Bayonne: appel au débat et à la mobilisation

Bayonne_Plantoun

Un toit, un droit !
Pour un logement digne et accessible

Le verdict d’expulsion de la maison occupée de Plantoun à Bayonne vient d’être prononcé. Nous tenons en premier lieu à nous solidariser avec les squatteurs qui ont transformé leur besoin de se loger en une démarche publique et politique. Quelle que soit l’issue de cette affaire, la suite est à venir. Une suite que nous voulons constructive, collective et active.
Quel que soit leur statut, les habitants du hameau de Plantoun sont, comme de nombreuses autres personnes en Pays Basque, victimes d’une situation de mal logement. Cette situation générale de crise n’est pas le seul fruit d’une conjoncture, mais bien celle d’un système implanté autour du profit et de la spéculation.
Le logement est un droit et ne peut se réduire à une marchandise. Le problème que nous soulevons, comme le font d’autres associations, doit trouver des solutions. Par notre action, nous voulons défendre le droit au logement, à un logement digne et accessible. Si 3,7 millions de concitoyens de l’Hexagone sont aujourd’hui touchés par le mal logement, le Pays Basque, reconnu comme un territoire particulièrement sensible, est loin d’être épargné. Le mal logement est défini selon la Fondation Abbé Pierre comme « une situation d’insalubrité ou de grande précarité d’une partie des usagers ». La question du logement digne se pose aussi dès lors que pour s’y maintenir, il faille sacrifier une part importante de ses ressources. Combien de foyers doivent investir jusqu’à 50% de leurs revenus pour honorer leur loyer ou leur emprunt ? Quelle vie est alors possible, que reste-il pour manger, s’habiller, se soigner, faire garder les enfants, s’aérer ? Le logement devient un sacrifice et le surendettement le piège dans lequel on peut basculer pour avoir recours à des liquidités et faire face aux besoins de la vie quotidienne. Ce contexte accable les personnes et leur dignité est bafouée.

Favellas de Bayonne, le hameau de Plantoun

Favellas de Bayonne, le hameau de Plantoun

Nous maintenons que des alternatives sont possibles et que de nouvelles voies sont imaginables et envisageables, comme la réquisition et l’occupation, qui sont des outils efficaces dans la lutte contre la vacance des logements et des bureaux vides. Une expérience concluante à Paris où le 6 juin 2013, 18 logements sociaux ont été réquisitionnés par diverses associations pour le droit au logement. « Cette inauguration incarne la réussite d’une bonne articulation entre l’activisme des militants et la politique municipale. Elle est aussi la preuve que la réquisition, ça marche » affirmait l’un des promoteurs de cette initiative.
L’habitat participatif qui prépare son entrée dans le champ législatif avec le projet de la loi Duflot peut également être une réponse à la hausse des prix de l’immobilier et à l’engorgement du parc social. Cette démarche connaît un réel essor dans les pays du nord de l’Europe et son expérience à Strasbourg a permis de recenser 20 immeubles en démarrage totalisant 135 logements. La voie vers sa reconnaissance est essentielle, elle va asseoir sa légitimité et porter des valeurs comme la non spéculation, la solidarité, la mixité sociale, l’habitat sain, la mutualisation d’espaces et de ressources.
Les perspectives sont là. Ce ne sont que quelques pistes, complémentaires des différentes dynamiques et propositions qui émergent au Pays Basque intérieur et sur la côte. Notre souhait est de mettre en place une plateforme de réflexion et d’actions communes. Syndicats, partis politiques, associations, citoyens, élus, tous ont leur place pour aller vers des solutions concrètes pour pallier au mal logement au Pays Basque.

Rassemblement le samedi 26 octobre à 16h devant la mairie de Bayonne