Communiqué de “La Patate Chaude” le 7 juin 2012:
1. A la mi-mai, une maison occupée à Grenoble depuis 4 jours par des militant-e-s revendiquant la lutte contre les projets immobiliers qui défigurent et gentrifient la ville est expulsée de manière illégale par la police nationale arrivée en nombre. Les occupant-e-s sont arrêté-e-s puis relâché-e-s le lendemain.
2. Il y a 2 semaines, grosse descente de police sur le camp de Roms de la Tronche. Bilan : 140 contrôles d’identité, une trentaine d’OQT (Obligation de quitter le territoire), 2 reconduites à la frontière. Après des mois – voire des années pour certains – d’abandon total, de refus des prestations les plus basiques, par la mairie, la Métro et le Conseil général, voici la seule réponse des pouvoirs publics : la violence.
3. La semaine dernière, c’est le Conseil général qui met à la rue 14 personnes, dont la moitié sont des enfants scolarisés. Ces Roms roumains avaient trouvé refuge depuis 18 mois dans une maison que le CG avait achetée à St-Martin-le-Vinoux pour la détruire et faire passer la rocade nord, projet aujourd’hui abandonné. Des demandes de logement par la voie DALO leur sont illégalement refusées depuis un mois (Cour de cassation, TA de Lyon). Retour à la rue pour ces familles!
4. le squat “Minitubes”, qui animait le quartier Abbaye et a souvent accueilli des migrants à la rue, est expulsable depuis hier (6 juin). Ce matin, un bulldozer est venu démolir le hangar alors que le habitants étaient encore dans le bâtiment à côté, le propriétaire les menaçant de les faire mettre dehors par la force le 8 juin au matin.
[Le squat Minitubes a été entièrement rasé vendredi en milieu d’après-midi par les ouvriers du chantier à côté. La police n’est pas intervenue.]
5. Ce matin aussi (7 juin), le camp de Roms sommairement installé derrière la zone Neyrpic à St-Martin-d’Hères a été délogé par la police et leurs caravanes détruites. Depuis, ces familles errent à l’entrée du campus.
6. Ce matin encore, les habitants d’une maison squattée sur St-Martin-d’Hères ont été délogés par la police et la maison immédiatement éventrée. Les 7 ou 8 familles qui l’occupaient se trouvent ce soir à la rue avec plusieurs enfants dont 2 bébés de moins d’un an et des femmes enceintes.
D’autres sont menacés dans les jours ou les semaines à venir, notamment les Roms d’ex-Yougoslavie qui ont trouvé refuge dans le squat dit “le Pigeonnier”, expulsable le 25 juin, et les demandeurs d’asile soudanais qui occupent un immeuble à Fontaine et seront expulsables le 4 juillet. Plusieurs autres squats de l’agglomération ont récemment fait l’objet de procédures judiciaires extrêmement rapides et seront sans doute expulsés d’ici la fin de l’été.
Depuis quelques semaines, nous assistons à une offensive répressive conjuguée de la préfecture et de certaines autorités locales contre les Roms, les migrants, les précaires et en général les lieux de vie alternatifs.
Et, selon un message/commentaire de Babe Ruth, publié sur Indymedia-Grenoble:
La semaine dernière, en pleine après-midi, alors que les habitantes se sont absentées, des personnes ont pénétré dans la Zbine (maison squattée depuis l’automne dernier, 27 rue de stalingrad), pour la saccager. A leur retour les portes et fenêtres avaient valsé, totalement dégondées et cassées, des meubles se sont fait défenestrer, rien n’a été volé. Le squat est en procédure au tribunal, nous attendions le rendu pour le 28 août, et pensions être en sécurité. Mais il semblerait que la légalité ne soit pas un frein aux ambitions urbanistiques. En effet, si rien ne permet de le prouver, nous avons “l’intime conviction” (comme diraient ces canailles de juges) que c’est bien “Entreprendre pour humaniser la dépendance” ou “Habitat et humanisme”, les propriétaires et maîtres d’ouvrage sur le projet qui ont engagé une équipe au black, pour faire un raid et dévitaliser la maison, la rendant inoccupable sans de gros travaux et investissements. Quand des promoteurs cachent derrière “l’humanisme” et “l’habitat social” leur intérêt capitaliste et leurs pratiques barbares, il n’ont qu’à bien se méfier du retour de batte populaire.