités, soit environ 10.000 euros au total pour la période durant laquelle ils ont occupé l’immeuble du XVIIe siècle.

Me Pascal Winter, avocat du collectif Jeudi noir, a dit à Reuters que ses clients feraient appel. Il a invoqué la loi sur le « droit au logement opposable » votée en mars 2007, qui donne aux sans-logis le droit de contester en justice l’impossibilité d’accéder à un foyer.

Parti socialiste, associations de défense des mal-logés, municipalité de Paris et Conseil régional d’Ile-de-France ont exprimé leur soutien à Jeudi noir.

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