Toulouse: Le 16 allées des Demoiselles menacé d’expulsion !

Communiqué des habitants du 16 allées des Demoiselles:
LE 16 ALLÉES DES DEMOISELLES MENACÉ D’EXPULSION !

Le bâtiment vide depuis au moins 4 ans réquisitionné pour accueillir des familles à la rue (plus de 20 personnes) sera expulsable à partir du 21 février.

La juge du Tribunal de Grande Instance de Toulouse a fixé cette date comme ultimatum à notre évacuation des lieux.

À compter de ce jour, le propriétaire pourra alors avoir recours aux forces de l’ordre pour nous remettre à la rue.

Alors que le « plan Grand Froid » vient d’être décrété, à Toulouse (aux vues des intempéries) et que Mairie comme Préfecture se gaussent de leur action sociale, ils n’hésitent pas, hiver comme été à remettre à leur place précaires, étrangers, sans-abris… DEHORS !

Des squatteureuses, en association avec des travailleureuses sociaux et bon nombre de Toulousaines et de Toulousains révoltés par ces situations et fatigués des hypocrisies étatiques, ont décidé de passer outre la loi, et d’ouvrir eux/elles-mêmes des espaces pour apporter des solutions immédiates aux situations les plus délicates.

Partie du Centre social Autogéré « le CREA » (Collectif pour la Requisition, l’Entraide et l’Autogestion), la campagne Zéro Enfant À la Rue mène bon train.

Quatre bâtiments sont ainsi aujourd’hui squattés.

Ces actions solidaires ont pour l’instant permis à 21 familles de trouver un toit, de sortir de leur isolement, de s’organiser collectivement, d’être plus fortes !

Nous ne demandons aucune subvention de l’État. Nous voulons souligner l’incompétence des institutions à répondre aux besoins des peuples, incompétence que nous jugeons systémique.

Nos intérêts ne sont pas les leurs !

Si le droit et l’accès au logement semblent nos principales revendications, au sein des espaces que nous « libérons », nos réflexions avancent. Les questions de l’habitat sous ses diverses formes, sur la propriété et ses usages mais aussi bien d’autres : l’écologie, l’histoire et les politiques des migrations, l’enfermement quel qu’il soit… sont présentes au quotidien.

Si nous refusons la décision du tribunal c’est parce qu’elle aussi cherche à nous renvoyer dans une situation de faiblesse. La police fracturant notre porte aux aurores pour que personne ne voit, n’entende, ne réagisse. Mais ce que nous avons construit, cette force qui nous unit, nous voulons qu’elle arrive jusqu’à vous. Tendez l’oreille, vous entendrez nos cris !

CETTE EXPULSION N’AURA PAS LIEU DANS LE SILENCE. LES TRAVAUX ATTENDRONT !!

Pour nous soutenir : une lettre destinée au préfet est disponible sur internet. Signez-la et faites lui parvenir au plus vite.

N’hésitez-pas à passer nous voir ou à nous faire parvenir votre contact pour être prévenus en cas d’expulsion.

Permanences de la campagne « Zéro Enfant à la Rue » tous les jeudis a partir de 16h au CREA : 70 allées des Demoiselles suivies des jeudis de la solidarité : rencontres et discussions chaleureuses de 19 à 22h.

NOUS AVONS BESOIN DE TOUTES LES COMPÉTENCES !!

Les habitantEs du 16, 9 février 2012.