Détruire l’État plutôt que les maisons.
Imagine-toi qu’il y ait un festival où :
– il n’y ait pas d’artiste, backstage ou zone VIP
– tu ne viennes pas seulement pour consommer un événement mais où tu participes à la décision d’un espace autogéré
– il n’y ait pas de place pour le racisme, l’homophobie ou le sexisme
– tu peux participer sans devoir économiser plusieurs mois pour le prix d’entrée
– il n’y ait pas de contrôle d’entrée ou de personnel de sécurité
Nous avons l’envie de créer un tel festival. Pour cela nous allons occuper ensemble le 27 juillet 2012 un espace laissé à l’abandon par le système et lui redonner vie. Ces jours doivent nous permettre de briser avec le quotidien capitaliste, porté par la hiérarchie, l’oppression et l’exploitation. Nous voulons vivre selon nos rêves en dehors des logiques de dominations et du profit. Ce festival se veut plus qu’un remplissage du temps libre par de la consommation. En ces jours nous voulons ouvrir un espace ou nous pouvons construire selon nos envies, le monde que nous voulons voir, ou nous pouvons apprendre et expérimenter ce que ça veut dire devenir actif et s’organiser sans État pour créer le festival et la vie dont nous avons envie.
Dans le mouvement squat comme dans beaucoup de mouvements de lutte, existe une certaine solidarité: On bouge aider d’autres gens à ouvrir une maison, à la tenir, à résister à une évacuation, on manifeste en solidarité avec une maison en danger, on se cotise pour faire face à la répression… En suisse en peut constater une forte différence politique face aux squats suivant les villes et les cantons. Dans certaines villes règnent une décision de tolérance zéro à été décidé par les autorités en charge qui n’hésitent pas pour ce faire de bafouer leur propres lois. Ailleurs on profite de la « situation clémente » pour construire un mouvement le plus solide et fort possible en vue de changement de vent. A d’autres endroit encore le rapport de force amène 10’000 personnes dans la rue pour protester contre les attaques de la part des autorités sur le centre culturel autonome.
Chaque ville à un contexte, un rapport de force et une situation différente mais ce qu’on peut dire c’est que partout existe la lutte pour des espaces autonomes et autogérés en dehors du système capitaliste autoritaire. On s’entraide donc, on se soutient. Néanmoins ces luttes restent la plupart du temps confinées dans ces villes et espaces distincts et on peine créer un rapport de force qui s’étende entre les villes et les régions et qui touche le mouvement squat dans son ensemble.
Depuis quelques mois plusieurs personnes de plusieurs régions différentes ont mis sur pied une expérience test qui irait dans ce sens. De Lausanne à Zürich en passant par le Tessin, Berne, Thun, etc., plusieurs personnes se sont mis ensemble avec l’envie commune de lancer un projet, une dynamique , une lutte commune inter-ville, inter-région, intersquat. L’idée étant d’occuper ensemble en tant que mouvement intersquat, d’ouvrir un espace autonome qui ne serait pas porté par une « scène locale » mais par plusieurs scènes locales se retrouvant en un même endroit, dans un même espace, de créer un endroit de convergence entre les luttes, un endroit ou lutter ensemble et à travers cette lutte commune resserrer nos liens. S’unir pour être plus fortEs.
Un endroit, symboliquement fort, dans un espace adapté à été choisi.
Un programme à été plus ou moins informellement mis sur pied. Des choses ont été planifiées, d’autres laissées à la spontanéité des gens et du moment. Des idées ont été rassemblées, certaines ont du être abandonnées faute de temps, de gens et d’énergie, d’autres ont pu être concrétisées. Petit à petit le « challenge » s’est concrétisé et à présent le défi est prêt à être relevé.
A présent nous lançons notre appel à venir occuper avec nous. A se rassembler et à faire ensemble ce que nous faisons tous et toutes dans nos lieux respectifs. Squatter, nous réapproprier l’espace pour y créer un lieu hors de logiques de profit et de domination, pour créer et vivre l’anarchie.
Pour ce faire nous invitons toutes les personnes intéressées à participer, à se joindre. Le jour de l’ouverture sera le 27 juillet en fin de journée. Par mesure de sécurité le lieu restera secret. Par contre plusieurs lieux de rendez-vous dans plusieurs villes seront rendus publics sous peu. Rendez-vous à un de ces endroits pour aller ensuite en groupe dans la ville où l’événement est prévu.
Nous n’avons pas désiré organiser un projet où inviter les gens à venir consommer l’événement. Pour réaliser cette semaine de « festival intersquat » nous comptons sur vous et sur l’autogestion.
Organisez-vous en groupe affinitaire en vue d’occuper un bâtiment et de le tenir, d’y vivre, d’y organiser des activités. Nous avons organisé un petit programme avec notamment divers groupes de musiques et autres activités. Il y a encore beaucoup de place pour diverses activités culturelles, ateliers ou workshop. Si vous avez des activités à amener envoyez-nous un mail ou organisez les spontanément sur place.
Quelques points techniques:
Le bâtiment est vaste et permet d’accueillir bon nombre de gens en son sein. Il y aussi la possibilité de monter des tentes à côté du bâtiment et également d’y poser des roulottes, caravanes ou autres véhicules.
Le lieu restera secret jusqu’à son ouverture et sera donc indiqué dès le 27 au soir sur Indymedia, Le Réveil et Squat.net. Pour aider à l’ouverture, rendez-vous le vendredi soir dans un des différents lieux de rendez-vous qui seront publiés sous peu ou envoyez-nous un mail. L’ouverture du lieu sera un des moments « chauds » et plus on sera nombreux_euses plus on aura de chance de parvenir à ouvrir un espace autonome.
Pour venir, organisez-vous en groupes affinitaires. Prenez le matériel standard pour occuper un bâtiment, s’y barricader et le tenir. Outils, nourriture, banderoles, planches, sono, génératrice, projecteurs, brochures pour table de presse, etc. Tout ce qui nous permettra de s’installer dans le bâtiment est utile.
Nous avons prévu une semaine d’activités, du 27.07 au 05.08 mais l’espace sera bien sûr tenu le plus longtemps possible.
Pour les gens de « l’étranger » il y moyen de venir les jours avant déjà en Suisse dans différents endroits. Pour cela envoyez-nous un e-mail.
Pour plus d’infos :intersquat_festival [at] riseup [point] net
Ce lieu deviendra ce que nous en ferons !