Lyon : Chez Rita Expulsion immédiate ? Ou pas !

Chez Rita, 1bis rue du repos, est un lieu réquisitionné depuis septembre 2012. Il comprend deux immeubles d’habitations ainsi que deux locaux ouvert à toutes et tous. La Canaillerie est un lieu d’échange participatif : à savoir friperie et bibliothèque gratuites, spectacles, événements, ateliers, expositions et projections gratuites ou à participation libre.

En juin 2013, nous sommes plus de 70 à vivre chez Rita. C’est fin sep­tem­bre que le premier immeu­ble de la rue de la Madeleine dans le 7e lyon­nais a été réqui­si­tionné par un collec­tif de per­son­nes sans loge­ment. Très vite, l’occu­pa­tion d’un second immeu­ble accolé au pre­mier s’avère néces­saire, le nombre d’habi­tan­tEs et de gens en demande aug­men­tant très vite. Nous sommes des famil­les, des tra­vailleu­ses et tra­vailleurs pré­cai­res, étudiantEs et sans emploi, à coha­bi­ter dans l’entraide et la soli­da­rité. Ainsi nous met­tons en commun les biens maté­riels néces­sai­res à notre confort et notre hygiène, nos frigos et nos espa­ces col­lec­tifs où nous met­tons en place des ate­liers (cou­ture, pein­ture, ate­lier vélo, studio…) pour nous, habi­tan­tEs, et pour bien d’autres visi­teurs. Ainsi cet espace est devenu un espace de soli­da­rité béné­fi­ciant à nous-mêmes, habi­tan­tEs, et à de nom­breux voi­si­nEs de quar­tier.

Dans un souci d’ouver­ture sur le quar­tier, nous fai­sons des per­ma­nen­ces chaque semaine, nous ouvrons une fri­pe­rie, une biblio­thè­que et un info­kios­que. Des per­son­nes amè­nent des habits, d’autres vien­nent en cher­cher, pren­dre un café et dis­cu­ter, tout cela se dérou­lant dans la gra­tuité ou avec une par­ti­ci­pa­tion libre, afin de ne pas être en défi­cit. Nous orga­ni­sons également des dis­cus­sions, pro­jec­tions, pour les enfants comme pour les plus gran­dEs. Sur tout un étage, nous orga­ni­sons des soi­rées et dis­cus­sions fémi­nis­tes et queer. Ces acti­vi­tés per­met­tent d’accé­der gra­tui­te­ment à des liens sociaux et cultu­rels dans le quar­tier de la Guillotière.

Mais voilà que les pro­prié­tai­res ne nous veu­lent plus en ces lieux inu­ti­li­sés et nous inten­tent un procès. Le ven­dredi 21 juin, nous sommes convo­qués au tri­bu­nal en vue de notre expul­sion après avoir obtenu seu­le­ment une semaine de report. Le CCAS sonne l’urgence de l’expul­sion immé­diate, alors qu’ils nous avaient promis de nous lais­ser les lieux au moins jusqu’en sep­tem­bre, sachant que les tra­vaux ne com­men­ce­ront pas avant prin­temps 2014. Autant de temps pen­dant lequel nous pou­vons conti­nuer à mettre en place de nom­breu­ses acti­vi­tés, au béné­fice de toutes et tous. C’est d’ailleurs dans cet inté­rêt que nous avons entre­pris des démar­ches de négo­cia­tion avec le CCAS. Ceux-ci, pour­tant, n’hési­tent pas à deman­der notre expul­sion malgré nos démar­ches d’action sociale, et l’héber­ge­ment (gra­tuit) au béné­fice des per­son­nes pré­cai­res qui en ont besoin.

Indépendant des pou­voirs publics, nous nous orga­ni­sons de manière col­lec­tive et sans compte à rendre quant à notre statut social.

Depuis 2008, le CCAS a pour projet de céder l’uti­li­sa­tion des locaux par le biais d’un bail emphy­téo­ti­que de 50 ans et pour seu­le­ment 1 euro à Habitat et Humanisme. Et c’est déjà depuis 2011 que les bâti­ments sont vides. Notre pré­sence est donc plus que cohé­rente en ces lieux. Habitat et Humanisme montre bien son hypo­cri­sie dans sa démar­che.

S’occu­per de la pré­ca­rité, oui, mais à condi­tion de la contrô­ler et de ren­trer dans ses frais. A terme, ce n’est pas moins de 2 800 000 euros de béné­fice que Habitat et Humanisme va se mettre dans les poches. Pourtant, l’asso­cia­tion n’hésite pas à lais­ser 3 ans les bâti­ments vides. Et c’est seu­le­ment 1/3 des habi­ta­tions qui seront acces­si­ble à des per­son­nes en situa­tion de pré­ca­rité, les autres par­ties res­tant ali­gnées sur les tarifs moyens du marché immo­bi­lier de Lyon.

Ce n’est pas une situa­tion rare : par­tout dans Lyon, des squats ont été expul­sés avec la même urgence par Habitat et Humanisme, et sont encore lais­sés aban­don­nés aujourd’hui : Le Riff Raff, la Mafalda…

Le 14 juin, l’expul­sion du 52 rue Montesquieu a encore montré l’uti­lité de notre lieu : face à la non-réponse des ins­ti­tu­tions socia­les, nous héber­geons pas moins d’une tren­taine de per­son­nes, n’ayant d’autre issue que de dormir dans la rue.

Ils veu­lent l’expul­sion immé­diate de chez Rita, à nous de leur prou­ver que ça ne sera pas si facile !

Appel à la mobi­li­sa­tion le 21 juin à 8h30 au TGI, pour par­ta­ger un moment festif et reven­di­ca­tif.

Signez nos péti­tions, gardez votre pognon ! Venez nous ren­contrer en jour­née chez Rita, 40 rue de la Madeleine.

Squat sou­tenu par le FLH (Front de Libération de l’Hortograff)