Minitubes est un squat d’activités et d’habitation situé au 13, avenue du Grand Châtelet, quartier de l’Abbaye, dans les locaux de l’usine du même nom fermée il y a 13 ans. Le squat qui a fêté ses deux ans en octobre dernier a accueilli des centaines de personnes de toutes nationalités et organise régulièrement des activités telles que : zone de gratuité, atelier vélo DIY, bibliothèque, distribution de produits bio récupérés par le collectif AMAR, projections, ateliers d’écriture, concerts, réunions…
Partageux internationalistes, les minitubiens y tissent une réalité faite de mélanges subversifs dans un lieu où les emmerdés de base, les exclus volontaires ou contraints, les immigrants s’auto-organisent dans un espace ou toute forme de domination est combattue sans relâche.
Malheureusement, Minitubes est aussi une propriété privée appartenant à M. Remaux. Misère ! On imagine tout de suite le pauvre propriétaire abusé par les dangereux squatteurs, qui ne possédant que 5 sociétés (dont Pierre et Nature) se voit momentanément privé de son droit de jouissance…
Tout commence voici 13 ans, lorsque la société Foncière du Dauphiné (devinez le nom du proprio) achète l’usine polluée aux métaux lourds (chrome, cobalt, nickel). Le terrain pourrit 10 ans avant qu’un beau projet immobilier émerge : de belles tours avec plein de béton dedans. M. Remaux possède personnellement toutes les entreprises impliquées ; destruction, construction et vente. Les voisins s’y opposent, engagent une série de procès qui modifient le projet initial suite à leur victoire devant les tribunaux. Les travaux sont retardés et c’est dans ce contexte que les squatteurs arrivent. Aujourd’hui, ce sont 3 immeubles qui émergent, chassant peu à peu les voisins, justifiant le recours à la police contre les squatteurs dont l’expulsion est imminente. Ceux-ci ont déjà assisté aux expulsions successives de deux squats riverains au cours des années précédentes, et représentent de fait le dernier rempart du quartier face aux promoteurs.
La trêve hivernale, la justice s’en lave les mains : la toute puissante « nécessité économique » invoquée justifie « l’urgence » de mettre fin aux « troubles » occasionnés par l’occupation d’une maison et d’un hangar. Aucune solution de relogement n’a été proposée, alors même que les files d’attente pour les logements sociaux s’allongent et que les centres d’hébergement sont pleins.
En utilisant le référé, procédure expéditive, La Foncière du Dauphiné ne nous laisse aucun délai raisonnable pour préparer notre défense.
Nous ne nous laisserons pas expulser sans résister.
Nous appelons tous nos soutiens :
A venir le lundi 30/01 au procès qui se tiendra à 9h au tribunal d’Instance. A passer nous voir vite pour s’organiser.
Contre tous les bétonneurs d’existence :
1 expulsion, 10 ouvertures !