Lyon: Rendu du procès de Chez Rita… expulsion immédiate

En date du 5 juillet, malgré l’épaisseur du dossier et les situations des nombreuses-x habitant-e-s, le juge du tribunal des référés, concernant le squat Chez Rita, a prononcé l’expulsion immédiate.

Depuis septembre derniers 2 immeubles mitoyens appartenant au CCAS (centre communal d’action sociale) de la ville de Lyon ont été occupés au 1 bis du Repos, Lyon 7e, par une vingtaine de personnes. Rapidement rejointes par des familles ,ami-es en difficulté de logement, personnes à la rue sans solution d’hébergement ; Chez Rita compte aujourd’hui plus de 7O habitant-e-s (le chiffre atteint même la centaine en comptant les familles accueillies en urgence suite à l’incendie de l’usine rue Audibert Lavirotte et à l’expulsion du 52 rue Montesquieu).

Au-delà du squat d’habitation, Chez Rita compte aussi un free-shop-friperie, une bibliothèque-infokiosque, une salle de projection, une atelier-concert, ainsi qu’un espace trans-pédés-gouines qui propose des soirées de soutiens, des concerts, des ateliers, etc. Gratuit et/ou à prix libre.

Des rencontres avec le CCAS avaient été faites dans un but d’éviter une procédure et d’arriver à un accord quant à l’occupation des lieux. Le CCAS a refusé tout bail précaire et accord amiable en prétextant un projet de logements dits sociaux avec Habitat et Humanisme.
Les travaux quant a la réhabilitation de l’immeuble ne devraient pas commencer avant le printemps 2014 selon leurs dires. De plus, aucune demande de permis de construire n’a été déposée à ce jour. Selon le CCAS et Habitat et Humafric, nous sommes un obstacle à la réalisation d’un projet social, car tant que nous occupons l’immeuble, Habitat et Humanisme refuse de signer le bail emphytéotique (de 50 ans pour 1 euro symbolique) proposé par le CCAS.

Quelles sont les intentions réelles d’Habitat et Humanisme? Spéculation immobilière? Alibi du Grand Lyon pour virer des squatteur-euses? Ou aide au relogement de personnes en situation de précarité?

Rappelons quelques expulsions motivées par l’intervention d’Habitat et Humanisme. L’année dernière, deux squats de Vaise ont étés expulsés dans des temps records car l’association y avait soi-disant des projets urgents de logement social. Dans le cas du squat rue Marietton, les occupant-e-s se sont entendu dire lors du procès qu’illes empêchaient des familles de passer les fêtes de fin d’année au chaud, Habitat et Humanisme avait à l’appui une liste de noms de personnes devant y être relogées.
Aujourd’hui le squat rue Marietton est vide. Depuis un an, rien n’a été engagé, hormis les circuits d’eau et d’électricité massacrés pour éviter une nouvelle occupation. Un secrétaire d’H&H nous avait par ailleurs avoué au téléphone que l’adresse rue Marietton ne figurait même pas dans les projets avenirs et que lui même ne connaissait pas cette adresse.
Un autre squat de Vaise abritant 70 personnes dont de nombreux enfants s’est également fait expulser au nom de l’urgence sociale en septembre dernier: aujourd’hui toujours RIEN si ce n’est des portes Sitex censées empêcher tout réinvestissement des lieux, “portes qui généralement sont louées mensuellement avec de l’argent public” (le site internet de Sitex est d’ailleurs très drôle à consulter, on vous le conseille).

Ce ne sont que quelques exemples piochés parmi les plus récents. Dans l’historique des squats lyonnais, les interventions d’Habitat et Humanisme en faveur de l’expulsion des occupant-e-s reviennent souvent.

Pour la p’tite info: Habitat et Humanisme a été fondé en 1985 par un agent immobilier qui s’est par la suite rangé dans les ordres: le prêtre Bernard Devert est maintenant membre du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées et a été promu membre de la Légion d’Honneur par Sarko en janvier 2009. Miam miam…

Pour en revenir à Chez Rita ; les personnes en difficulté de logement ne doivent pas rentrer dans les critères de M. Devert ni de M. le juge: enfants en bas âge, familles avec des nourrissons, femmes enceintes, parent-e-s isolé-e-s, chômeur-euse-s, étudiant-e-s, RSAstes, galerien-ne-s, militant-e-s de tout âge sont désormais exposé-e-s à une expulsion imminente sans aucun délais pour se retourner.

NOUS N’EN RESTERONS PAS LA: NOUS RESISTERONS

Nous proposons une bouffe discussion le vendredi 12 Juillet à partir de 18h. Venez avec vos propositions d’événements: soirées, ateliers, projections, etc.
Pour faire vivre ce lieu jusqu’à l’expulsion.
Ou venez nous rencontrer lors des permanences du free-shop (Canaillerie) les dimanches de 12h à 17h et mercredis de 14h à 18h.